Le vice-ministre de la Défense nationale et chef de l'état-major de l'armée, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd salah, revient à la charge. Au lendemain de son appel, mardi dernier, à «l'application de l'article 102» de la Constitution, à savoir la proclamation de la vacance du poste de président de la République et l'entame du processus prévu par la Constitution pour l'élection d'un successeur à Abdelaziz Bouteflika, le patron de l'état-major a tenu à réaffirmer que l'institution ne sera jamais indifférente à ce qui se passe dans le pays. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Poursuivant sa visite de travail en 4e Région militaire, c'est à partir de l'Ecole de la défense contre avion de Laghouat que Gaïd Salah a tenu, hier mercredi, à exprimer le point de vue de l'armée sur la situation de crise politique que traverse le pays. Certainement dans l'objectif de répondre aux différentes réactions par rapport à son annonce de la veille, l'homme fort de l'armée livrera ainsi quelques nouveaux « messages». Pour rassurer, mais aussi mettre en garde. «Il n'y a aucune crainte pour le présent de l'Algérie, ni pour son avenir, avec ce peuple éveillé et conscient de l'intérêt suprême de son pays, et il n'y a nulle crainte pour l'Algérie et pour son avenir avec cette Armée nationale populaire, qui respire l'air de sa patrie et dont le cœur bat pour chaque parcelle de sa terre bénie.» Insistant, comme c'est devenu une constante dans ses discours, sur «ce lien solide et vital qui unit le peuple algérien à son armée», le chef de l'état-major affirmera que «cette patrie dont les fils ont fait montre, à travers l'ensemble du territoire national, et en tout temps, qu'ils accordent à la dignité et à la fierté portées à leur patrie une dimension et une portée sans limites, et qui sont intransigeants avec leurs ennemis et indulgents entre eux-mêmes, je dis, cette patrie saura comment surmonter ces épreuves et ces crises». Cela, avant d'ajouter cette phrase lourde de sens : «Il en est de même pour l'Armée nationale populaire, qui puise dans ces valeurs authentiques, et qui saura, le moment opportun, privilégier l'intérêt de la patrie sur tous les autres intérêts. Et quel intérêt serait au-dessus de celui de la Nation». Entendre : l'armée ne restera jamais indifférente et prendra, si nécessaire, des mesures supplémentaires «le moment opportun», c'est-à-dire lorsqu'elle estimera que la situation l'exige. Autrement dit, l'armée ne laissera jamais la situation de crise actuelle se diriger vers l'impasse ou vers des dérapages. «Privilégier l'intérêt de la patrie sur tous les autres intérêts» signifie, effectivement, que l'institution n'hésiterait pas à prendre position, y compris contre des parties au sein du pouvoir ou dans sa périphérie… K. A.