Dortmund a arraché in extremis une précieuse victoire (3-2) samedi à Francfort, pour revenir à six points du Bayern battu vendredi, lors d'une 18e journée de Bundesliga marquée par le retour du huis clos dans tous les stades, une mesure désormais beaucoup moins bien acceptée par les clubs qu'au début de la pandémie. Mené 2-0 jusqu'à la 71e minute, grâce à un doublé du Colombien de Francfort Rafael Borré, le Borussia est d'abord revenu à 2-1 (Thorgan Hazard), avant de faire basculer le match en trois minutes en toute fin de partie, par Jude Bellingham (2-2, 87e) puis Mo Daoud (3-2, 89e). Les joueurs de la Ruhr profitent ainsi du faux-pas du Bayern, miné par le Covid (neuf joueurs contaminés), défait vendredi soir à domicile par Mönchengladbach (2-1). Derrière, l'autre gagnant du jour est Hoffenheim, passé de la cinquième à la troisième place grâce à une victoire 3-1 contre Augsbourg, avec un doublé du Togolais Ihlas Bebou. Fribourg, qui a concédé un nul à domicile contre Bielefeld (2-2), s'accroche à la quatrième place, synonyme de qualification pour la Ligue des champions. Leipzig se réveille Bonne affaire également pour Leipzig, qui a renoué avec la victoire en surclassant Mayence 4-1. Le RB, auteur de son plus mauvais début de saison depuis son accession en première division en 2016, tente de se relancer avec son nouvel entraîneur Domenico Tedesco, qui a pris en décembre le relais de Jesse Marsch, limogé. Le festival de samedi contre Mayence sera-t-il le signal de matchs retours enfin conformes aux ambitions du club ? Il a en tout cas été l'œuvre de deux joueurs dont les Saxons attendent beaucoup : le buteur international portugais Andre Silva a réussi un doublé, et Christopher Nkunku, qui est aux portes de l'équipe de France, a une nouvelle fois été décisif, avec un but et deux passes décisives. Le RB est provisoirement 8e, mais se rapproche à cinq points du Top-4, l'objectif fixé par ses dirigeants. Covid et politique Mais le sujet du moment en Bundesliga est surtout la nouvelle vague de Covid-19, qui pénalise à la fois les équipes et les trésoriers, désespérés par la nouvelle période de huis clos qui commence. Deux présidents de club ont publiquement accusé cette semaine le pouvoir politique d'instrumentaliser le football pour en faire un «symbole» de la lutte contre la pandémie. «Expliquez moi pourquoi les salles de concert reçoivent 750 personnes deux fois par jour, avec un taux de remplissage de 45%, et que dans les stades en plein air on n'autorise aucun spectateur», s'est énervé le patron du Borussia Dortmund Hans-Joachim Watzke. Son homologue de l'Union Berlin Dirz Zingler a accusé les politiques «d'utiliser la force du football pour faire passer dans les médias leurs propres idées, leurs propres objectifs politiques (...) sur l'air de «"nous devons faire quelque chose de visible"». «Désigner les tribunes comme lieu de contamination est malhonnête», a-t-il ajouté, soulignant que les spectateurs, lorsqu'ils y étaient admis, étaient tous vaccinés ou guéris, portaient des masques et étaient séparés physiquement, du fait des jauges réduites en vigueur cet automne. Certaines régions avaient déjà instauré le huis clos dès novembre, dont la Bavière et la Saxe, obligeant notamment le Bayern et Leipzig à jouer sans public.