La décision de fermeture des établissements scolaires, des crèches, des universités et des établissements de formation professionnelle afin d'éviter la propagation du coronavirus n'est pas du goût de tous. Certains parents la jugent «précipitée» et «excessive». Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Toutes les écoles, tous les collèges, tous les lycées, les universités et instituts de l'enseignement supérieur, les établissements la formation professionnelle, les écoles coraniques, les zaouias, les classes d'alphabétisation et tous les établissements éducatifs privés et les jardins d'enfants sont désormais fermés jusqu'à la fin des vacances de printemps le 5 avril prochain. Seule exception : les facultés où se déroulent encore les examens de rattrapage. Cette décision a été prise jeudi dernier par le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, afin de lutter contre la propagation de l'épidémie du coronavirus. Pourtant, mardi dernier, le ministre de la Santé avait assuré que l'épidémie du Covid-19 est dans sa «phase 1» en Algérie. Selon lui, la fermeture des établissements scolaires et universitaires ne sera envisagée qu'une fois la «phase 3» de l'épidémie déclenchée. Quasi inédite dans l'histoire du pays, cette mesure, présentée comme un impérative pour protéger les élèves et leurs enseignants de cette maladie, n'est, apparemment, pas du goût de tous. La plupart des parents n'y adhèrent pas du tout, notamment ceux pour qui le problème de la garde des enfants se pose. C'est le cas de Mohamed qui qualifie cette décision de «précipitée», d'autant qu'il ne reste que cinq jours pour les vacances officielles. Père de deux enfants scolarisés au primaire et au collège, Mohamed estime que cette mesure ne va pas vraiment contribuer à la lutte contre le coronavirus, puisqu'elle est limitée dans le temps. «La fermeture des écoles à l'avance a juste chamboulé le programme des parents qui ont prévu de prendre des vacances avec leurs enfants», note-t-il. Même déception chez Ferhat qui trouve cette décision «excessive». Pour lui, elle met les parents dans une situation d'angoisse et d'embarras. «J'ai un garçon de trois ans qui va à la crèche. Durant les trois semaines de fermeture de la crèche, l'un des deux parents est obligé de prendre un congé pour garder le petit à la maison», dit-il. Cet employé d'une entreprise privée s'interroge, d'ailleurs, si cette mesure ne va pas créer un conflit financier entre les parents et l'administration des crèches, puisque celles-ci sont payantes. «Nous payons la crèche chaque mois. De ce fait, nous perdons trois semaines déjà réglées. L'on se demande si la crèche va comptabiliser ces semaines», explique-t-il. Pour Redouane, fonctionnaire, cette mesure est une «nécessité» puisqu'«il est question de la santé de nos enfants et d'éviter la propagation du coronavirus». Son collègue Abdelkader n'approuve pas cette décision d'autant, souligne-t-il, que «le troisième trimestre est déjà assez court». Père de trois enfants scolarisés, Abdelkader éprouve de la peine pour ses enfants qui seront «confinés» à la maison une semaine de plus au lieu de deux. «Je ne peux pas prendre un congé pour les emmener quelque part. Ils resteront donc à la maison», dit-il. Ry. N.