Les redresseurs en chef du RND défient la direction du parti, qui les accuse de nourrir des «ambitions parlementaires», de ne pas candidater aux prochaines élections législatives. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - «Chiche, que les membres du bureau national décident de ne pas se porter candidats aux prochaines élections législatives», lance Nouria Hafsi, l'un des membres les plus en vue du mouvement de redressement du RND. «Une instance dont tous les membres cumulent au minimum deux mandats si ce n'est pas trois pour certains d'entre eux», affirme notre interlocutrice qui soutient encore, «qu'aucun de la dizaine de membres chapeautant ce mouvement de redressement à l'échelle nationale ne nourrit d'ambition électorale». Et à Hafsi d'affirmer qu'elle-même et ses trois autres camarades, Tayeb Zitouni, Mokhtar Boudina, et Smati Zoghbi, que la direction du parti vient de traduire devant les commissions de discipline de leurs wilayas respectives, ne sont nullement étonnés de cette pratique d'Ouyahia qui excelle, selon elle, dans la «marginalisation et l'exclusion». Pour elle, «c'est un problème purement politique qu'elle et ses pairs du mouvement de redressement soulèvent depuis le temps ; le RND, selon elle, ayant perdu ses fondamentaux et dévié de sa ligne idéologique, et non un souci organique». Et un problème politique nécessite «l'ouverture d'un débat, de concertations et non pas la traduction devant la commission de discipline», a-t-elle encore soutenu, accusant, dans ce sillage, Ouyahia d'être «un dictateur qui n'a jamais accepté les opinions d'autrui», le défiant de faire ce qu'elle fait elle-même sur le terrain. Pour la secrétaire générale de l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA), Ouyahia «n'a jamais été un homme politique et il ne le sera jamais», l'accusant de «ne s'occuper que de sa propre carrière» avec son «rêve fou d'être un jour Président». Ce pourquoi, d'ailleurs, a-t-elle poursuivi, le RND n'est qu'un tremplin», une sorte de «passage obligé». Hafsi estime que ces pratiques «doivent bien cesser un jour», ce pourquoi le mouvement de redressement du RND travaille. A rappeler que le secrétaire général du parti a ordonné la semaine écoulée de traduire les responsables du mouvement de contestation devant les commissions de discipline de leurs wilayas, ceci en droite ligne d'une résolution du bureau national. Il s'agit du quatuor Nouria Hafsi, Tayeb Zitouni, Mokhtar Boudina et Smati Zoghbi auxquels il est reproché la «poursuite des comportements anarchiques qui continuent à contester les dispositions du cinquième congrès». Des redresseurs qui, le 29 octobre dernier, à l'issue d'un conclave tenu à Alger, ont menacé la direction nationale du parti de présenter des listes électorales parallèles à celles de leur parti lors des prochaines législatives.