L'opération militaire de la semaine dernière menée dans la vaste région de Tamellahth comprise entre les communes d'El Adjiba, Ahnif et Ouled Rached, à 30 kilomètres au sud-est de Bouira et qui s'était soldée par la neutralisation de 14 terroristes et la reddition d'un quinzième, n'en finit pas de livrer tous ses secrets. Selon une source sécuritaire sûre qui nous apprend qu'avant même que l'opération militaire de Tamellahth qui était supervisée par le chef de la 1ère RM en personne, ne soit terminée, une autre opération tout aussi importante a été déclenchée du côté de la région de Lakhdaria avec le déploiement de plus de 1 000 soldats dans ce périmètre compris entre les communes ‘Aomar, Kadiria, Lakhdaria et Maâla. Sur l'opération de Tamellahth et selon notre source, celle-ci a été préparée après le signalement d'un groupe terroriste dont les éléments sont de la région, un groupe terroriste composé de six individus qui faisait partie du groupe de Jund Al Khilafah qui avait kidnappé le français Hervé Gourdel en septembre 2014, avant de le décapiter deux jours plus tard. Ce groupe dirigé par le tristement célèbre Abdelmalek Goura qui sera éliminé à Bordj Ménaiel moins de trois mois plus tard par l'ANP qui traquera ce groupe sans relâche jusqu'à la fameuse opération coup de point de Ferkioua où le groupe Jund Al Khilafa sera pratiquement anéanti avec 25 terroristes éliminés ; un petit groupe activant dans la région de M'chédallah subsistera et est dirigé par un terroriste natif de la région d'El Adjiba, un certain Mazit Karim, aujourd'hui présenté comme chef de ce groupe, un dangereux terroriste qui était présent lors du kidnapping du Français. Aussi, ce fut ce groupe composé de six éléments qui était chargé de préparer les denrées alimentaires nécessaires ainsi que les couvertures et autres habits dans les casemates au niveau de cette vaste forêt de Tamellahth, réputée pour l'immensité de son massif et sa densité et la complexité des reliefs. Une forêt qui a toujours été le fief des différents groupes terroristes de différentes phalanges depuis le début des années 1990. Le groupe de Mazit a été signalé à plusieurs reprises par les citoyens depuis plus d'un mois, d'abord en s'attaquant à la station d'essence d'Ahl Ksar où une somme importante d'argent a été subtilisée, puis quelques jours plus tard par des quantités importantes de denrées alimentaires de toutes sortes dont les biscuits, qui ont été achetées auprès des épiceries de la région, et enfin, par des mises en garde envers des jeunes et des bergers de la région rencontrés aux alentours des forêts en train de faire paître leurs troupeaux ou poser des pièges pour les grives. Ces terroristes qui ont même enlevé à un jeune ses trainings, ont sommé les citoyens de ne plus circuler dans les parages. En somme autant d'indices parvenus d'une manière directe ou indirecte aux services de sécurité et qui ont fini par les convaincre que quelque chose se tramait dans cette région de Tamellahth. Ce d'autant que selon d'autres sources proches des services de sécurité, de l'autre côté de la wilaya de Bouira, des informations faisaient état de la fuite d'un important groupe terroriste appartenant à Jund Al Khilafa région est, fuyait les monts de Skikda constamment pilonnés par l'armée et totalement bouclés, empêchant tout rapprochement des groupes terroristes avec les populations riveraines, vers la région centre. Aussi, dès le lundi 13 février, l'armée commençait à se déployer du côté d'Azaknoun et El Adjiba près du massif de Tamellahth, alors que du côté de M'chédallah et Ath Mansour, les détachements existants étaient mis en alerte et attendaient le feu vert pour une intervention imminente. Dans la soirée de mardi à mercredi, alors que le groupe terroriste venu de l'est et composé de 16 éléments, était déjà dans le massif de Tamellahth, un petit groupe composé de six éléments et conduit par Mazit, a quitté les lieux pour un mission. Aux envions de 22 heures, les éléments de l'armée, des militaires appartenant aux troupes spéciales, avançaient en pleine forêt pour essayer