Les spécialistes semblent unanimes à dire que le rythme de propagation du Covid-19 en Algérie se caractérise, en ce moment, par une courbe descendante. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - A l'instar de ses confrères, Riad Mahyaoui, chef de réanimation au CNMS, rassure à son tour et affirme que la situation sanitaire que nous vivons depuis plusieurs semaines est marquée par une « stabilisation avérée ». « Plusieurs indicateurs le démontrent », a-t-il ainsi affirmé jeudi dernier, lors de son intervention à la Radio Chaîne 3. Selon lui, « le confinement a, sans nul doute, commencé à porter ses fruits ». Le membre du Comité scientifique chargé du suivi du Covid-19 a, en outre, fait état du désengorgement des structures sanitaires avec une « baisse » significative du nombre de patients dans les unités de réanimation. « Le taux de capacité des lits de réanimation est de 17 % », indique-t-il. Un recul constaté, affirme-t-il, peu de temps après l'utilisation du traitement à base de chloroquine sur les patients atteints de coronavirus. Vantant les mérites de ce protocole, Riad Mahyaoui a révélé que la majorité des patients traités à la chloroquine répond favorablement. En sachant qu'une fois la personne est positive au coronavirus, elle sera systématiquement mise sous traitement avant que sa situation ne se dégrade. « Cela a permis de réduire de façon étonnante le nombre de cas compliqués », précise-t-il. Chose qui justifie, d'après lui, le fait qu'il y ait « moins de patients qui arrivent en réanimation ». Ce chef de réanimation a, d'ailleurs, souligné à ce propos qu'une étude portant sur l'efficacité réelle de la chloroquine et son rôle dans la diminution de la charge virale a été lancée par l'Institut national de la santé publique. Parlant des étapes de la prise en charge des patients atteints de Covid-19, Riad Mahyaoui a fait savoir que lorsque qu'une personne se présente à l'hôpital avec des signes du virus, elle est immédiatement orientée vers un centre pilote comme le CHU Mustapha-Pacha, El-Kettar ou encore l'hôpital de Beni Messous. Une fois la personne testée, elle sera automatiquement mise en quarantaine en attendant les résultats. Si le cas est positif, une enquête épidémiologique sera menée afin de tenter de retrouver les sujets contacts liés de près ou de loin à cette personne, à commencer par la famille. Il ajoutera que cette enquête permettra de circonscrire l'épidémie. Riad Mahyaoui précise, néanmoins, que tous les sujets contacts ne seront pas systématiquement dépistés « mais seulement confinés ». Dans ce contexte, le membre du comité scientifique a rappelé que le dépistage est ciblé. « Nous n'avons pas les capacités nécessaires pour recourir au dépistage massif », a-t-il expliqué. Il appuiera encore que rares sont les pays qui ont pu réaliser cette procédure, « tant elle dépasse les systèmes de santé de nombreux pays même les plus développés ». Cela dit, Riad Mahyaoui se dit optimiste quant à l'évolution de la situation appelant cependant à « rester vigilant ». Sur la levée du confinement, le professeur insiste : « Le jour où le déconfinement sera annoncé, il devra obéir à des règles strictes », même si Riad Mahyaoui juge que « le confinement doit se poursuivre encore pour un moment ». Et pour cause, « c'est l'issue la plus sûre pour endiguer l'épidémie ». Riad Mahyaoui a, par ailleurs, prévenu que même si on parle d'amélioration aujourd'hui, « il est difficile de prévoir précisément l'orientation que prendra l'épidémie dans les prochaines semaines ». Pour donner un petit aperçu sur l'ampleur du virus, le professeur Mahyaoui a indiqué que le nombre de cas admis en réanimation s'élève à 210 cas dont 57 sont sous intubation, tandis que 153 autres sont non intubés mais sous oxygène. L'invité de la radio a, par ailleurs, tenu à saluer tous les soignants qui sont en première ligne dans la lutte contre cette épidémie de grande envergure. Il a insisté sur la nécessité de revaloriser la corporation médicale car « le personnel de la santé est précieux et irremplaçable », appelant les autorités à le protéger en améliorant ses conditions de travail et de les préserver. M. Z.