Le chef d'état-major de l'ANP, le général Ahmed Gaid Salah, a rassuré hier qu'il n'a aucune ambition politique. S'exprimant pour la troisième fois consécutive au cours de sa visite à la 4e région militaire, le vice- ministre de la Défense a voulu couper court aux voix, l'accusant d'entretenir des ambitions politiques et d'être le tenant des pouvoirs de décision en Algérie. «Que tout le monde sache que nous nous sommes engagés à maintes reprises et en toute clarté, que nous n'avons aucune ambition politique, mis à part servir notre pays conformément à nos missions constitutionnelles, et le voir prospère et en sécurité. Telle est notre ultime finalité», a-t-il assuré dans son allocution prononcée hier, depuis Ouargla. Ahmed Gaïd Salah, qui tenait à remettre les pendules à l'heure, a fait notamment savoir que «le commandement novembriste» de l'ANP a mis en échec toutes les intrigues. L'homme qui occupe, effectivement, ces derniers mois tous les devants de la scène politique, a été la cible d'hostilités des manifestants dans plusieurs wilayas, en raison de son soutien à la présidentielle du 4 juillet prochain, massivement rejetée par le peuple. Par ce discours, Gaid Salah a réitéré encore une fois, son engagement personnel auquel il ne renoncera jamais, à accompagner le peuple algérien, de manière rationnelle, lors des marches pacifiques. «A cet égard, je me suis engagé personnellement à maintes reprises, devant Allah et devant la patrie et l'histoire, et c'est là un engagement solennel auquel je ne renoncerai jamais, par respect à la Constitution et aux lois républicaines, à l'instar de ce serment que j'ai pris devant les chouhada de la Glorieuse Révolution de Libération, (…)», a expliqué le vice-ministre de la Défense. «Et c'est sur cette voie que nous marchons aujourd'hui avec fidélité et sincérité, et œuvrons au sein de l'Armée Nationale Populaire et continuerons d'œuvrer, avec l'aide d'Allah, avec honnêteté à accompagner le peuple algérien, de manière rationnelle, sincère et franche, dans ses marches pacifiques et matures, ainsi que les efforts des institutions de l'Etat et de l'appareil de justice», a-t-il souligné. Le général de corps d'armée a affirmé qu'assumer et accomplir la responsabilité, quel que soit son niveau et par n'importe quel individu, et de manière honnête, «doit être soumis en premier lieu au paramètre de la conscience claire et vive, et du sens du devoir envers la patrie et le peuple». Rassurant que l'Armée ne sortira pas de ses engagements conformes aux dispositions de la Constitution, il dira : «Nous avons affirmé à maintes reprises que la responsabilité est un poids, et que ceux qui le portent doivent l'assumer devant Allah, devant leur patrie et eux-mêmes, tout au long de la période de l'accomplissement de leurs missions, conformément aux prérogatives qui leur sont assignées par la loi, et ce en toute intégrité, fidélité et loyauté envers le serment». La justice s'est libérée S'exprimant sur la lutte contre la corruption, Gaid Salah s'est encore une fois pris à «la Issaba», en l'accusant de chercher à entraver les efforts de l'armée et de la justice dans la lutte contre la corruption. Le chef d'état-major a assuré à cet effet, que parmi les motifs de satisfaction des citoyens, «la libération de la justice de toutes les formes de contraintes, de diktats et de pressions, ce qui lui a permis d'exercer ses missions en toute liberté, de couvrir la plaie et d'assainir le pays de la corruption et des prédateurs». Il a relevé que: «cependant, les porte-voix et les apôtres de la bande tentent de saborder cette noble démarche par la désinformation de l'opinion publique nationale, et prétendent que le jugement des corrupteurs ne constitue pas une priorité», et qu'il y a lieu de «surseoir» à ces mesures, «jusqu'à l'élection d'un nouveau président de la République qui se chargera de juger ces prédateurs». «L'objectif réel derrière cela est d'essayer par tous les moyens d'entraver cette démarche nationale majeure, afin de permettre aux têtes de la bande et à leurs acolytes de se soustraire et d'échapper à l'emprise de la justice», a-t-il soutenu. Mais «les services de l'ANP ont tout fait pour faire échouer leur plan», a encore ajouté le chef d'état-major de l'ANP.