Des experts de l'Unesco ont appelé, mardi à Alger, à la création d'une «agence unique pluridisciplinaire» pour gérer le dossier de la Casbah d'Alger et réduire les lenteurs administratives et bureaucratiques qui entravent sa réhabilitation. Les recommandations des experts de l'agence onusienne, spécialisés dans la réhabilitation des centres historiques des villes anciennes, ont été présentées à la clôture des travaux de la réunion internationale sur la conservation et la revitalisation de la Casbah d'Alger. Aux yeux des experts de l'Unesco, l'agence préconisée devrait être dotée d'un «pouvoir de décision rapide» et regrouper toutes les disciplines en une «structure unique» afin que les opérations de réhabilitation ne soient plus «fragmentaires», mais inscrites dans un plan d'ensemble cohérent. Présent à la clôture des travaux, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a accueilli favorablement l'idée de cette agence qu'il dit concevoir comme un «outil pratique et non une structure bureaucratique», devant être placée sous l'autorité du wali d'Alger. Une telle agence viendrait en «complémentarité» du travail actuellement accompli et qui «doit se poursuivre», a-t-il insisté. Il a également indiqué que l'Algérie était disposée à accueillir les experts de l'Unesco pour des visites périodiques de suivi des travaux de réhabilitation de La Casbah d'Alger, un dossier qui constitue une «priorité» pour le gouvernement algérien et revêt un «intérêt particulier» pour le Premier ministre», a-t-il souligné. Estimant que le plan de sauvegarde n'était «pas suffisant», les experts ont également proposé une «relance dynamique» du plan de réhabilitation de la Casbah d'Alger dans une vision plus large intégrant le centre historique à la ville d'Alger et un «allégement» des procédures légales et administratives. Réagissant à cette proposition, le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, également présent à cette séance, a indiqué que le centre historique de la Casbah d'Alger était une «priorité» du plan stratégique de la capitale et qu'il fallait une «approche plus pragmatique» dans la réhabilitation de la vieille médina. Par ailleurs, les experts de l'Unesco ont recommandé une plus grande implication de la société civile et des habitants de la Casbah d'Alger, la création d'emplois et de petits commerces, ainsi que l'ouverture d'établissements de formation aux métiers et aux savoir-faire traditionnels nécessaires à la restauration. L'amélioration du cadre de vie global dans le centre historique par la récupération d'espaces publics et l'implantation de centres sociaux attractifs à même d'offrir les services de base aux habitants figurent également parmi les recommandations des experts de l'Unesco. La chef d'unité des Etats arabes au Centre patrimoine mondial de l'Unesco, Nada El Hassan, qui a présenté les recommandation au nom de ses collègues, a aussi proposé «l'appui» de l'agence onusienne à l'Algérie pour le «suivi des travaux de réhabilitation» de la Casbah, un site classé au patrimoine mondial en 1992. La Réunion internationale d'experts sur la conservation et la revitalisation de La Casbah d'Alger a pris fin mardi, après trois jours de travaux au cours desquels plusieurs expériences innovantes dans la réhabilitation des centres historiques de villes à travers le monde ont été présentées.