Fernando Alonso (Ferrari), en remportant dimanche � Silverstone une victoire aussi magistrale qu'inesp�r�e au GP de Grande- Bretagne, relance l'espoir de d�crocher le titre en 2011, m�me s'il para�t encore trop loin au classement apr�s un d�but de saison catastrophique. Tout part d'une soufflerie d�faillante, �qui ne disait pas la v�rit�, raconte Alonso. �Nous mettions de nouvelles pi�ces dans la voiture, mais elles ne nous faisaient pas aller plus vite. Cela nous a fait perdre un peu de terrain� au championnat, poursuit-il. Beaucoup de terrain m�me. Sa Ferrari se tra�nant, l'Espagnol doit attendre quatre courses avant de monter sur le podium (3e place en Turquie). Puis, il est humili� par le matador Sebastian Vettel, qui le rel�gue � un tour � Barcelone, devant ses supporteurs le 22 mai. Ce GP d'Espagne marque cependant un tournant. Les circuits suivants de Monaco, Montr�al et Valence (Espagne), davantage taill�s pour le cheval cabr�, voient Alonso cueillir deux 2es places, pour un abandon. Mais les projecteurs sont tourn�s vers Silverstone, une piste a priori d�favorable � la Scuderia. Avec aucun podium sur les trois derni�res �ditions, et de honteuses 14e et 15e positions en 2010 pour le bouillant Ib�re et son Sancho Panza de co�quipier, le Br�silien Felipe Massa, � la lenteur calcul�e, le GP britannique appara�t �compliqu� pour Ferrari, dixit Alonso. L'Espagnol s'y sublime pourtant. Le �petit prince des Asturies� (son surnom en Espagne), profitant de faits de course favorables - erreur aux stands des m�caniciens de Vettel, ensuite bloqu� par le Britannique Lewis Hamilton (McLaren) -, survole ainsi la fin d'�preuve et conquiert la couronne d'Angleterre. A la surprise g�n�rale. Petit p�cule D'o� les hurlements de bonheur de ses m�caniciens, des sauts de joie sur le podium et un contentement mal dissimul� ensuite. D'autant que la presse s'acharne sur les pilotes Red Bull, auxquels le patron Christian Horner a donn� de bien malvenus ordres d'�quipe ; demandant � Mark Webber de ne pas attaquer Sebastian Vettel en fin de course. Alonso, pass� par l� en 2010, est sur un nuage. De nombreuses questions subsistent pourtant. Ferrari a-t-il solutionn� tous ses probl�mes ? Doit-on s'attendre � un niveau de performance aussi �lev� des rouges jusqu'� la fin de la saison ? Et surtout, Fernando Alonso, � pr�sent dot� d'une monoplace rapide, peut-il revenir sur Vettel au Championnat pilotes ? Si l'affirmative semble s'imposer pour les deux premi�res questions, la Scuderia, � force de travail, ayant vaincu ses d�mons, la capacit� de l'Espagnol � �tre sacr� en fin d'ann�e para�t plus sujette � caution. Car, malgr� son succ�s, Alonso compte encore 92 longueurs de retard sur Vettel. Or, le pilote Red Bull fait preuve d'une incroyable r�gularit� au plus haut niveau. Avec six victoires et trois 2es places, Vettel, tout sourire dimanche malgr� sa - tr�s relative - contre-performance, peut se permettre de regarder de haut le petit p�cule d'Alonso en 2011 (un succ�s, deux 2es places). Ce que l'Espagnol reconna�t bien volontiers. �Il n'y a aucun espoir de titre en ce moment dans l'�quipe. L'�cart est trop �norme. Nous devons juste appr�cier chaque week-end. Essayer de gagner � chaque fois, �tre agressif au d�part, lors des arr�ts aux stands�, �num�re-t-il. �Nous devons faire comme si chaque course �tait la derni�re�, affirme Alonso. Pas s�r du tout, pourtant, que cela soit suffisant.