Ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi a effectué hier une visite d'inspection dans la wilaya de Boumerdès. Le ministre est venu dans une conjoncture délicate qui voit son secteur traverser une grosse tempête à cause de l'épidémie de la fièvre aphteuse et de la peste des petits ruminants qui ont causé de grosses pertes aux éleveurs. Justement, un foyer est apparu dans la commune de Khemis-El-Khechna, laquelle agglomération de l'ouest de la wilaya est inscrite dans le périple du ministre. Questionné sur ce problème, Bouazghi dira : «Une commission de surveillance et de contrôle est installée au niveau du ministère. Elle a travaillé hier et travaille aujourd'hui. Au niveau de toutes les directions des services agricoles des 48 wilayas du pays, le personnel et les vétérinaires sont mobilisés pour accompagner les éleveurs. Des décisions à caractère préventif ont été prises.» Prudent, il n'en dira pas plus. Voulant positiver sa visite, le ministre, qui était accompagné du wali, Mohamed Sallamani, s'est déplacé à Zemmouri pour visiter la zone d'activité dans les secteurs de la pêche et l'aquaculture. Cette zone de 20 ha est divisée en 46 lots où seront implantées des unités industrielles toutes liées à la pêche et l'aquaculture. Arrivé à Seghirat, localité balnéaire de la commune de Thénia, le ministre a retrouvé son sourire. Il vient visiter un projet de construction d'une ferme d'élevage de crevettes. Particularité du projet, la production – 200 tonnes/an — n'est pas saisonnière mais dure toute l'année. «Une fois en production, elle sera unique en Méditerranée ou en Afrique», dira son promoteur. Le ministre n'a pas manqué de faire l'éloge de ce projet. «Je voudrais insister sur cet endroit où est implanté un projet de ferme d'élevage de crevettes. Je relève, en effet, l'intérêt grandissant qu'accordent les autorités de la wilaya à la pêche et l'aquaculture. Ce projet est unique dans toute la Méditerranée, puisque c'est la première ferme de crevettes. En plus de la ferme d'élevage, le promoteur a prévu la construction d'infrastructures pour la restauration et l'hébergement pour intégrer son projet au tourisme. Il existe une vision et une perspective qui feront de Boumerdès un pôle de production important. Ce qui stimulera la concurrence entre les investisseurs.» Une fois le dossier de l'aquaculture abordé, nous avons soumis au ministre une entrave qui pourrait ralentir la politique gouvernementale du développement de l'aquaculture. Il s'agit de la difficulté d'obtenir des crédits d'investissements. Nombreux sont, en effet, les investisseurs en attente de déblocage de crédits dans la wilaya de Boumerdès notamment. Cette attente dure, pour certains d'entre eux, depuis deux ans sans une réponse positive ou négative de la part de la Badr, à qui est confié le dossier de l'investissement dans ce secteur. La réponse du ministre est formulée ainsi. «Les banques ont leurs propres règles. Nous sommes dans un monde économique. La relation qui lie l'investisseur et le banquier est une relation commerciale. Chacun de ces partenaires connaît son intérêt.» Abachi L.