L'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) peine à trouver des soumissionnaires pour l'acquisition d'un nouveau vaccin pour nourrissons Pentavalent. Les trois soumissionnaires ayant répondu à l'appel d'offres lancé se sont révélés infructueux. Le ministère de la Santé, révèlent des sources, songerait à abandonner la piste d'un vaccin combiné et revenir définitivement à la formule d'un vaccin à valences séparées introduite dans l'ancien calendrier de vaccination. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le directeur de la prévention auprès du ministère de la Santé a affirmé le 15 octobre dernier lors du lancement de la campagne nationale de vaccination que le vaccin Pentavalent sera de nouveau disponible dans un délai de moins de deux mois. Le professeur Mesbah a expliqué que c'est un délai universellement admis en matière de rattrapage, et cela n'affectera ni le calendrier de vaccination ni la vaccination des bébés. Pour accélérer la procédure d'acquisition de ce vaccin administré pour les nourrissons à partir de deux mois, l'Institut Pasteur d'Algérie a recouru à un avis d'appel d'offres restreint. Il y a quelques semaines, l'IPA a annoncé l'attribution provisoire de ce marché au laboratoire indien Serum Institut of India. Sachant que seuls trois fournisseurs ont soumissionné, deux laboratoires d'origine indienne et un laboratoire coréen. Ce dernier a été exclu de fait en raison de la non-commercialisation de son vaccin dans son pays d'origine. Ce que la réglementation algérienne interdit. «Conformément aux dispositions des articles 65, 52 et 82 du décret présidentiel n°15-247 du 16-9-2015 portant réglementation des marchés publics et délégations de service public, l'Institut Pasteur d'Algérie informe l'ensemble des entreprises ayant soumissionné à la consultation n° 01/2016 portant acquisition du vaccin combiné anti-diphtérique, anti-tétanique, anti-coquelucheux à germes entiers et anti-hépatite virale B, anti-haemophilus-influenzae b conjugué (Pentavalent), présentation multidoses, qu'à l'issue de l'évaluation de l'offre reçue, le marché a été attribué provisoirement par l'Institut Pasteur d'Algérie au laboratoire indien Serum Institut of india», indiquait l'avis d'attribution de l'IPA. Or, le vaccin de ce laboratoire a enregistré un nombre de décès dans tous les pays où il a été commercialisé. Ce même laboratoire a même des antécédents judiciaires avec l'Institut Pasteur d'Algérie, indiquent nous sources. «Nous étions clairs avec l'Institut Pasteur en leur signifiant qu'aucun vaccin ayant déjà été sujet à suspicion ne sera retenu pour être commercialisé en Algérie» nous indique-t-on au ministère de la Santé. Précisant que ce produit a été validé seulement par la commission d'évaluation commerciale et n'a pas fait l'objet d'une évaluation technique et sanitaire. Le laboratoire indien n'a donc pas été retenu au final pour commercialiser son produit. Devant l'incapacité de l'Institut Pasteur à trouver un nouveau fournisseur, le ministère de la Santé songe à écarter définitivement la piste de ce vaccin introduit dans le nouveau calendrier de vaccination lancé en avril dernier. «On se dirige vers l'abandon du vaccin Pentavalent combiné (contenant cinq valences protégeant contre la coqueluche, la diphtérie, le tétanos, l'haemophilus influenzae b et de l'hépatite b), pour revenir à l'ancienne formule du vaccin non combiné», nous révèle-t-on. Lancée depuis le mois de juillet dernier, l'enquête sur les raisons étant à l'origine du décès de deux nourrissons après s'être fait vacciner n'a toujours pas rendu publics ses résultats pour incriminer ou innocenter le vaccin Pentavalent. Ce dernier a, depuis, été mis en quarantaine par mesure de précaution.