Juste apr�s la pri�re du vendredi, des �meutes ont �clat� un peu partout dans la ville d�Oran. A Petit-Lac, El-Hamri, Delmonte� des jeunes ont incendi� des pneus et bloqu� les routes, des pierres fusaient de toutes parts en direction des �difices publics, puis des policiers venus en renfort. On parle m�me de bless�s de part et d�autre. L�information a rapidement circul� au centre-ville o� des jeunes ont fait de m�me au niveau de la rue Caviniac. Sans crier gare, des policiers en civil ont proc�d� � quelques arrestations. La d�monstration de force des services de s�curit� n��tait qu�� son d�but. En effet, quelques minutes plus tard, des fourgons anti�meutes ont pris place au niveau de la rue Larbi- Ben-M�hidi. Ce dispositif, cens� dissuader les �meutiers, n�a pas impressionn� les citoyens qui sont rest�s dehors, en petits groupes, � observer les policiers venus en renfort. Ces derniers leur ont conseill� de rentrer chez eux, mais en vain. La tension �tait � son paraxysme partout � Oran et le maintien du dispositif s�curitaire ne sera s�rement pas lev� de sit�t. Ce jeudi �tait marqu� par une circulation automobile inhabituellement fluide, la plupart des automobilistes ont pr�f�r� ne pas prendre de risques, sachant qu�� chaque �meute, ils sont les premi�res cibles des �meutiers. D�autant que lors des �v�nements de ce mercredi, les v�hicules n�ont pas �chapp� aux jets de pierres qui les ont endommag�s. Des automobiistes ont �chapp� de justesse au lynchage, surtout ceux poss�dant des voitures luxueuses qui font envier les jeunes ch�meurs. M�me s�il n�y avait pas de heurts, ce jeudi, lors d�une tourn�e effectu�e dans diff�rents quartiers d�Oran, on a constat� des regroupements de citoyens discutant des raisons des �meutes de la veille. Tous approuvent ce mouvement de contestation m�me s�ils d�plorent la casse et les pillages. Ce jeudi �tait �galement marqu� par une pr�sence s�curitaire renforc�e certes, mais discr�te qui a fait �chouer plusieurs tentatives d��meutes et de pillages. Au niveau d�El-Kerma, la circulation �tait interrompue, les quelques pneus br�l�s la veille avaient �t� plac�s jeudi au milieu de la route par des jeunes, cr�ant ainsi un mouvement de panique ce qui a pouss� les usagers de cet axe � rebrousser chemin et � emprunter des d�tours. Les citoyens rencontr�s dans diff�rents quartiers en cette matin�e de jeudi, notamment � El-Hamri et Victor Hugo, �taient tous unanimes : �Les hausses successives et injustifi�es de produits alimentaires de large consommation est l��tincelle qui a mis le feu aux poudres, car il s�agit d�un ras-le-bol devenu de plus en plus insupportable, l��clatement �tait in�vitable. � M�me si ce mercredi les �meutes qui ont �clat� � travers la ville, notamment � Eckm�hl, Saint-Eug�ne, Victor-Hugo, Petit-Lac, les Castors, Medioni et un peu partout, ont �t� rapidement contenues par les brigades anti-�meutes, la col�re citoyenne n�a pas pour autant baiss�. Cet �tat de fait qu�on leur a impos� du jour au lendemain avec l�augmentation des prix est venu s�ajouter � une col�re trop longtemps contenue. Face � une situation toujours aussi tendue, et craignant un saccage de la part des manifestants, la majorit� des commerces n�ont ouvert qu�en milieu d�apr�s-midi, pour fermer quelques heures plus tard, ne voulant pas prendre le risque d��tre la cible des casseurs et autres pilleurs. D�autres commer�ants ont tout simplement jou� la carte de la prudence en n�ouvrant pas leurs magasins, notamment ceux de t�l�phones mobiles, parfumeries, bijouteries, pr�t-�-porter. Autre mesure prise la veille, la s�curisation de la zone des show-rooms � Es-Senia, situ�e au rond point de l�a�roport. Les voitures �tant cibl�es � chaque �meute, un tel lieu qui abrite des v�hicules de gammes diff�rentes pouvait �tre pris d�assaut par les jeunes. La casse et le vandalisme sont rejet�s par les Oranais, qui pr�f�reraient une contestation pacifique et organis�e pour exprimer leur m�contentement. M�me si d�un autre c�t�, ils disent comprendre la r�action de ces jeunes qui n�ont malheureusement pas d�autre moyen pour s�exprimer que la casse. Au lendemain des premiers mouvements de contestation, la ville d�Oran fut quadrill�e par un dispositif s�curitaire, qui aura emp�ch� les quelques tentatives de saccages, tel que ce fut le cas au niveau de plusieurs si�ges de la Cnep ou encore des grands magasins de portables. Tout le monde �tait sur le qui-vive : les forces de l�ordre qui voulaient maintenir le calme et les jeunes qui cherchaient � exprimer leur col�re et d�autres qui n�attendaient que le moment propice pour profiter de la confusion pour piller.