Khaled Bounedjema, pr�sident de la Coordination nationale des fils de chouahada, a eu du mal hier � calmer ses militants, visiblement exasp�r�s par la pr�carit� dans laquelle ils baignent depuis des ann�es et qui n�interpelle gu�re les pouvoirs publics. Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - �Nous sommes des Alg�riens ! Nous devons �tre �cout�s !�, �Nous devons bouger�, �C�est trop ! Nous en avons marre, marre !��, ont scand� les voix de quelques membres, r�unis hier au Centre culturel de Baraki, en col�re et exasp�r�s par la situation pr�caire dans laquelle ils vivent depuis des ann�es. Le visage creus�, la mine d�faite, patibulaire, v�tus modestement, certains se sont lev�s, en gesticulant dans tous les sens, accusant l�Etat de tous les maux, interrompant plusieurs fois le discours de Khaled Bounedjema. �Taisez-vous ou sortez ! Vous �tes ici pour �couter le pr�sident et pas pour lui couper la parole !�, a l�ch� un agent qui a pein� � calmer une femme du trousi�me �ge, dont la d�ception grondait. Des membres ont �t� �vacu�s de la salle, puisque le sc�nario s�est r�p�t� plusieurs fois durant la journ�e. Les repr�sentants des bureaux de la Coordination nationale des fils de chouhada ont �t� invit�s � se prononcer sur les actions � entreprendre concernant le gel de la loi du moudjahid et des chouhada depuis 11 ans, et la position du Parlement vis-�-vis de la loi sur l�incrimination de la colonisation. Bounedjema a saisi l�occasion pour fustiger le pouvoir. �Il y a des int�r�ts politiques � pr�server. Je le sais, mais il n�y a aucune honte � exiger que la France reconnaisse les crimes commis contre les Alg�riens. C�est notre droit. Nous demandons �galement le d�gel et l�application de la loi du moudjahid et des chouhada�, a-t-il insist�. Ses arguments : la pr�carit� des familles des chouhada, les pensions d�risoires, les probl�mes de logement, aucun acc�s � la gratuit� des soins� �Des gens qui n�ont pas fait la r�volution sont mieux consid�r�s que nous ! Leurs pensions d�passent celles octroy�es aux fils de chouhada �, a-t-il pr�cis�. Critiquant la bureaucratie alg�rienne, Bounedjema a ironis� sur le fait que 17 Etats � travers le monde connaissent une activit� quotidienne de leur coordination, alors qu�il est �impossible de rencontrer un ministre alg�rien !�. �Nous avons un Etat injuste. Nos responsables sont injustes, nos politiques sont injustes, injustes, injustes ! Ils ne viennent pas voir ce qui se passe dans cette salle et pr�f�rent �couter ce qu�on dit dans les coulisses. Vous �tes l� ! Alors d�cidez pour vous. Que l�on ne vienne pas dire que je suis seul et qu�il n�y a personne avec moi.� Le pr�sident de la coordination a, par ailleurs, soumis au vote la proposition de d�poser plainte, � l�Onu, contre la France pour ses crimes colonialistes. Les repr�sentants des bureaux des 48 wilayas, partag�s sur la question, ont cependant �t� nombreux � voter pour la manifestation de rue, sous forme d�une marche de protestation vers la pr�sidence. Perdant le contr�le de la situation, M. Bounedjema a pr�f�r� proposer � ses adh�rents un sit-in ou une marche � l�Assembl�e populaire nationale, le 18 f�vrier 2011. �Nous laissons le temps � notre administration et � nos responsables. Ils disposent de trois mois pour r�gler la situation�, a-til expliqu�. Par ailleurs, le 14 novembre prochain, le bureau de la coordination du Centre observera un sit-in devant la wilaya d�Alger, en vue de faire valoir les droits de ses membres.