La Roumanie, qui a fait vaciller l'équipe de France lors du match d'ouverture de l'Euro-2016 avant de perdre dans les derniers instants, peut rêver de s'offrir le scalp d'une sélection suisse peu souveraine, cet après-midi (17h) au Parc des Princes. Le 10 juin, les Roumains ont, certes, eu la tâche facilitée par la pression qui pesait sur les épaules des Bleus, chargés de lancer «leur» Euro et bien en peine d'enchaîner quatre passes lors du match inaugural face aux 80 000 supporters présents au Stade de France. «On était très crispés», a reconnu Olivier Giroud après la rencontre. «Je ne vais pas rentrer dans les détails mais on avait les bouches pâteuses, on avait du mal à déglutir. Ce sont des symptômes qui témoignent d'une grosse appréhension et d'une crispation.» Mais avant de devoir s'incliner 2-1 sur un coup de génie de Dimitri Payet, les hommes de Anghel Iordanescu avaient malgré tout fait bien mieux que d'endosser le rôle de sparring-partner. Pressant intelligemment, ciblant les détonateurs Paul Pogba et Dimitri Payet, ils ont concédé peu d'occasions et ont en revanche été très menaçants sur leurs rares occasions. Fébrilité et manque de réalisme A contrario la Suisse, qui affrontera la Roumanie aujourd'hui au Parc des Princes pour son deuxième match de l'Euro dans le groupe A, n'a pas franchement impressionné face à une Albanie réduite à 10 dès la 37e minute et l'exclusion de son capitaine, Lorik Cana. Fébrile défensivement, pas réaliste devant (17 tirs, 7 cadrés, 1 but), la «Nati» a évolué sur la lancée de sa préparation perturbée par des absences et ponctuée de prestations inquiétantes, victoire étriquée 2-1 contre la Moldavie, défaites 2-1 contre la Belgique, 1-0 contre l'Eire et 1-0 contre la Bosnie. «On dictait le tempo, mais après on les a laissés nous agresser, on a trop levé le pied et on a reculé», avait regretté Vladimir Petkovic. «On a raté beaucoup d'occasions alors qu'on avait besoin de tuer le match (...) Ça n'a pas été facile et on a même eu de la chance en fin de match, mais la victoire est méritée.» Malgré ces difficultés et grâce aussi aux arrêts de son gardien Yann Sommer, impeccable contre l'Albanie, la «Nati» a fait une bonne partie du chemin vers les huitièmes de finale, pour lesquels les deux premiers de chacun des six groupes et les quatre meilleurs troisièmes sont qualifiés. «On a fait le premier pas», a analysé le sélectionneur. Les Roumains parviendront-ils à empêcher la Suisse de marquer d'autres points ? Les hommes d'Iordanescu, ont en tout cas, bien besoin d'ouvrir leur compteur car une deuxième défaite compromettrait leurs chances de qualification.