Le mercato exceptionnel ouvert le 25 janvier s'est achevé dimanche à minuit. Peu de mouvements ont été opérés lors de cette foire d'une semaine qui a connu une animation autrement plus importante quelques heures avant la fermeture du marché. L'USM Alger, le NA Hussein Dey, la JS Kabylie, le CS Constantine et l'ES Sétif ont été les mieux servis durant cette période exceptionnelle, intervenant moins de trois mois après le mercato estival bouclé, lui, le 27 octobre. Pas pour le champion sortant, le CR Belouizdad, et son ex-dauphin, le MC Alger, qui n'ont pas pu faire leurs emplettes habituelles. Si pour les Belouizdadis, le problème était lié, à en croire le directeur du pôle de développement du club, au fait que le Chabab comptait déjà en son sein deux étrangers (Koukpo et Ngombo) et que, par ailleurs, les profils proposés des joueurs algériens venant de l'émigration ou des Championnats étrangers n'étaient intéressants, pour le Mouloudia d'Alger, club qui a été le premier à solliciter l'ouverture de ce mercato exceptionnel, le ratage ne s'explique pas. En pleine crise de résultats depuis le succès ramené de Sétif (nul à Alger face à l'ASAM, puis l'USB et défaite à Tlemcen), l'équipe mouloudéenne avait besoin de renforts dans certains compartiments, en particulier dans le secteur offensif. Pour ce faire, une cellule de recrutement a été mise en place par la direction du club, composée essentiellement du DTS, Abdelatif Bourayou et de l'entraîneur en chef Nabil Neghiz. Cependant, avant de penser à acheter de nouveaux joueurs, le CA/SSPA se devait de régler la situation financière vis-à-vis de la composante en place. Samedi, à la fin du match contre l'US Biskra, sanctionné par un nul, le coach mouloudéen expliquait bien qu'il ne pouvait «mentir» aux joueurs en leur promettant de voir leur situation régularisée, alors qu'il n'en est rien. «Mon discours ne passe plus. Soit on régularise les joueurs sinon que chacun assume ses responsabilités», a-t-il confié. Une sortie qui n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Le lendemain, des informations assurent que la direction allait convoquer Nabil Neghiz pour s'expliquer. Des sources ont même avancé que cette réunion pourrait constituer une «dernière mise en garde» envers le natif de Jijel, lequel serait limogé en cas de nouveau couac, ce mercredi, lorsque l'équipe croisera le fer avec la JS Saoura à Béchar. Un limogeage qui pourrait profiter à l'ex-coach du CSC, Abdelkader Amrani, lequel s'est montré «hésitant» envers ses interlocuteurs mouloudéens. En fin de compte, la réunion annoncée pour dimanche après-midi a été repoussée à hier, lundi. Une information confirmée par le président du CA/SSPA Abdelnacer Almas. «Nous avons décidé de convoquer Neghiz lundi(hier, ndlr) pour s'expliquer sur les derniers résultats négatifs enregistrés par l'équipe. Après un bon début de saison, l'équipe est en train de marquer le pas ces dernières journées», déclarait Almas à l'APS, dimanche. Et de confirmer que : «Pour le moment, nous n'avons pas l'intention de nous séparer de Neghiz. Nous avons juste l'obligation de lui demander de redresser la barre», a-t-il précisé. Almas n'en dira pas plus, sauf qu'il était déçu par les propos tenus par le coach Neghiz. «Personnellement, je n'ai pas apprécié la déclaration de Neghiz samedi à la presse, concernant l'obligation de régulariser la situation financière des joueurs. Il est en train de remonter les joueurs contre la direction, c'est irresponsable de sa part». Neghiz contredit Almas Ce scénario, celui d'une réunion «bilans», l'actuel driver des Vert et Rouge l'a balayé d'un revers demain en annonçant que cette rencontre était prévue bien avant le match contre l'USB et qu'elle avait pour but de coordonner le recrutement pendant cette période d'enregistrement exceptionnelle. A n'y rien comprendre, en définitive. Seulement, dans ce débat contradictoire et contreproductif, le Mouloudia d'Alger a fini par abandonner l'idée de recruter dans l'urgence. Le club qui avait annoncé le recrutement du milieu de terrain algérien du Club Africain, Brahim Farhi, laissera planer le suspense jusqu'aux dernières heures du mercato exceptionnel. Non seulement, le «dossier Farhi» a vu apparaître des oppositions émises par son club actuel, le CA de Tunis qui pense le qualifier «très