Le parti conservateur du Premier ministre japonais Shinzo Abe s'acheminait dimanche vers une défaite dans les élections locales à Tokyo, qui pourraient avoir des conséquences au niveau national, selon les sondages de sortie des urnes. La coalition que dirige Yuriko Koike, élue en juillet 2016 gouverneur de Tokyo, devrait obtenir une confortable majorité à l'Assemblée métropolitaine de Tokyo, où le Parti libéral démocrate (PLD, droite) du Premier ministre détenait la plupart des 127 sièges. «Les forces soutenant Koike devraient obtenir la majorité», a annoncé la chaîne publique NHK dès la fermeture des bureaux de vote à 11h00 GMT. «Le PLD s'achemine vers une sérieuse défaite», a ajouté la chaîne, estimant que la coalition, menée par Mme Koike pourrait obtenir 73 à 85 sièges. Le PLD devrait obtenir moins de 38 sièges, contre 57 auparavant, le plus mauvais score du parti dans la capitale depuis 2009. Ce scrutin local constitue un indicateur sur l'état de l'opinion nationale alors que M. Abe, 62 ans, élu Premier ministre fin 2012, subit quelques revers depuis un scandale en mars durant lequel il a dû démentir un don au directeur controversé d'une école nationaliste. Première femme élue gouverneur de Tokyo, Yuriko Koike, une ancienne présentatrice de télévision aurait des vues sur le poste de M. Abe. Elle vient de quitter le PLD pour mener son propre parti, Tomin First no Kai (Les habitants de Tokyo d'abord), et s'est alliée à la section locale du parti Komeito, une formation modérée. Mme Koike, âgée de 64 ans et qui bénéficie de taux de satisfaction dépassant les 60%, veut réfréner les dépenses engagées pour la préparation des Jeux olympiques de 2020 à Tokyo. Ex-ministre de l'Environnement (2003-2006) et de la Défense en 2007, elle a autorisé les caméras à pénétrer dans des réunions jusqu'alors tenues à huis clos. Au total, 259 candidats se présentent à l'Assemblée métropolitaine de Tokyo qui gère une ville de presque 14 millions d'habitants. Selon un sondage récent publié par la chaîne publique NHK, le soutien au gouvernement de M. Abe a reculé de trois points en un mois, à 48%, tandis que le taux de mécontents gagnait six points à 36%. Lors des dernières élections locales en 2013, alors que M. Abe était au faîte de sa popularité, les 57 candidats du PLD avaient tous remporté un siège à l'Assemblée métropolitaine de Tokyo.