Stanislas Wawrinka a eu un peu de mal à s'ajuster à son nouveau statut après son sacre à l'Open d'Australie, mais il est convaincu de pouvoir très vite renouer avec le succès, avec le début à Monte-Carlo de la saison sur terre battue, une surface qu'il apprécie. Depuis sa victoire à Melbourne en janvier, obtenue en battant en quart de finale le triple tenant du titre et n°2 mondial Novak Djokovic, puis en finale le n°1 Rafael Nadal, Wawrinka a mis les pieds sur une nouvelle planète. «Il s'est passé beaucoup de choses, il y a eu beaucoup de changements. Il a fallu s'habituer déjà à tout ce qui est extrasportif», note celui qui est devenu n°3 mondial et n°1 suisse devant Roger Federer, la légende aux 17 titres du Grand Chelem. Wawrinka est maintenant l'incarnation du joueur de devoir qui, à force de volonté, a obtenu la consécration tardivement (il a eu 29 ans en mars). Les autres joueurs voient en lui une source d'inspiration et les gens louent son esprit de sacrifice. «Je me suis posé beaucoup de questions aussi forcément», avoue-t-il. «Ça a changé tellement de choses dans mes objectifs que c'était difficile ces derniers mois d'être vraiment bien sur le terrain». «Ma carrière est déjà faite» Mais si les sollicitations se sont accrues, comme les attentes, il est resté le même, humble, modeste et accessible. Lui qui n'avait jamais osé imaginer être sacré un jour dans un tournoi du Grand Chelem garde les pieds sur terre. «Je le gère à ma façon», dit-il. «Je suis quelqu'un d'assez tranquille. J'ai 29 ans, je ne suis pas tout jeune. Ma carrière est déjà faite. Ça fait dix ans que je suis sur le circuit. Maintenant, c'est juste deux ou trois petites adaptations pour la suite». Cette nouvelle notoriété ne le gêne pas. «Je l'apprécie du fait que ça vient de mes résultats», explique-t-il. «J'ai toujours dit que tout ce qui vient grâce à mes résultats c'est positif, parce que c'est pour ça que je me bats». Sur le court, ces dernières semaines n'ont pas été simples. Il n'a disputé que deux tournois, les Masters 1 000 d'Indian Wells et Miami, avec à la clé deux éliminations en huitièmes de finale. «J'ai perdu contre de bons joueurs», argue-t-il. «Je n'ai pas fait de grands matches, mais c'était important parce que c'étaient les premiers tournois après ma victoire en Australie, et c'était bien de voir ce qui se passe». «La terre battue, je me sens bien dessus» Avec Federer, il a qualifié péniblement le week-end dernier la Suisse pour les demi-finales de la Coupe Davis, aux dépens du Kazakhstan (3-2). Sensible à la pression quand il joue pour son pays, il a été en difficulté tout au long des trois jours. Mais, «ça m'a fait beaucoup de bien», assure-t-il. «C'était essentiel de gagner cette rencontre, mais aussi la manière dont ça s'est déroulé, c'est positif pour la suite de la saison». A Monte-Carlo, où il a été demi-finaliste en 2009 et reste sur des quarts de finale en 2012 et 2013, Wawrinka arrive avec une préparation sur terre battue réduite au strict minimum. «Je viens pour me tester, pour voir où j'en suis, pour prendre des repères en match, directement le plus tôt possible», dit-il, tout en rappelant : «La terre battue, je me suis toujours bien senti dessus. Je sais à quel point je peux bien jouer dessus». Mais il refuse de tirer des plans sur la comète à l'évocation de Roland-Garros. «Je ne rêve pas de gagner encore des Grands Chelems», jure-t-il. «Mais on sait que tout est possible. Pour moi, ce n'est pas l'objectif. L'objectif c'est de me donner le maximum de chances de gagner des tournois».