Une enquête portant sur des soupçons de corruption au sein de la Confédération africaine de football a allumé, hier, la presse et les réseaux sociaux. Issa Hayatou devra-t-il s'en inquiéter ? Comme dit l'adage il n'y a pas de fumée sans feu, le puissant président de la Confédération africaine de football (CAF), du haut de ses 29 ans de règne, semble être visé par une poursuite judiciaire pour corruption. La plainte a été déposée en bonne et due forme par l'Autorité égyptienne de la concurrence, qui accuse la CAF de violation des règles de la concurrence en vigueur en Egypte, dans la procédure d'attribution des droits commerciaux pour certaines compétitions de la CAF, sur la période 2017-2028. L'Autorité égyptienne de la concurrence conteste vivement un contrat signé par la CAF au profit de Lagardère Sport and Entertainment. Cette dernière est une société française spécialisée dans la gestion des droits marketing et audiovisuel sportif. Elle gère, en effet, les droits de retransmission des compétitions majeures de la CAF. Cette polémique, lancée par la presse égyptienne, a fait réagir l'instance d'Issa Hayatou, via un communiqué qui dément en boucle les accusations faites à l'encontre du président de la CAF. «Des informations erronées font état d'une recommandation faite au procureur général de l'Egypte de poursuites pour corruption contre le président de la Confédération africaine de football. Ladite recommandation serait le fait de l'Autorité égyptienne de la concurrence, qui accuse la CAF de violation des règles de la concurrence en vigueur en Egypte, dans la procédure d'attribution des droits commerciaux pour certaines compétitions de la CAF, pour la période 2017-2028», précise le communiqué. Dans le même communiqué, la CAF se défend d'avoir respecté scrupuleusement les procédures internes, tout en procédant toujours dans l'intérêt du football africain et son développement. «La CAF rappelle que son Comité exécutif, après évaluation des différentes options soumises, et dans le strict respect des clauses contractuelles existantes, a marqué son accord pour le renouvellement du contrat avec Lagardère Sports pour le cycle 2017-2028. Ce qui a été fait au mois de juin 2015. Ce contrat garantit au football africain un accroissement substantiel des revenus et d'importants financements pour le développement du football continental.» Hayatou, l'homme aux sept vies Ce n'est pas la première fois que le nom de Hayatou est cité dans une affaire de corruption, le Camerounais traîne derrière lui des casseroles en série, les plus marquantes remontent à décembre 2011. Hayatou avait échappé de peu à la correctionnelle. Impliqué dans le scandale ISL – la société de marketing qui gérait dans les années 1990 les droits de retransmission de la Coupe du monde et les contrats commerciaux de la FIFA, Hayatou avait reçu la somme de 100 000 francs français (plus de 15 000 euros) indique Jeune Afrique, versés en liquide par ISL. Hayatou rétorque qu'il s'agissait de financer le 40e anniversaire de la CAF. En 2014, Hayatou avait joué un rôle plus important encore pour aider le Qatar à organiser sa Coupe du monde. Les Qataris avaient souhaité faire bénéficier sa fédération d'un don de 1 million de dollars, pour service rendu. Hayatou est-il, cette fois-ci, dans la même situation que Blatter ?