L'eau potable est une denrée rare dans les six communes de l'est de la wilaya de Jijel à savoir, El Milia , Sidi Maârouf , Ouled Rabah , Ghebella , Settera et Ouled Yahia-Khedrouche. En effet , lors de notre récent passage dans la commune d'El Milia, deuxième commune en matière d'indicateurs socioéconomiques, un phénomène qu'on a cru qu'il faisait partie du passé lointain nous a intrigué : le grand nombre des camions-citernes qui sillonnaient les artères et les cités de cette importante commune totalisant plus de 120 000 habitants à elle seule compte plus d'une vingtaine de camions citernes , nous a confié Aziz, fonctionnaire dans une administration publique, rencontré à la gare routière située à l'entrée est de cette « ville » ajoutant que l'alimentation en eau potable est un calvaire qui perdure depuis belle lurette soulignant que la résolution de ce problème n'est pas pour demain, a-t-il conclu sur un ton révolté. La wilaya de Jijel a bénéficié en 2011 du projet portant raccordement de six communes à partir du barrage de Boussiaba dans le cadre des efforts consentis par les pouvoirs publics en vue de prendre en charge la question de l'alimentation de l'eau potable pour un montant de 1 200 milliards de centimes, a-t-on appris auprès des services de la Direction de l'hydraulique. Ce projet structuré qui comporte la réalisation d'une station d'épuration d'une capacité de 60 000 mètres cubes par jour , 35 kilomètres de conduites de différents diamètres , 6 stations de pompage et 7 réservoirs d'une capacité de 35 000 mètres cubes n' a démarré qu'en 2015 soit quatre ans après son inscription . Un retard préjudiciable pour les pouvoirs publics et pour les habitants de ces communes notamment El Milia qui connaït une importante expansion urbanistique ces dernières années due à l'implantation du complexe sidérurgique de Bellara et d'autres unités industrielles .Lors de sa dernière visite à Jijel en juillet de l'an dernier , l'ex-ministre des Ressources en eau Hocine Necib avec son discours de campagne pour le défunt 5e mandat du Président déchu par le Hirak , s'est engagé à mettre en service ce projet en février 2019 . Cependant, deux mois après cette promesse non tenue par les pouvoirs publics , l'achèvement du raccordement de six communes à partir du barrage de Boussiaba n'est pas pour demain . Ainsi , à défaut de ce liquide précieux dans les robinets des citoyens de ces régions , les habitants sont contraints de se rabattre sur les camions citernes qui pullulent notamment à El Milia qui compte 30 camions citernes , selon une source communale , qui s'approvisionnent des sources de certaines localités limitrophes . Un commerce juteux en ces temps de crise , le malheur des uns fait le bonheur des autres , pour reprendre l'adage populaire . «On est contraint souvent de réquisitionner des camions citernes pour approvisionner les établissements scolaires ainsi que certains établissements publics pour répondre aux besoins en eau», a-t-on appris auprès d'une source à la commune de Ouled Rabah . En attendant la fin de ce calvaire qui s'accentue notamment avec l'approche de l'été et ses fournaises , les camions-citernes et les jerricans en bord de routes font partie du décor quotidien de ces communes totalisant plus de 200 000 âmes en quête d'une goutte d'eau dans les robinets qui tarde à venir... Bouhali Mohammed Cherif