De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed Les d�penses li�es � l�intervention fran�aise en Libye sont �cons�quentes�, a reconnu G�rard Longuet, ministre de la D�fense, dans le Journal du Dimanche d�hier, mais il consid�re en m�me temps que ces d�penses �sont � la hauteur de l�enjeu � ; que l�arm�e fran�aise �s�inscrit dans la dur�e� ; qu�aucun calendrier ne doit entraver l�intervention et qu�il �co�terait bien davantage de ne pas aller jusqu�au bout�. Depuis le 19 mars 2011, d�but de l�offensive alli�e contre le r�gime de Kadhafi, c�est la premi�re fois qu�un officiel, et pas le moindre � le ministre de la D�fense � annonce la couleur sur l�engagement fran�ais en Libye. Alors qu�Alain Jupp�, ministre des Affaires �trang�res, d�clarait le 23 mars dernier, soit quelques jours apr�s l�intervention, qu��il n�est pas question de s�enliser, ce sera une op�ration de courte dur�e�, son coll�gue de la d�fense est contraint de reconna�tre que la victoire sur Kadhafi n�est pas aussi ais�e et pour le chef d��tat-major de l�arm�e de l�air, le g�n�ral Palomeros, �cette guerre est la plus complexe que nous ayons eu � mener depuis longtemps �. Apr�s quatre mois de bombardements sur la Libye, Kadhafi est toujours l�, m�me si Benghazi et Misrata �chappent aux troupes loyalistes et sont aux mains des �rebelles� et le Conseil national de transition CNT se voit reconnu cette semaine par la Grande-Bretagne et le Portugal, apr�s l�avoir �t� par la France, l�Allemagne et les Etats-Unis. L�assassinat jeudi dernier � Benghazi (capitale de la r�volution) du g�n�ral Younes, ancien homme fort du r�gime de Kadhafi, devenu chef d��tat-major de la r�bellion, vient encore jeter le trouble sur l�issue de cette r�volution, d�autant que les versions des uns et des autres ne sont pas faites pour �clairer le myst�re et que dans le m�me temps, l�on soup�onne des divisions internes dans les rangs du CNT. Une situation aggrav�e encore par des prises par la r�bellion de certaines villes mais tr�s vite r�cup�r�es par l�arm�e du despote de Tripoli. Questionn� justement sur la situation sur le terrain, le ministre de la D�fense a eu cette r�ponse pour le moins optimiste mais surtout quelque peu paternaliste : �Nous assistons � un inexorable d�litement du syst�me Kadhafi. Les choses prennent du temps mais on ne peut pas en vouloir aux rebelles. Il y a quelques semaines encore, ces hommes exer�aient la profession d�avocat, de m�canicien ou m�decin. Ils ne peuvent pas avoir acquis en si peu de temps l�efficacit� de soldats professionnels comme ceux des troupes de Kadhafi. Mais ils sont courageux, mieux organis�s, toujours prot�g�s par la coalition.� Lorsque le journaliste du JDD demande � Longuet si le fait que la France ait d�cid� de red�ployer ses moyens militaires et d�envoyer des rafales sur la base de l�Otan en Sicile ne constitue pas un signe que la France s�installe dans la guerre, il r�pond qu�en tant que ministre de la D�fense, il consid�re qu��� aucun moment la contrainte militaire ne doit emp�cher nos diplomates et nos politiques de rechercher une solution politique� Nous nous inscrivons dans la dur�e et par ce biais nous facilitons une solution n�goci�e� Certes l�intervention a un co�t mais il nous en co�terait bien davantage de ne pas aller jusqu�au bout. Chaque jour, nos aviateurs d�montrent l�autorit� politique de la France�. Quant � savoir ce qu�il faudrait pour que Kadhafi tombe, le ministre est cat�gorique : �Il n�existe pas d�avenir pour la Libye avec Kadhafi. Cette �vidence devrait �tre mieux m�dit�e par ceux qui le soutiennent encore.� Sachant cependant que la r�volution libyenne ne peut se faire sans les Libyens, le ministre poursuit : �Il faut que les choses bougent davantage � Tripoli. Pour dire les choses clairement, il faut que la population se soul�ve. � Mais l� encore, ce n�est pas suffisant. Lorsqu�il lui est demand� si la France va continuer de mener cette guerre presque seule aux c�t�s des Britanniques, il a cette r�ponse qui en dit long sur les attentes fran�aises : �La France et la Grande-Bretagne ne sont pas seules. Mais il est vrai que la France souhaite que ses partenaires de l�UE, je pense � l�Espagne, � l�Allemagne, � la Pologne, aux nations du nord de l�Europe, l�accompagnent davantage. Plus nous serons nombreux � d�montrer que rien n�est possible avec Kadhafi, plus nous parviendrons � son isolment total, plus vite cette guerre prendra fin.� K. B.-A. Nomination d�un envoy� sp�cial du CNT libyen en France Dans le dernier point de presse, le porte-parole du Quai d�Orsay a annonc� la nomination de Mansour Seif Al Nasr comme envoy� sp�cial du Conseil national libyen en France. Cette nomination, selon le Quai d�Orsay, �t�moigne de la relation �troite entre la France et le CNT et de l�engagement de notre pays aux c�t�s de la Libye nouvelle. D�s lundi (aujourd�hui), annonce le m�me canal, ce nouvel �ambassadeur � s�entretiendra avec Alain Jupp�, le ministre fran�ais des AE. Le porte-parole des AE n�a cependant pas r�pondu � la question de savoir si l�envoy� sp�cial libyen va occuper le si�ge de l�ambassade libyenne � Paris.