Une soirée culturelle en hommage à Abdelkader Alloula (1939-1994) a été organisée samedi à Oran, à l'initiative d'anciens compagnons du regretté dramaturge, venus commémorer, en ce mois de Ramadhan, sa disparition survenue à la même date du mois sacré en 1994. La rencontre s'est tenue au siège de l'association socioculturelle locale «Santé Sidi El-Houari» (SDH), organisatrice de cet événement en collaboration avec la coopérative théâtrale «1er-Mai» créée par Alloula dans les années 1980. Des lectures de textes d'Alloula ont été proposées à cette occasion en présence du dramaturge et ex-directeur du Théâtre régional d'Oran (TRO) Azri Ghaouti, et des comédiens Abdelkader Belkaïd, Fadéla et Brahim Hachemaoui, tous membres de la coopérative «1er-Mai». La soirée-hommage a notamment permis d'évoquer le génie créatif du regretté dramaturge, et ce, à travers la lecture de certains de ses textes adaptés de nouvelles du romancier turc Aziz Nesin (1915-1995). «La trame est structurée par un montage d'histoires abordant divers thèmes tels ceux de la liberté d'expression et du pouvoir», a déclaré Azri Ghaouti qui avait assuré la mise en scène de Nesin oua Salatin basée sur le texte d'Alloula. Cette même pièce fut récompensée au Festival international des Journées théâtrales de Carthage (Tunisie) en octobre 2003 avant d'être jouée en 2004 au «Piccolo Teatro» de Milan (Italie) dans le cadre de la participation algérienne au Festival du théâtre euro-méditerranéen. Pour rappel, la commémoration de feu Alloula a été marquée, en mars dernier, par la présentation au Théâtre d'Oran de deux productions consistant en de nouvelles versions de ses œuvres Arlequin valet de deux maîtres et El-Ajouad (les généreux). Ces créations sont mises en scène respectivement par Ziani Cherif Ayad et Jamil Benhamamouch, et ce, dans le cadre de deux partenariats conclus par le Théâtre d'Oran avec le Théâtre national d'Alger Mahieddine-Bachtarzi (TNA) et la Fondation «Abdelkader Alloula». Alloula a été lâchement assassiné le 10 mars 1994 à Oran, au 27e jour du Ramadhan, alors qu'il se rendait à une conférence sur le théâtre au Palais de la culture.