Le recasement de 110 familles dans la ville de Tipasa n'a pas fait que des heureux, car en marge de l'affichage de la liste des attributaires de logements sociaux, 30 personnes mécontentes et en colère ont décidé de «dénoncer les critères de ces affectations de logements». Pour manifester leur colère, ces citoyens armés d'arguments ont décidé de recourir à la rue et d'observer un sit-in devant le siège de la daïra de Tipasa, en exigeant une entrevue avec les responsables de la commission chargée d'établir les listes de bénéficiaires. «Nous exigeons que ces responsables nous expliquent sur quels critères des familles résidant à plusieurs dans des appartements HLM vétustes et exigus depuis plus de 15 ans se trouvent éliminées de la liste des bénéficiaires», clame l'un des mécontents se trouvant devant le siège de la daïra. Plus loin, un groupe de citoyens criait leur colère et leur déception. «Ces affectations sont injustes. Elles n'ont rien de social. On attendait le recasement des 110 familles depuis des mois. On avait l'espoir que nos situations sociales soient prises en considération. Nous vivons dans l'exiguïté absolue à six dans un deux-pièces. Nous n'avons aucun espoir de marier nos garçons, qui disposent pourtant des preuves de fiançailles », s'indigne un sexagénaire. Un responsable voulant garder l'anonymat, contacté en marge de ce rassemblement, rappelle que «le recasement a concerné des familles dont la situation sociale avait fait l'objet d'une enquête sociale». Rappelons les précisions du wali de Tipasa, M. Layadhi, faites au début du mois, en marge d'une visite ministérielle à Tipasa : «On est aujourd'hui à 37 000 logements en construction, touchant le rural, le social, l'habitat précaire et le promotionnel. Il y a plusieurs centaines de logements sociaux en voie de finalisation. Pour l'année 2013, 10 000 logements sont prévus, dont des promotionnels et des locations-ventes en voie de réalisation dont plus d'un millier sera réceptionné en 2013. Ainsi tout le monde sera servi. Mais pas sous la pression et la contrainte. Il y a des commissions de daïra qui travaillent, qui font des enquêtes, qui vérifient l'authenticité des cas. Il faut les laisser travailler. A Hadjout, une route a été fermée à la circulation, car les contestataires qui sont tous issus de la même famille exigent pour chaque fils un logement et habiter le même bâtiment. Cela est insensé. Plus grave, le chef de cette famille a été bénéficiaire au même titre que son fils d'un logement social.» Et au wali d'ajouter que l'assainissement des fichiers de demandeurs a permis de localiser 450 cas d'indus demandeurs. La priorité des attributions du social est l'ancienneté. Il y a d'autres formules qui peuvent régler les problèmes des demandeurs, notamment le promotionnel, dont une convention de 2 000 logements sera signée. Il y a en outre 10 000 logements en cours de réalisation dont 6 000 en location-vente et 4 000 en promotionnel.