prochainement», et son ex-employeur, la JS Saoura qui assure qu'il a un contrat à honorer jusqu'en juillet prochain s'il retourne dans le Championnat national, la venue de l'attaquant guinéen Victor Kantambadouno «Agüero» est, selon la direction du club présidé par Almas, tombée à l'eau du fait des délais jugés trop courts pour pouvoir le qualifier sur le plan international. Un véritable camouflet pour le second représentant algérien en Ligue des Champions d'Afrique. Le MCA pouvait s'attacher les services du sociétaire de Wakriya AC et le qualifier pour disputer les matchs du Championnat national en attendant sa qualification à l'échelle continentale plus tard. Soit à l'occasion de la prochaine édition d'une des épreuves africaines sinon «à titre exceptionnel», la CAF ayant été sollicitée par nombre de fédérations nationales invoquant les retombées de la crise sanitaire mondiale sur le football, pour l'ouverture d'une nouvelle fenêtre exceptionnelle. La décision des dirigeants du MCA de ne pas recruter pouvait être expliquée autrement. En l'occurrence, le retard pris par la Fédération algérienne de football dans le traitement de la requête des Mouloudéens concernant leur joueur camerounais Wankewai Eva Rooney. En effet, la FAF n'a informé la direction du club algérois qu'elle venait de statuer en faveur du MCA que vendredi soir, soit moins de quarante-huit heures avant la clôture du mercato exceptionnel. Une aberration que les responsables du CA/SSPA du Mouloudia d'Alger n'ont pas dénoncé ; eux qui avaient déposé la demande de l'annulation de la licence de l'attaquant camerounais en octobre dernier, avant la fin du mercato estival. A cette époque, la CD/LFP a refusé la requête des Mouloudéens assurant qu'«après étude des documents, la commission n'a pas le pouvoir de se prononcer sur cette affaire, en l'absence d'un jugement pénal pour faux et falsification d'un document exigé pour l'obtention de la licence, mais laisse le club du MC Alger d'agir comme il juge approprié et déclare rejeter la demande d'annulation de la licence». Un rejet qui a incité la direction d'Almas de recourir à l'arbitrage de la justice, laquelle fera également valoir son incompétence à juger une telle affaire qui dépasse le cadre juridique. En fin de compte, la FAF aurait décidé l'annulation de la licence du Camerounais après s'être assurée que le joueur en question est retourné en Grèce, où il a évolué avant de signer au MCA, et où il aurait même opté pour un club grec. Une «faute», profitable au club algérien, que la FAF a mise à profit pour annuler la licence du footballeur camerounais qui avait mené la vie dure aux dirigeants du Doyen. Ces derniers ne pouvaient, toutefois, bénéficier de cette aubaine vu le temps imparti au recrutement d'un second étranger. La course contre la montre engagée par les membres de la cellule de recrutement s'avéra éprouvante et risquée. Si nombre de profils proposés ne cadraient pas avec les besoins de l'équipe, d'autres managers se sont montrés gourmands. Les tractations menées n'ont pas abouti, par ailleurs, à cause des incertitudes qui pesaient sur les «produits» proposés. Le recrutement sur la base de séquences vidéos choisies ne pouvait se réaliser aux yeux de Bourayou et Neghiz qui, pris par le temps, ont aussitôt fermé la porte des négociations. Au grand dam des fans mouloudéens... M. B. Des supporters du MCA en colère Le siège de Sonatrach saccagé L'irréparable s'est produit hier, en milieu de l'après-midi. Un groupe de supporters du MC Alger s'est déplacé au siège de la Sonatrach, à Hydra, pour demander des explications au sujet de la situation de leur club. Certains parmi ce groupe réclamaient tout simplement à ce que la firme pétrolière «libère» la section football. Des échauffourées s'en suivront et des fans parviennent à forcer le cordon sécuritaire et fonceront droit vers quelques blocs administratifs. Des dégâts matériels sont recensés avant que des renforts arrivent pour neutraliser les pyromanes. Pendant ce temps, le président du CA/SSPA Le Doyen, Abdelnacer Almas, qui discutait dans son bureau avec l'entraîneur Nabil Neghiz ,est harcelé par la DG de la Sonatrach afin d'intervenir. Des membres de son bureau, qui ont dénoncé les actes de vandalisme, accusent... Neghiz d'être à l'origine de cette situation dramatique. À suivre... M. B.