, Après chaque affichage des listes des bénéficiaires de logements sociaux, le mécontentement de la population ne se fait pas attendre. Les sièges des daïras sont assiégés par la foule des protestataires qui revendiquent l'annulation de la liste. Blida, Constantine, Oran, Béjaïa et d'autres villes du pays ont vécu la même situation. La contestation réfute la composante des listes et revendique son annulation, la trouvant injuste et non réglementaire. , Après chaque affichage des listes des bénéficiaires de logements sociaux, le mécontentement de la population ne se fait pas attendre. Les sièges des daïras sont assiégés par la foule des protestataires qui revendiquent l'annulation de la liste. Blida, Constantine, Oran, Béjaïa et d'autres villes du pays ont vécu la même situation. La contestation réfute la composante des listes et revendique son annulation, la trouvant injuste et non réglementaire. Le président de la République, lors du Conseil des ministres du 9 février 2011, a ordonné l'accélération de l'affectation des logements sociaux locatifs déjà réceptionnés. Les autorités locales devaient suivre les instructions mais elles se sont retrouvées dans l'incapacité totale de satisfaire toutes les demandes étant donné le nombre des postulants en général 20 à 30 fois plus grand que celui des logements. Boufarik, l'une des communes de la wilaya de Blida, n'était pas en marge de ces contestations. Après l'affichage des listes des bénéficiaires de logements sociaux, dimanche 3 avril, le mécontentement s'est fait savoir rapidement. Les laissés pour compte ont assiégé la daïra réfutant la liste qui affichait 62 bénéficiaires alors que 7 500 postulants attendent. Des dossiers fraîchement déposés et d'autres depuis 5, 10 voire 20 années. Pourtant, l'Etat multiplie ses efforts pour améliorer l'accès au logement par les mesures prises dernièrement par le président de la République lors du Conseil des ministres avec en perspective la réalisation de plus d'un million de logements durant le quinquennat (2010-2014). Les questions qui se posent d'emblée sont : qui doit profiter d'un logement social? Et comment ? Le 11 mai 2008, le décret exécutif n°08-142 a fixé les règles d'attribution du logement public locatif. Ne peut postuler à l'attribution d'un logement public locatif que ceux qui ne possèdent pas de logement, notamment ceux dont le revenu n'excède pas 24 000 DA. La personne doit être résidente depuis au moins cinq ans dans la commune. Le postulant doit avoir 21ans au moins à la date de dépôt de sa demande. L'ancienneté de la demande et le nombre d'enfants figurent parmi les conditions exigées. Les demandes déposées auprès de la commission de daïra sont enregistrées suivant l'ordre chronologique de leur réception par le président du tribunal territorialement compétent. Le dossier est constitué d'une demande écrite, d'une fiche de paie, d'une attestation de non-activité si le postulant ne travaille pas, d'une fiche familiale, d'un extrait de naissance et d'un certificat de résidence. «On vit, mes trois enfants et moi, dans une classe d'école depuis dix-huit ans. Cette liste était, d'après les recommandations du wali, pour le recasement des gens qui habitent les écoles. Je n'ai toujours rien obtenu», déclare Naima, une enseignante dans le primaire de Boufarik. «Des personnes dont la date de dépôt de leur dossier ne dépasse pas les huit années obtiennent des appartements alors que d'autres ont été oubliées. Les enfants sont devenus de vieux célibataires. On est dix huit personnes dans un même appartement. J'ai déposé mon dossier en 1994 et je n'ai rien reçu jusqu'à présent», fulmine Nacira, une mère de famille de Boufarik. Les protestations multiples dénoncent le non-respect de la loi. Le travail de la commission d'attribution est mis en doute à chaque fois. Mohamed Chérif Bourmani, chef de la daïra de Boufarik explique que «la liste est susceptible d'être modifiée selon les recours. La loi a prévu une période de recours de huit jours. La commission des recours enquêtera et établira la liste finale». Et d'ajouter : «Comment satisfaire des milliers de demandeurs quand vous ne possédez que soixante-deux logements, douze seulement pour la commune de Boufarik et les cinquante autres à Guerouaou, à une dizaines de kilomètres de là ?» Deux notables de la commune, et qui ont voulu garder l'anonymat, ne contestent pas la composante de la liste mais plutôt la date de sa diffusion vu l'anarchie qu'a suscité chaque affichage de liste à travers le pays. Ils pointent du doigt le P/APC de la commune qui se déleste des terrains réservés à l'utilité publique en faveur de l'Office de promotion et de gestion immobilière. ` Kahina B.- H.