Il suffit parfois d'un simple soupir pour mettre � nu les plus profonds sentiments, ces soupirs que l'homme l�che de temps � autre, malgr� lui, pour faire le vide dans son esprit ou pour all�ger son cœur d'une vie qui p�se, aussi en signe de d�sespoir face � l'amour qui lui glisse entre les mains ou simplement par usure contre le temps qui s'�miette irr�versiblement et insouciamment, emportant les vies et effa�ant leurs traces. Pr�sent�e pour la premi�re fois en Alg�rie mardi dernier devant un mince public � la salle El Mouggar, Autopsie des soupirs, une pi�ce de th��tre fran�aise mise en sc�ne par Hamid R�za Javdan, d�crit subtilement ces expirations particuli�res de l'�tre humain, dans son couple, sa soci�t� ou dans sa solitude ; elle analyse leurs causes d'une mani�re directe et concise � l'aide de fragments de textes exhaustifs en id�es sur lesquels se greffent des chor�graphies charg�es d'une beaut� artistique originale o� se m�lent danse, mime et ombres chinoises, comportant une seconde expression, qui n'est pas l� pour calquer l'expression verbale mais pour la compl�ter. Eve Marie Bouch�, avec Autopsie des soupirs, signe son premier essai pour la sc�ne : tr�s r�ussi. Les textes sont, certes, crus et quelques fois choquants, mais toujours tr�s fouill�s et intelligemment �court�s, ils donnent mati�re � r�fl�chir sur la relation homme-femme-enfant, celle de l'homme avec son travail ou de l'homme face au temps. Sur ce dernier volet, l'encha�nement des phrases et des mots dans les dialogues rappellent l'�criture de Raymond Devos. Un moment euphorisant pour les mordus de jeux de mot. Sur sc�ne, pr�sentant un jeu parfait, l�ger et tr�s rythm�, on retrouve trois com�diens issus de diff�rents horizons, asiatique pour la femme, ouzb�ke et alg�rienne pour les deux gar�ons. Tewfik Bensnousi est d'ailleurs le plus exp�riment� de la troupe. Cette pi�ce m�riterait certainement plus d'�gard de la part du public amateur de th��tre, faut-il qu'ils aient le temps pour cela, � moins que la troupe promette de revenir.