Le prochain titulaire du poste de président en titre du Conseil de la Nation sera-t-il parmi la quinzaine de nouveaux membres de cette Chambre haute du Parlement que le président de la République vient de nommer au titre du tiers présidentiel ? M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a nommé 14 sénateurs au tiers présidentiel du Conseil de Nation (Sénat), indique la présidence de la République dans un communiqué rendu public avant-hier dimanche. Il s'agit de Leïla Hammadi, veuve Aslaoui, ex-ministre, Abdelhamid Benkeddache, cadre supérieur de l'Etat, maître Omar Belhadj, avocat, Amar Abdelhamid Mahi Bahi, ancien ministre de la Justice, le professeur en médecine Mohamed Bouziane, ex-recteur d'université, Moussa Cherchali dit Mustapha, membre de l'ONM, l'avocat Omar Dadi Adoune, Belkacem Abdelali, membre de la Fédération nationale des éleveurs, Ahmed Benaï, ex-cadre supérieur de l'Etat, Mohamed Hamidou, ancien cadre supérieur, le professeur Mohamed Belhadj, président du comité médical national du diabète, Nourredine Tadj, ex-cadre supérieur de l'Etat, Miloud Kheloufi, ex-cadre supérieur de l'Etat et Hadj Nour, cadre dans le secteur de la justice. Aussitôt, une double interrogation est venue à l'esprit de plus d'un observateur de la scène nationale après ce pourvoi de ces sièges parlementaires, restés vacants, suite au décès ou au retrait volontaire de leurs précédents occupants : le Conseil de la Nation en finira-t-il avec l'intérim qui le caractérise depuis début avril 2019 qu'assure Salah Goudjil ,qui a remplacé au pied levé Abdelkader Bensalah, contraint, à son tour, d'assurer l'intérim à la présidence de la République après la déchéance de l'ex-Président Abdelaziz Bouteflika, sous la pression du mouvement populaire du 22 février 2019 qui avait catégoriquement récusé l'option envisagée du 5e mandat ? Un Bensalah qui, une fois l'élection présidentielle du 12 décembre dernier a vu Abdelmadjid Tebboune sacré nouveau chef de l'Etat, a publiquement exprimé son désir de prendre sa retraite politique et de rentrer chez lui. Ce qui a prolongé, de fait, l'intérim de Salah Goudjil à la tête du Conseil de la Nation, non sans susciter une vive grogne au sein de nombre de membres de cette Chambre haute du Parlement qui ont même crié à une «flagrante violation» du règlement intérieur régissant le fonctionnement du Sénat. Seconde interrogation, le prochain président en titre du Conseil de la Nation sera-t-il parmi la quinzaine de ces nouveaux locataires ? Certaines voix parleraient même d'une nouveauté, celle d'une option féminine qui serait à l'étude en haut lieu, soit porter une femme à ce poste politique, le second après celui de président de la République ? Un choix qui sourirait alors à l'ex-ministre Leïla Hammadi, veuve Aslaoui. Il y a, susurre-t-on encore, une autre option, «plus sérieuse», insiste-t-on, celle de l'ancien ministre de la Justice, Amar Abdelhamid Mahi Bahi. Ce qui contraindra, si cette option de doter le Sénat d'un titulaire au poste de président se confirme, Salah Goudjil à céder, lui qui, jusqu'ici, refuse de quitter son poste, allant jusqu'à tordre le cou au règlement intérieur de cette Chambre haute du Parlement en faisant fi de l'obligation de l'élection d'un nouveau président parmi les membres du Conseil de la Nation dans les quinze jours qui ont suivi la démission de Bensalah. Une grogne des sénateurs à laquelle le concerné n'a accordé aucune attention, allant jusqu'à défier ses détracteurs. «Ce sont des gens qui ambitionnent de devenir deuxième personnage de l'Etat», affirmait-il, ajoutant que «rien n'a changé». M. K.