Les conditions pour la tenue d'une élection libre et indépendante sont loin d'être réunies pour Abdallah Djaballah. L'installation d'une autorité indépendante ne lui suffit pas non plus. Le président du Front de la justice et de la liberté (FJD) estime que le minimum serait d'interdire aux anciennes figures du système de se porter candidats. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le Front de la justice et du développement n'ira pas à la présidentielle. La décision a été prise au cours de la session extraordinaire du Madjliss Echoura avec à l'ordre du jour un seul point, l'examen de la situation politique et la position du parti vis-à-vis de l'élection présidentielle. Son président, Abdallah Djaballah, avait donné le ton à l'ouverture des travaux en expliquant que s'il a milité depuis de longues années en faveur de la mise en place d'une autorité indépendante chargée de l'organisation des élections, cette mesure s'avère actuellement dépassée en raison du contexte révolutionnaire que vit le pays. S'adressant aux membres de l'instance dirigeante, le président du FJD dira que son devoir était de rester du côté de la volonté populaire. Djaballah rappelle que sa formation politique avait, en temps opportun, émis des réserves non seulement sur la composante de l'autorité présidée par l'ancien ministre de la Justice, mais également au sujet des textes régissant le processus électoral qui ont été récemment approuvés par le Parlement. Autre motif d'insatisfaction chez Abdallah Djaballah, les candidatures des personnalités ayant déjà servi sous le régime décrié par la rue. S'il se dit contre toute exclusion, le président du FJD estime que le minimum serait d'interdire aux anciennes figures de briguer un mandat présidentiel au regard de leur rejet massif par la rue. Pour le premier responsable du parti, les divergences autour des solutions face à la crise politique que vit le pays vient du fait de la mauvaise compréhension du mouvement populaire qui n'est autre qu'une révolution, assure-t-il, d'où la nécessité, dit-il, de redynamiser de manière urgente la concertation au sein des forces du changement pour arriver à une vision claire. Abdallah Djaballah en dira un peu plus sur ses positions demain, au cours d'une conférence de presse qu'il animera. N. I.