Malgr� la lev�e officielle de l��tat d�urgence et les d�clarations des hautes instances du pays quant �au droit� aux marches au niveau de toutes les wilayas du pays � l�exception d�Alger, pour peu que la demande soit faite suivant les r�gles, Oran fait toujours exception. Ce samedi encore, la marche dont la demande d�autorisation fut d�pos�e par la CNCD Oran le 14 avril 2011 a �t� interdite et r�prim�e. Seule diff�rence avec les fois pr�c�dentes, cela s�est d�roul� dans le calme, mis � part quelques bousculades et sans heurts entre les forces de l�ordre pr�sentes en grand nombre autour de la place Kahina (ex- Cath�drale), en plein c�ur d�Oran, d�o� devait s��branler la marche pour atteindre la place du 1er-Novembre (ex-place d�Armes). Des centaines de militants de la Coordination, de syndicalistes, d�amis et de quelques �tudiants du d�funt Pr Ahmed Kerroumi. D�s les premi�res heures de la journ�e, le lieu o� devait se tenir, dans un premier temps, le rassemblement de ceux qui voulaient tenter de marcher malgr� le refus qui leur a �t� signifi� verbalement �tait d�j� bien quadrill� par un dispositif s�curitaire, qui a d�ailleurs suscit� la curiosit� des passants qui ne comprenaient pas pourquoi la police est d�ploy�e autour de la biblioth�que dite Cath�drale, un lieu de savoir. Sit�t les premiers manifestants arriv�s vers 11 h, apr�s avoir pris place sur les escaliers de cette m�me biblioth�que et tout en brandissant les photos du d�funt, nombre de citoyens nous diront : �Ah, il s�agit du prof qui a disparu dans des circonstances �tranges et qui a �t� retrouv� mort.� Au bout d�une heure debout dignement sans cris, sans larmes comme pour repr�senter, dira l�un d�eau l�un �l�exemple de l�homme que fut le regrett� Kerroumi dans pareil cas, toujours la t�te haute, digne et convaincu du combat d�mocratique et pacifique�. Un cordon s�curitaire entoure ces dizaines de personnes regroup�es sur les escaliers de la cath�drale, en alerte pour emp�cher toute tentative de transformer ce rassemblement, interdit �galement mais tol�r� en une marche silencieuse, comme annonc� par la CNCD Oran. Une tentative vaine puisqu�elle fut imm�diatement repouss�e, toutefois en respectant une directive : pas de violence. A l�appel de l�un d�entre eux, les manifestants s�assoient sur les escaliers et M. Ghalem, un des proches amis du d�funt, un enseignant des plus respect�s au sein de la CNCD Oran, a pris la parole pour dire : �Personne ne salira la m�moire de notre ami. Nous porterons son deuil jusqu�� ce que justice soit rendue et nous poursuivrons la lutte et rien ne nous en d�tournera.� Kaddour Chouicha, membre tr�s actif de la CNCD Oran, dira pour sa part : �On ne baissera pas les bras. Nous continuerons de revendiquer le droit de marcher. C�est aux autorit�s comp�tentes de respecter la loi. Nous, nous prenons nos responsabilit�s, mais eux bafouent toutes les r�gles.� Puis la parole fut donn�e aux plus jeunes qui ont tenu tour � tour � lire quelques-uns des dizaines de textes et po�mes �crits durant et apr�s la disparition du professeur tant aim�. De nombreux t�moignages �mouvants ont �t� d�clam�s avec une vive �motion � la m�moire de feu Ahmed Kerroumi. Avant de clore ce rassemblement qui n�a pas pu se transformer en marche silencieuse, Messaoud Babadji, membre de la CNCD Oran et ami du d�funt dira : �Nous demandons que cette biblioth�que soit baptis�e au nom de Ahmed Kerroumi et cette placette Al Tahrir (libert�), car viendra le jour, o� tout comme ce fut le cas en Tunisie et en �gypte, nous nous retrouverons tous ici pour revendiquer et, enfin, f�ter la libert� de penser et toutes les libert�s d�mocratiques.� Vers midi, les manifestants ont quitt� dans le calme la place Kahina en promettant d�introduire d�s cette semaine une autre demande de marche.