Le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), décédé lundi matin, a joué un rôle pivot dans la défense de la souveraineté nationale, la préservation de l'unité territoriale et la protection du peuple au moment où l'Algérie traversait une étape décisive de son histoire. Alors que le pays connaît des marches populaires pacifiques, revendiquant le changement, le défunt n'a cessé d'apporter son soutien au peuple l'assurant que l'Armée nationale populaire (ANP) l'accompagnera avec «détermination et résolution» jusqu'à «la concrétisation de ses attentes légitimes». Cet accompagnement s'est traduit par un long processus politique qui a abouti au scrutin présidentiel du 12 décembre 2019 au cours duquel le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune a été élu président de la République. Exprimant sa «gratitude» et son «estime» au peuple algérien, qui a fait preuve d'un «grand sens de civisme, de conscience et de maturité», et qui a fait montre d'une «conduite exemplaire et d'un patriotisme inégalé», feu Ahmed Gaïd Salah a réitéré, à plusieurs reprises, son engagement pour que l'ANP «demeure, conformément à ses missions, le rempart du peuple et de la Nation dans toutes les conditions et les circonstances». Il n'a cessé, d'ailleurs, de réaffirmer l'attachement de l'ANP à défendre la souveraineté nationale et à protéger le peuple algérien contre tout éventuel risque ou danger. «J'ai prêté serment, à maintes reprises, devant Allah le Tout-Puissant, devant la Patrie et devant le peuple, et je ne manquerai jamais de rappeler et d'insister que l'ANP, en tant qu'armée moderne et développée, est capable de s'acquitter de ses missions avec professionnalisme, en tant que garant et gardien de l'indépendance nationale et responsable de la défense de sa souveraineté nationale et de son unité territoriale, et de la protection de son peuple contre tout péril ou danger pouvant survenir, je dis, l'ANP demeure loyale envers son serment et ses engagements, et ne permettra jamais, à qui que ce soit, de détruire ce que le peuple algérien a pu construire», avait-il affirmé. Gaïd Salah avait tenu à préciser, à chaque fois, n'avoir aucune ambition personnelle. Il avait soutenu que l'armée est engagée à servir le pays, à veiller à sa sécurité et sa stabilité pour qu'aucune goutte de sang des Algériens ne soit versée. Cet engagement a été minutieusement respecté, dans la mesure où le Hirak populaire, organisé chaque vendredi depuis le 22 février dernier, s'est toujours tenu dans le clame et la sérénité. En réponse au mouvement populaire qui exigeait le départ de toutes les figures de l'ancien régime, le défunt ne cessait de répéter que l'ANP allait rester «toujours mobilisée aux côtés de tous les dévoués au service de son peuple et de sa Patrie pour honorer l'engagement qu'elle a pris afin de réaliser les revendications et les aspirations légitimes du peuple, pour construire un Etat fort, sûr et stable, un Etat où chaque citoyen trouve sa place naturelle et ses espoirs mérités». Il avait présenté également les garanties suffisantes du Haut Commandement de l'armée à la justice pour poursuivre le traitement des dossiers liés à la corruption «sans aucune contrainte ni pression», appelant l'appareil judiciaire à «accélérer la cadence des poursuites judiciaires concernant les affaires de corruption et de dilapidation des deniers publics et de juger tous ceux qui ont pillé l'argent du peuple». Le défunt appelait, à chaque fois, le peuple algérien à «prendre toutes les mesures de précaution et de vigilance pour déjouer toutes les conspirations fomentées contre l'Algérie, exhortant les «enfants de la patrie à faire preuve davantage de prudence et de précaution» afin que les «marches préservent leur aspect pacifique et civilisé et ce, en œuvrant à les encadrer et les organiser en vue de les prémunir de toute infiltration ou dérapage». Il s'était dit «parfaitement convaincu» que le peuple algérien, qui a toujours placé les intérêts de la Nation au-dessus de toute considération, «dispose de toutes les aptitudes nécessaires pour éviter à son pays toute conjoncture pouvant être exploitée par des parties étrangères hostiles». Le cadre constitutionnel comme solution à la crise politique Son engagement, depuis le début des marches pacifiques, à œuvrer sans relâche et sans répit, à accompagner le peuple et les institutions de l'Etat, durant cette étape cruciale de l'histoire du pays, découle également de sa volonté d'œuvrer en permanence à «faire éviter à l'Algérie de tomber dans le piège de la violence et les tragédies qui pourraient en résulter». Il avait insisté, à ce titre, sur l'importance de ne pas s'écarter du cadre constitutionnel dans la recherche d'une solution de la crise politique que traverse le pays. «Ainsi, se traduit le souci de l'institution militaire de l'impératif de respecter la Constitution du pays et d'appliquer les lois en vigueur, pour barrer la voie face à tous les opportunistes, arrivistes et traîtres qui tentent de brouiller les efforts des fidèles fils de l'Algérie et les empêcher de servir leur Patrie, car servir la Patrie signifie, incontestablement, l'impératif de faire face aux ennemis de la Nation», avait-il souligné. Récemment, il avait rappelé que l'armée «a conféré au terme accompagnement la signification correcte» et qu'elle «n'en a pas fait un simple slogan reluisant et creux, mais plutôt un moyen aux objectifs nobles, à travers lequel le peuple algérien ressent qu'il est le centre d'intérêt et d'attention de l'Armée nationale populaire». A travers ce terme, a-t-il poursuivi, l'ANP «a le sentiment qu'elle est entièrement responsable de permettre à son peuple de surmonter cette phase dans un climat sûr et serein, qu'elle est responsable de garantir le bon fonctionnement de toutes les institutions de l'Etat et qu'elle est entièrement responsable de l'assainissement de notre pays de l'infamie de la corruption et des corrompus, à travers l'accompagnement de la justice, en lui permettant d'exécuter, effectivement et concrètement, ses nobles missions «en toute liberté», loin de «toutes les formes de contraintes, de diktats et de pressions» et de faire rupture avec les pratiques et les comportements du passé qu'imposait la bande à la justice». Aussi, avait-il soutenu, l'objectif «noble et majeur» de l'accompagnement par l'ANP de son peuple tout au long de la période précédente est de «permettre au peuple algérien d'exercer ses droits constitutionnels et légitimes qu'il a revendiqués depuis le début des marches populaires et que le Haut Commandement de l'Armée nationale populaire a veillé à satisfaire la majorité de ces revendications». APS