Les magistrats en charge du dossier Tliba ont prononcé, hier mercredi, leurs verdicts à l'encontre de cet ancien député et homme d'affaires annabi et Skander Ould Abbès, fils de l'ancien ministre de la Solidarité qui comparaissait le même jour à Sidi-M'hamed pour une toute autre affaire. Skander, fils cadet de Djamel Ould Abbès, a été condamné à huit ans de prison, la peine a été assortie d'une amende de huit millions de dinars. Son frère, Wafi a, quant à lui, écopé de la peine la plus lourde, vingt ans de prison avec confirmation du mandat d'arrêt international préalablement requis par le procureur de la République. Skander et Wafi ont été accusés par Tliba de monnayer des places de tête de liste, au sein du FLN, pour les législatives de 2017. Le montant de cette précieuse position avait été fixé à sept milliards de centimes, selon ses dires. Durant son procès, Baha Eddine Tliba a tout fait pour incarner le rôle de victime d'une machination, et s'est présenté au contraire comme étant l'homme qui avait réussi à éventer le coup en acceptant de se mettre à la disposition du patron du coordonnateur des services de sécurité au niveau de la présidence de la République. Ce dernier n'est autre que Bachir Tartag, incarcéré à la prison militaire de Blida après avoir été condamné à quinze années de réclusion dans l'affaire des «complotistes» où figurent le général Toufik et Saïd Bouteflika. L'ancien député a donné des détails de l'opération qui avait été coordonnée par Bachir Tartag, confirmant ainsi qu'un piège avait réellement été tendu aux fils Ould Abbès. Skander a été arrêté en situation de flagrant délit, mais Wafi avait déjà réussi à prendre la fuite à l'étranger. Le général Tartag n'est pas le seul nom à avoir été évoqué lors du procès. Tliba a déclaré au juge que les têtes de listes FLN étaient désignées par Noureddine Bedoui, Abdelmalek Sellal et Tayeb Louh. Skander Ould Abbès et son père qui avait refusé de comparaître dans un premier temps, ont confirmé ces propos. Skander est même allé plus loin, affirmant que son père, ex-secrétaire général du FLN, recevait des instructions de l'ancien conseiller de Abdelaziz Bouteflika, alors qu' il se trouvait en état d'ivresse. Tliba semblait réellement espérer une relaxe dans cette affaire, il n'a cessé de marteler que l'opération de vente des places à la députation n'aurait pu être dévoilée s'il n'avait pas coopéré avec les services de sécurité. La justice estimait, cependant, être en possession de preuves suffisantes attestant qu'il s'était livré à des opérations de blanchiment d'argent. C'est d'ailleurs, le motif pour lequel il a été condamné, hier, à huit années de prison, et la confiscation de tous ses biens. Le tribunal de Sidi-M'hamed a également condamné l'ancien coordonnateur des législatives au sein du FLN, Bouchnak Khaldi, à une peine de deux années de prison assorties d'une amende de 200 000 DA d'amende. Habchi Ahmed, le commissaire foncier a pu, lui, bénéficier d'une relaxe. Ce procès, très attendu, a pris fin. Il figure parmi les affaires qui ont fait le plus de bruit. Les déclarations de Tliba ont terni davantage l'image du Parlement issu des législatives de 2017. Elles ont provoqué un véritable déchaînement sur les réseaux sociaux ou de nombreux appels à la dissolution ont été lancés. C'est aussi l'avis de certains partis politiques qui ont estimé que le discrédit avait été définitivement jeté sur l'Assemblée. La tension née des déclarations faites durant ce procès a poussé les députés FLN à s'exprimer sur le sujet en affirmant que Tliba ne les représentait pas et qu'il avait été chassé du parti. Ce mardi, son avocat a, quant à lui tenu à démentir les propos de ces députés, ajoutant que Tliba n'a jamais payé les sept milliards de centimes qui lui étaient demandés. A. C.