Le Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD) reste d�termin� � organiser la marche qu�il a programm�e pour aujourd�hui � partir de 11h � Alger, de la place du 1er-Mai vers le si�ge de l�APN, faisant, du coup, peu de cas du rappel, jeudi, de l�interdiction de la manifestation par la Wilaya d�Alger. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Depuis l�annonce, mercredi 12 janvier, de l�organisation d�une marche populaire nationale dans la capitale, le RCD a d� batailler sans rel�che contre une vaste campagne de d�sinformation visant � saborder son initiative. Jeudi, le parti a, � travers un communiqu� publi� par son site, d�nonc� � des rumeurs anonymes distill�es dans diff�rents quartiers de la capitale pour annoncer des modifications de l�itin�raire de la marche�. Pour le RCD, ces rumeurs sont infond�es et participent, �crit-il, de la d�sinformation g�n�rale orchestr�e contre la marche. Le soir, les m�dias audiovisuels ont �t� mis � contribution pour dissuader les manifestants. La T�l�vision nationale, qui s�est interdit de r�percuter l�appel � la marche, initiative d�un parti politique l�gal, comptant une repr�sentation parlementaire et des centaines d��lus dans les assembl�es locales, a diffus� au cours du journal t�l�vis� de 20 heures un communiqu� de la Wilaya d�Alger dans lequel cette derni�re rappelle que les marches � Alger restent interdites, appelant, au passage, les citoyens � demeurer vigilants et ne pas r�pondre aux provocations. Dans son communiqu�, la Wilaya d�Alger s�est bien gard�e de citer le RCD, pr�f�rant attribuer l�appel � la marche � �une association � caract�re politique�. Le RCD n�est pas rest� sans r�agir � cette sortie de la Wilaya d�Alger qui avait d�j� oppos�, sans aucune forme d�explication, un refus � la demande d�autorisation de la marche introduite aupr�s de ses services par le RCD. �L�association � caract�re politique � � laquelle font allusion la Radio et la T�l�vision nationales porte un nom. Elle s'appelle le Rassemblement pour la culture et la d�mocratie qui est un parti politique l�gal, dont les militants et les sympathisants ont pay�, comme beaucoup d'Alg�riens, un lourd tribut pour voir nos concitoyens vivre dans la libert� et la dignit� dans leur pays�, a soulign� le RCD, r�it�rant, au passage, le maintien de la marche et les objectifs qui lui sont assign�s, � savoir la mobilisation citoyenne pour �viter le naufrage de l�Alg�rie et, imm�diatement, lib�rer les d�tenus arr�t�s durant les derni�res �meutes ainsi que la lev�e de l��tat d�urgence. Le RND accus� de fomenter des provocations La marche de ce samedi 22 janvier a raviv� la pol�mique entre le RCD et le RND du Premier ministre Ahmed Ouyahia. Le parti de Sa�d Sadi a d�abord d�nonc� une r�union du bureau d�Alger du RND, tenue le 17 janvier, et dans laquelle il aurait �t� question de provoquer des incidents lors de la marche. Le RND n�a pas r�agi � cette accusation. Deux jours plus tard, c�est Djenouhat, d�put�, cadre du RND et membre du secr�tariat national de l�UGTA, qui �tait dans la mire du RCD. Djenouhat est accus� d�avoir soudoy� 11 jeunes des quartiers limitrophes du la place du 1er-Mai pour perp�trer des provocations lors de la manifestation. Plut�t que Djenouhat lui-m�me, la Centrale syndicale a pris sur elle de r�pondre � l�accusation du RCD. Dans un communiqu� rendu public jeudi, l�UGTA a infirm� l�accusation port�e contre l�un de ses dirigeants influents mais a aussi maintenu sa recommandation aux travailleurs d��riger des comit�s de veille au niveau des entreprises. �tonnamment, c�est � la veille d�une marche pacifique que la Centrale syndicale s�est �veill�e � cette id�e de comit�s de veille, chose qu�elle n�a pas fait lorsque les jeunes s��taient rendus, d�but janvier, ma�tres des rues et des quartiers de la capitale. Ould-Kablia se pi�ge Si la marche populaire nationale � laquelle le RCD a appel� pour aujourd�hui se veut un prolongement pacifique de l�expression des malaises social et politique que la jeunesse a �ruct�s violemment d�but janvier, elle se veut aussi une r�ponse du tac au tac au ministre de l�Int�rieur Dahou Ould- Kablia, qui a reproch� aux partis politiques de ne rien entreprendre. Le ministre de l�Int�rieur, s�exprimant dans les m�dias le lendemain des �meutes, a cru bon de servir le reproche aux partis, affirmant notamment que ces derniers ne demandaient pas d�autorisation pour des marches pacifiques. Autrement dit, s�il n�y a pas de manifestations publiques pacifiques, ce n�est pas du fait de l�interdit mais des partis eux-m�mes qui ne prennent pas d�initiatives. Il fallait, apr�s cette d�claration, soumettre le ministre de l�Int�rieur au test de v�rit�. Le RCD d�cide donc d�organiser une marche et sollicite une autorisation aupr�s des services de la Wilaya d�Alger. C��tait le mercredi 12 janvier. La Wilaya d�Alger ne met pas plus de 24 heures pour notifier son refus. Un refus froid. Le parti de Sa�d Sadi prend acte de ce refus non motiv� et d�cide de maintenir la marche, d�abord pour le mardi 18 janvier, avant que son conseil national, r�uni le samedi 15 janvier, d�cide de la d�caler pour aujourd�hui. Le conseil national du RCD avait eu le souci de bien pr�parer la manifestation, d�autant qu�elle n�est pas autoris�e. Ould-Kablia a d� regretter d�avoir parl�. Car, vite, il se retrouve contraint de se d�juger : il interdit la marche du RCD quelques jours � peine apr�s avoir affirm� que les Alg�riens pouvaient exprimer leurs revendications pacifiquement, y compris en organisant des marches. La non-autorisation de la marche � laquelle le RCD a appel� se veut une preuve suppl�mentaire de ce que le pouvoir verrouille le champ et les canaux d�expression politique. Rappelons que, dans Alger, les marches sont interdites depuis le 18 juin 2001, quatre jours apr�s la grandiose marche avort�e des arouch sur la pr�sidence de la R�publique, dans le sillage des �v�nements sanglants du Printemps noir. Mais cette interdiction ne frappe pas les initiatives d�o� qu�elles viennent. En, janvier 2009, lorsque Ghaza la palestinienne, d�j� sous embargo �touffant, �tait bombard�e par l�aviation isra�lienne, les islamistes alg�riens ont pu marcher dans Alger. Leurs manifestations �taient tol�r�es. �a vaut d��tre rappel�. La classe politique trouve son confort dans le silence Les partis politiques, toutes tendances confondues, n�ont pas jug� n�cessaire de s�exprimer sur l�interdiction de la marche du RCD. Pourtant, cette d�cision de la Wilaya d�Alger devait les interpeller partis politiques qu�ils sont. Au-del� de l�organisateur de la marche, c�est avant tout d�une restriction de libert� politique qu�il s�agit. S�il n��tonne pas que les partis de l�Alliance pr�sidentielle, le FLN, le RND et le MSP, gardent le silence face � cette interdiction de marcher, il n�en est pas de m�me, du reste, de la classe politique qui se compla�t dans une confortable position de spectatrice. Une attitude qui n�est pas pour g�ner le pouvoir, bien au contraire. Pis, il s�en trouve m�me des partis qui lui pr�tent main-forte, en d�cochant, la veille de la marche, des fl�chettes � l�endroit du RCD.