Jean-Armel Kana-Biyik est un jeune d�fenseur qui �volue au Stade Rennais. Son p�re n�est autre que Andr� Kana-Biyik, fr�re de Fran�ois Omam-Biyik, deux ex-internationaux des Lions indomptables du Cameroun. Une paire qui avait fait, chacun dans son compartiment, les heures de gloire du football camerounais durant les ann�es 60-90. Jean-Armel est n� et a grandi en France o� il a connu, contrairement � son papa, Andr�, et son oncle, Fran�ois, les rudiments du football de haut niveau. Il deviendra un d�fenseur tout aussi bon que son p�re, que les s�lectionneurs voudront bien avoir au sein de leur �quipe. Sauf que Jean-Armel n�est pas de ceux qui prennent des d�cisions � la hussarde. Lui, le Fran�ais de naissance, estimait que, quand l�entra�neur de la s�lection fran�aise espoirs, Erick Moembarts, l�a convi� � prendre part � deux matches amicaux contre la Turquie et le Danemark, ce week-end, il doit r�fl�chir profond�ment � la question avant de se jeter dans le bain. Et pour cause, outre la France, le Cameroun, pays de ses parents, le veut aussi parmi ses Lions indomptables o� son oncle, Fran�ois, le buteur l�gendaire lors du Mondial d�Italie-1990 o� il avait mis � genoux l�Argentine de Diego Armando Maradona, occupe un poste de co-s�lectionneur. Le jeune d�fenseur, contrairement � beaucoup de footballeurs africains, ne s�est pas empress� pour r�pondre positivement � l�appel de Moembarts en n�allant pas au stage. La FFF, qui dit comprendre la d�cision du joueur, expliquera les raisons de ce refus : �Il nous a fait savoir qu'il avait besoin de temps pour choisir et prendre sa d�cision de jouer pour la France ou le Cameroun.� Le jeune d�fenseur rennais, qui a d�j� port� le maillot tricolore � cinq reprises, depuis mars 2009, a certainement �t� influenc� par sa famille, son oncle Fran�ois n�est membre du staff technique des Lions indomptables que depuis ao�t dernier, soit au lendemain du limogeage du Fran�ais Paul Le Guen. Le cas de Jean-Armel n�est pourtant pas isol�. Il prouve que les f�d�rations de football (et d�autres disciplines sportives) des pays �mergents comptent de plus en plus b�tir leur devenir sportif sur des cracks n�s et �lev�s en Europe, en France en particulier. L�Alg�rie, par le truchement de sa f�d�ration de football, a �t� l�un des premiers b�n�ficiaires de ce �transfert de pieds d�or�. L�arriv�e de Meghni, Yebda, Yahia et d�ex-internationaux jeunes chez les Bleus a donn� une plus grande assise et des r�sultats exceptionnels � l�EN. Les joueurs ont gagn� au change, en �tant globalement mieux valoris�s sur le march� des transferts. Ce ne sont pas des Zidane, Anelka ou bien Makelele, mais leur nouveau statut de mondialiste fait envier nombre de Beurs ayant attendu inutilement une invite en EDF ou ont fui l�appel des s�lections de leur pays d�origine. Certains comme Meriem Camel ont fait un petit tour � Clairefontaine avant de s��clipser dans le n�ant. Faut-il s�en r�jouir pour autant de cette politique de �recrutement� tous azimuts ? Certainement pas. Car si la fuite des cerveaux vers l�Europe et les Am�riques a affaibli, voire mis fin au r�ve des peuples dits �mergents d�atteindre la modernit�, l�effet inverse mat�rialis� par le rush des sportifs africains (alg�riens) n�s en Europe vers le continent noir aura certainement des cons�quences, � moyen terme du moins, sur le cru. Sportivement, socialement et politiquement. Si Kana-Biyik Jean-Armel a bien fait de demander un moment de r�flexion, les f�d�rations consommatrices du labeur des autres devront r�fl�chir profond�ment � la question. Ou dispara�tre.