de se rapprocher au maximum du lieu supposé abriter le groupe terroriste. Mais, à un certain moment, un militaire a dû marcher sur une bombe artisanale qui a explosé en l'amputant d'une jambe. Ce fut cette explosion qui éveillera des soupçons au groupe de Mazit qui ne rejoindra jamais ses acolytes. La bombe qui avait explosé était l'œuvre de terroristes, son explosion est un signe de la présence humaine ou pour dire juste, la présence de militaires. Puis, ce fut la course contre la montre. Le groupe terroriste qui s'est rendu compte qu'il y avait une présence militaire a essayé lui aussi de déjouer le piège qui lui a été tendu par les militaires. Durant toute la nuit, des renforts de militaires ont été appelés. Dans la matinée de mercredi 15 février, et après une tentative de négociation de la part des militaires pour que le groupe terroriste se rende armes et bagages, un accrochage s'en était suivi, qui a duré plusieurs heures depuis l'aube jusqu'à la mi-journée de mercredi ; avec le bilan que l'on sait : cinq terroristes abattus dont un dans un état comateux et la récupération de cinq fusils d'assaut de type kalachnikov. Après cet accrochage, le reste du groupe s'est replié dans ce massif mais l'opération supervisée par un général de la 1re RM, ne faisait que commencer. Pendant la nuit de mercredi, et toute la journée de jeudi, des bombardements à l'artillerie lourde étaient entendus à des kilomètres à la ronde. Dans la nuit de jeudi, le reste du groupe évalué à une dizaine d'éléments, a essayé son va-tout en fonçant sur les militaires. Le bilan est lourd des deux côtés : neuf terroristes, et probablement 10 puisque un terroriste manque toujours à l'appel et son cadavre non encore retrouvé, et la reddition d'un autre ; alors que du côté de l'armée, on déplorait la mort de sept éléments dont un officier. Selon notre source, le terroriste qui s'était rendu aurait appris aux services de sécurité que le groupe terroriste appartenant à Jund Al Khilafah et s'apprêtait à commettre des actions à éclat médiatique indéniable dans la région d'abord, avec une attaque sur l'usine Colpa considérée come une usine française aux yeux de ces terroristes et le site du CNSLT de Tikjda qui symbolise un lieu touristique mondial et dont l'attaque terroriste sera largement commentée par les médias étrangers. En somme, un coup médiatique assuré sur lequel, ce groupe terroriste aurait préparé même des véhicules et des étendards de l'Etat islamique pour prendre des séquences et les diffuser largement dans la toile à travers les sites connus proches de Daesh. Mais encore une fois, la vigilance des services de sécurité algériens, les renseignements ont été d'une efficacité telle qu'aucune machination, ou autre manœuvre visant à déstabiliser le pays ou terroriser la population, n'est possible. Cela étant, notons qu'après l'élimination de ce groupe terroriste venu de l'est du pays, et parmi lesquels figurent deux terroristes de la wilaya de Bouira, le dispositif mis en place a été levé et les chefs militaires de la sécurité et de l'armée, ont quitté les lieux mais certains détachements militaires sont toujours sur les lieux à la traque du reste du groupe terroriste évalué à six éléments. De l'autre côté de la wilaya, dans la région de Lakhdaria, l'armée s'est également déployée avec un millier de soldats à la traque d'un autre groupe terroriste qui aurait été signalé dans les parages. Durant plusieurs jours, des dizaines de localités depuis Aomar et les villages d'Ouled Laâlam, Lahguia, Msayef, jusqu'à Kadiria et la localité de Beggas et enfin, Lakhdaria avec les localités de Lalla Mossaâd et Zbarboura, ont été passées au peigne fin ; les éléments du génie militaire ouvrant les pistes avec des bulldozers et les militaires suivent derrière. Des casemates tant à Tamellahth que dans cette région de Lakhdaria ont été découvertes et détruites. Selon nos sources, le déploiement des militaires dans la région de Lakhdaria sera maintenu pendant au moins trois mois, c'est-à-dire jusqu'à la fin des élections législatives prévues pour le 4 mai prochain.