Les millions de documents secrets am�ricains que WikiLeaks est sur le point de diffuser concernent �tous les grands sujets�. C'est ce qu'a affirm�, hier, le dirigeant du site internet, Julian Assange, lors d'une visioconf�rence de presse avec des journalistes en Jordanie. WikiLeaks disposerait de pr�s de 3 millions de documents de toutes sortes �manant des ambassades am�ricaines dans le monde entier. De nombreux gouvernements se pr�parent � de nouvelles r�v�lations, qui pourraient �gratigner leur image. France Paris est vis�e par le flot de documents confidentiels am�ricains que WikiLeaks s'appr�te � rendre publics, a rapport� samedi le site fran�ais owni.fr. �Selon nos sources, entre 500 et 1 000 m�mos concerneraient directement la France.� Fin octobre, owni, site d'informations ind�pendant bas� � Paris, avait r�alis� l'interface permettant la consultation des 400 000 documents secrets de l'arm�e am�ricaine sur la guerre en Irak rendus publics par WikiLeaks. �tats-Unis Le conseiller juridique du d�partement d'�tat, Harold Koh, affirme que la diffusion des documents aurait de �graves cons�quences� et mettrait en danger la vie d'�innombrables personnes innocentes�, des journalistes aux militants des droits de l'homme, des blogueurs aux soldats. Elle constituerait un risque pour des op�rations militaires en cours, y compris des op�rations destin�es � stopper les terroristes, et pour la coop�ration entre les pays, affirme-t-il �galement. Selon des responsables am�ricains, Julian Assange a envoy� une lettre au d�partement d'Etat vendredi dans laquelle il tente de donner une r�ponse aux craintes des Etats-Unis que la diffusion de ces documents ne mette des personnes en danger. Dans sa lettre, le fondateur du site indique vouloir des informations sur les personnes qui pourraient �tre �mises en danger de fa�on significative� � cause des actions de WikiLeaks, ont indiqu� ces responsables. Les Etats-Unis ont, par ailleurs, rejet� samedi soir toute n�gociation avec WikiLeaks sur la diffusion de documents confidentiels am�ricains, en affirmant que le site internet sp�cialis� les d�tenait en violation de la loi am�ricaine. Grande-Bretagne Le gouvernement britannique a mis en garde contre le risque encouru par ses ressortissants au Pakistan, en Irak, en Iran ou dans d'autres pays musulmans en r�action � des commentaires �anti-musulmans� dans des documents que pourrait publier WikiLeaks, selon le Sunday Times. �L'inqui�tude du gouvernement britannique est que certaines conversations entre diplomates aient pu contenir des propos (critiques) sur certains endroits par les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne, qui pourraient inciter � d�crire la Grande-Bretagne comme alli�e au grand Satan pour attaquer l'islam�, a indiqu� un responsable du gouvernement non identifi� au journal dominical. �Il y a une nervosit� parce que cela pourrait enflammer certaines t�tes br�l�es�, a ajout� cette source. Le minist�re de la D�fense britannique a demand� aux r�dacteurs en chef des journaux de �garder � l'esprit� les implications possibles pour la s�curit� nationale de la publication de ces documents diplomatiques. Les autorit�s britanniques ont indiqu� que certaines informations pourraient faire l'objet d'accords entre le gouvernement et les m�dias afin de ne pas diffuser des donn�es sensibles li�es � des op�rations militaires ou aux services de renseignement. Un journaliste du quotidien britannique The Guardiana confirm� que son journal publierait aujourd�hui de larges extraits de ces documents, dont certains devraient r�v�ler la pi�tre opinion qu'avait l'administration am�ricaine de l'ex-Premier ministre britannique Gordon Brown, mais aussi de l'actuel h�te de Downing Street, David Cameron. Italie Le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini se dit particuli�rement inquiet des possibles parall�lismes entre la publication imminente de fuites sur le site WikiLeaks et l'annonce ces derniers jours en Italie d'une enqu�te pour corruption, fraude fiscale et blanchiment visant des filiales du g�ant italien de la d�fense Finmeccanica et l'autorit� de l'aviation civile Enav. Il a, en revanche, ni� craindre �un complot � mais s'est dit �pr�occup� par les fuites, qui viendraient s'ajouter � d'autres �l�ments pouvant l�ser, � son avis, l'image de l'Italie. Franco Frattini a indiqu� qu'� l'instar du gouvernement am�ricain, Rome ne commenterait pas les �l�ments concernant l'Italie dans les rapports confidentiels de la diplomatie am�ricaine qui seront diffus�s, car �il s'agit d'une violation d'une loi, qui peut faire l'objet de poursuites p�nales�. Le gouvernement de droite de Silvio Berlusconi avait d�j� exprim� sa forte inqui�tude dans un communiqu�, diffus� vendredi apr�s le Conseil des ministres, o� il disait avoir d�battu d��affaires d�licates symptomatiques de strat�gies visant � ternir l'image de l'Italie sur la sc�ne internationale�.