La campagne électorale pour les élections locales anticipées du 27 novembre prochain qui a bouclé, hier, son 17e jour, n'est pas riche en thèmes abordés par les chefs de parti. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Les interventions des présidents de partis qui sillonnent le pays depuis plus de deux semaines pour prêcher la bonne parole et susciter l'attention en dehors de leurs bases militantes acquises, se sont résumées principalement en des tirs groupés contre l'Autorité nationale indépendante des élections, une administration qui ne voudrait pas se désister de l'opération électorale et le plaidoyer pour davantage de prérogatives pour les élus locaux. Et dans cet exercice, ce sont paradoxalement les chefs des partis de l'ex-allégeance qui excellent. Il est vrai que le parti du Front de libération nationale et le Rassemblement national démocratique sont les deux seuls partis à avoir présenté, chacun, plus de milles listes électorales à ce prochain scrutin et leurs deux premiers responsables sont les plus actifs durant cette campagne et forcément les plus «visibles». C'est ainsi que Abou el Fadhl Baâdji et Tayeb Zitouni se sont distingués par leur ton quelque peu «osé» à l'endroit de l'Autorité nationale indépendante des élections mais surtout à l'encontre d'une certaine administration qu'ils accusent de «nostalgie» à l'égard de la toute récente ère où elle régulait le processus électoral. Le duo Anie-administration est sans cesse «montré du doigt» pour être à l'origine, ne cessent de répéter les secrétaires généraux du parti FLN et du RND mais également les présidents d'el Binaa et des dirigeants du Front des forces socialistes, du rejet de nombre de dossiers de candidature de leurs cadres et militants à ces élections. Ceci au moment où, relève Baâdji, «des personnes mises sous contrôle judiciaire parmi même celles qui s'en sont pris au siège national du parti sont candidates». Ceci alors que Tayeb Zitouni évoquait, encore hier, des «infiltrés de l'Autorité nationale indépendante des élections qui vendent et achètent sur le dos du peuple en excluant délibérément les personnes honorables de plusieurs partis». Des parties « nostalgiques du passé et qui refusent l'indépendance de l'acte électoral vis-à-vis de l'administration», ajoute-t-il encore, non sans réfuter toute volonté politique en haut lieu de «manipuler les résultats des élections». Autre principal thème récurrent qui revient lors de cette campagne électorale, le plaidoyer pour plus de prérogatives pour les élus locaux. Ce pourquoi le premier secrétaire national du Front des forces socialistes estime que «pour que les élus locaux soient vraiment utiles à la population, une révision profonde des codes communal et de wilaya s'impose». Pour Youcef Aouchiche, comme pour ses pairs des autres partis, «les prérogatives des élus locaux sont très réduites et ne leur donnent pas beaucoup de chances de pouvoir apporter les réponses nécessaires aux citoyens». Ceci, outre «la dépénalisation de l'acte de gestion, la libération des initiatives au niveau local, et l'élargissement des pouvoirs des élus locaux, notamment en matière de fiscalité locale et d'entrepreneuriat». Par ailleurs, cette campagne électorale n'a pas été exempte d'échanges «d'amabilités» entre des chefs de parti. C'est ainsi que le premier secrétaire du FFS s'est senti concerné par les attaques de Abdelkader Bengrina qui reprochait, il y a quelques jours, à «ceux qui ont boycotté les récents scrutins et plaident pour une transition démocratique de les bousculer dans ces élections locales anticipées». Lors de son meeting d'avant-hier, vendredi, à Aïn Bénian à l'ouest de la capitale, Youssef Aouchiche s'est dit «étonné que des partis nés hier, par rapport à l'ancienneté du FFS, osent critiquer la participation des partis qui boycottaient les précédents scrutins». Et d'expliquer comme lui et ses pairs de la direction du vieux front de l'opposition qui ne cessent de le faire depuis l'entame de cette campagne électorale, le mot d'ordre de participation à ces élections. «Une résolution basée sur les principes constants du parti portant sur la défense de l'unité nationale et de la souveraineté populaire, outre la volonté de revaloriser l'action politique et de faire en sorte que le changement soit l'œuvre des collectivités locales», dit-il. M. K.