Une caravane médicale a démarré d'Alger pour s'enfoncer sur les hauteurs de la ville de Guelma. Direction, la cité Guehdour-Tahar. Des chapiteaux s'installent au cœur de ce quartier célèbre de la ville, pour l'accueil et la prise en charge des diabétiques, dans le cadre d'une campagne de dépistage de grande envergure. «Oui, c'est une action de prévention qui revêt un aspect salutaire, mais c'est aussi l'occasion de montrer les efforts du ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière en matière de prévention contre des maladies non transmissibles, en raison d'un autre aspect qui est tout aussi important, puisque l'autre problème qui se pose, c'est la prise en charge des complications les plus invalidantes», déclare le DSP de Guelma. Sous le slogan «Gardons un œil sur le diabète», un village des diabétiques a été aménagé sur un terrain improvisé par les riverains pour la pratique quotidienne de sport pour tous, «dans le cadre d'une campagne de grande envergure pour le dépistage précoce du diabète et le suivi des patients atteints de cette pathologie», nous dit-on. Il a été lancé officiellement ce jeudi par madame le wali de Guelma en présence des responsables locaux et des cadres du ministère de la santé. Cette manifestation qui s'étalera du 28 septembre au 7 octobre, permettra à des équipes de santé de multiplier et d'intensifier les opérations de sensibilisation, d'information et d'incitation au dépistage précoce de cette maladie. «Nous proposons désormais, à travers ce concept innovant, un espace dédié à tous les services autour du diabète, mais aussi pour le confort du patient», précise Dr Halima Imami, responsable du programme du diabète au ministère de la santé. Cette fascinante structure de santé publique, érigée en une semaine, prend le relais des équipes de santé de proximité de la wilaya qui ont brillé ces trois dernières années par des opérations de dépistage précoce du diabète et de l'hypertension artérielle, inscrites dans le plan d'action de la DSP (externalisation des consultations spécialisées, hospitalisation et soins à domicile...) «Guelma est une région à risques en la matière, car un pourcentage non négligeable est diabétique, à cela s'ajoute le mauvais cholestérol, des données qui ont été confirmées par les résultats des campagnes de dépistage organisées par la DSP les mois de Ramadhan des trois dernières années», nous déclare les chargés de la prévention générale à la DSP de Guelma. Il s'agit de facteurs de risques qui exposent la population guelmie aux complications invalidantes de cette maladie, explique la même source, précisant que les statistiques ont fait apparaître une augmentation croissante du diabète du type 2 dans la région de Guelma. Mais il apparait, en outre, que les malades, rencontrent de grandes difficultés pour s'équilibrer, ce qui constitue un facteur de risque pour les complications, notamment celles qui touchent les reins et les yeux. Mais selon les spécialistes, l'amputation des membres inférieurs est de loin la plus redoutée. «C'est pour nous, l'occasion, par des actions de proximité, de sensibiliser le public. Car la prévention conduit à une prise de conscience en vue de l'amélioration de la qualité de vie et cette qualité de vie fait partie intégrante de la prévention des maladies, tel le diabète», nous déclarent des praticiens spécialistes, conquis par ces «idées innovatrices». Cette action qui mobilise d'importants moyens humains et matériels pluridisciplinaires, va donc permettre de développer des consultations et d'optimiser l'offre d'une prise en charge et de services avec des équipements à la pointe de la technologie, des prises en charge plus fluides, les services d'un laboratoire d'analyses biologiques, les consultations médicales spécialisées regroupées sur un même espace, apprend-on auprès de la direction de la santé et de la population de la wilaya de Guelma. L'objectif est donc de conforter la place de pôle de référence pour ce village médical mobile, avec une activité à 100% en ambulatoire, encadrée sur place par des participants professionnels (diabétologues, ophtalmologues, psychologues, infirmiers, diététiciens...), qui sont chargés de traiter le flux de citoyens attendu durant les dix jours. Nous apprenons, par ailleurs, que ce village pour les diabétiques est constitué essentiellement d'un espace réservé au dépistage et un deuxième pour le suivi et la prise en charge des malades connus.