Par Kader Bakou Heureux qui comme Noah Dearborn, un charpentier de 90 ans qui vit isolé dans un coin de paradis, à Twin Pines, dans l'Etat de Géorgie ! Mais cette satanée modernité, décidemment, n'aime pas les (vrais) gens heureux. Le promoteur immobilier Christian Nelson veut acheter les terres de Noah Dearborn afin d'y bâtir un centre commercial. Le vieil artisan, convaincu que l'argent ne fait pas le bonheur, refuse de vendre sa terre, malgré la grosse somme proposée par le promoteur immobilier. Christian Nelson a trouvé un autre moyen pour s'accaparer les terres de Dearborn : prouver qu'il est un déficient mental. Il demande l'aide de son amie, psychologue, le Dr Valérie Crane. C'est l'histoire racontée dans le beau téléfilm américain L'Affaire Noah Dearborn, réalisé par Gregg Champion (1999) et dont les titres sont The Simple life of Noah Dearborn aux Etats-Unis et Le Secret de Noahau Québec (Canada). Le vieux et vigoureux charpentier qui vit une vie simple, aux rythmes de la nature, intrigue la jeune psychologique. Comment un homme âgé de 90 ans peut-il paraître avoir trente ans de moins ? Elle lui pose la question et il lui répond qu'étant trop occupé à travailler, il n'a pas le temps de vieillir. Elle veut savoir s'il a beaucoup d'amis, il lui répond par la négative car il travaille toute la journée et la nuit, il se repose. Il lui explique encore qu'il n'est pas trop bavard et qu'il a l'habitude de résumer en quelques mots ce qu'il veut dire. Le promoteur immobilier envoie son avocat pour essayer de convaincre «le vieux» de vendre son terrain. L'avocat revient tout bouleversé, démissionne de son poste et part pour faire de l'agriculture en Californie. Valérie Crane insiste pour savoir ce que Noah avait dit à l'avocat pour le changer à ce point. Noah lui répond qu'il n'avait rien dit à l'avocat, à part que le secret du bonheur réside dans l'amour du travail qu'on fait. La psychologue va voir une villageoise. Cette dernière lui explique que tout le monde dans cette petite ville aime Noah et qu'elle-même casse ses meubles depuis une vingtaine d'années, juste pour le plaisir de voir le charpentier venir chez elle. La science de la jeune psychologue se casse les dents devant la simplicité et la sincérité des idées du vieux charpentier. Nous sommes tous comme ce promoteur immobilier. Nous courrons derrière le superflu et oublions les plaisirs simples de la vie, comme le fait de sentir l'odeur du jasmin dans un champ, bercés par les chants des oiseaux. C'est certainement ça le secret de ce brave Noah, un homme qui n'a pas besoin d'aller chercher le bonheur chez les autres. K. B.