La Juventus l'a fait: sans Cristiano Ronaldo, remplaçant, mais avec une belle rage, les Bianconeri ont étrillé Bologne (4-1) et profité du raté de Naples contre Vérone (1-1) pour arracher une place en Ligue des champions, dimanche lors d'un ultime acte à suspense. Milan, beau deuxième, a également assuré son billet en C1, une compétition qu'il n'a plus disputée depuis sept ans, grâce à sa victoire (2-0) à Bergame sur l'Atalanta (3e), déjà assurée de sa place en Ligue des champions avec l'Inter Milan, champion. Naples (5e), grand déçu du soir, devra en revanche se contenter de la Ligue Europa avec la Lazio Rome (6e), alors que José Mourinho découvrira avec l'AS Rome (7e), la saison prochaine, la nouvelle Ligue Europa Conférence. Pour cette soirée décisive, Andrea Pirlo a joué sans Ronaldo mais avec ses idées de jeu en mouvement et avec les jambes de Dejan Kulusevski et Federico Chiesa, déjà décisifs mercredi en finale de Coupe d'Italie. Chiesa, dès la 6e minute, a ouvert la voie où se sont engouffrés avec gourmandise Alvaro Morata (29e, 47e) et Adrien Rabiot (45e), récompensé par son apport offensif constant et salué après le match par Pirlo. La question Ronaldo Un sacré ouf de soulagement pour la Juve et son jeune entraîneur à l'issue d'une première saison éprouvante: les finances comme le standing de la «Vieille Dame» se seraient bien mal accommodés d'une saison sans C1. Cela ne résout pas tout à fait la question Ronaldo, la Juve ayant gagné quasiment sans lui la Coupe d'Italie et l'ayant laissé sur le banc pour ce match décisif. Quel doit être le rôle et l'avenir du quintuple Ballon d'Or, sacré meilleur buteur de la Serie A avec 29 buts ? Voilà une question qui va agiter les prochains jours en Italie, tout comme l'avenir de Pirlo, qui a répété qu'il souhaitait rester alors que les noms de successeurs potentiels valsent depuis des semaines. «Moi, je me vois à 100% sur le banc de la Juve, mais ce n'est pas moi qui décide. Savourons cette qualification et dans les prochains jours, je discuterai avec le club», a lancé le «Maestro». Andrea Pirlo peut remercier le Naples de son camarade Gennaro Gattuso, incapable de convertir sa balle de match face à une équipe qui n'avait plus rien à jouer, Vérone. Malgré les tensions récurrentes entre Gattuso et son président Aurelio De Laurentiis et le gros trou d'air pendant l'hiver ayant correspondu aux blessures de ses attaquants Victor Osimhen et Dries Mertens, les Napolitains s'étaient bien rétablis et semblaient bien partis. Larmes de Lukaku Et contre Vérone, le Napoli pensait avoir fait le plus dur en ouvrant la marque par Amir Rahmani (60e) dans la confusion. Mais moins de dix minutes plus tard, Vérone égalisait par Davide Faraoni (69e) et remettait en C1 la Juve! Milan, de son côté n'a pas tremblé. Champion d'hiver, le Milan a souffert sur la phase retour et le blessé Zlatan Ibrahimovic e encore beaucoup tremblé dans les tribunes de Bergame : mais Frank Kessié, lui, a affiché un sang-froid à toute épreuve pour transformer les deux penalties qui se sont présentés, à la fin de chaque période (43e, 90+3e) d'un match très tendu contre l'Atalanta. «On avait gâché une balle de match dimanche dernier (0-0 contre Cagliari, ndlr), mais on a vraiment mérité cette deuxième place», s'est réjoui l'entraîneur Stefano Pioli. La Lazio accompagnera Naples en Ligue Europa alors que la dernière place européenne, en Ligue Europa Conférence, a été préservée in extremis par la Roma face à l'appétit de Sassuolo. Menés 2-0 chez La Spezia, les Giallorossi ont sauvé un point (2-2) à cinq minutes de la fin grâce à Henrikh Mkhitaryan, suffisant pour préserver la 7e place convoitée par les Nervoverdi, vainqueurs de la Lazio (2-0). Avant ce final haletant, l'Inter Milan a célébré son titre en grande pompe dans l'après-midi avec 1 000 supporters admis à San Siro et plus de 4 000 autres réunis devant le stade. Avec sur le terrain un joli feu d'artifice contre l'Udinese (5-1), avant la remise officielle du trophée — le 19e pour les Nerazzurri — et les larmes de Romelu Lukaku.