Les peuples des pays développés dorment d'un seul œil, travaillent dur avec l'aide de leurs deux bras, et surtout d'arrache-pied. Ceux des pays sous-développés, considérés comme des va-nu-pieds ou des bras-cassés, se croisent constamment les bras, regardent toujours le temps passer et l'occident travailler. Ils le font convaincus de leurs idées et finalités, inspirés de leur seule fainéantise et nombreuses bêtises. Et avec tout cela, ils veulent entrainer tout ce beau monde, civilisé et si intelligent, à croire dur comme fer au mauvais œil qui les poursuit leur vie durant. Qui les hante à tout moment ! Quelle autre bêtise ! Entre ces deux mondes, la nature a déjà tranché, en érigeant ses barrières et ses nombreuses tranchées. Géographiquement, il y a entre ces deux mondes ces océans et ces mers, dont la Méditerranée. Et culturellement, il y a cet esprit bien éveillé, d'un côté, et surtout mal réveillé, de l'autre. Un partage fait en toute iniquité, dirons les uns. Fondé uniquement sur la valeur du travail, répliqueront tout de go, ces autres êtres, soucieux avant tout de leur propre bien-être ! Entre les premiers cités et ces bons derniers, il n'y a, hormis leur appartenance commune à l'espèce humaine, à différents niveau de la hiérarchie des valeurs et des utilités, aucun autre lien les mettant sur un pied d'égalité sinon côte à côte. Ils sont nés pour se regarder trop longtemps à distance et non en face à face, ni dans le bleu ni dans le marron des yeux ! Pas même dans le miroir de la vie ! Ils se regardent disons-le tout simplement- à la sauvette ! Non pas hantés par une quelconque peur d'habiter le territoire de la pupille de l'autre, sinon le monde voyageant et mouvant alentour ou dans sa périphérie, mais par crainte de se faire découvrir à l'autre au premier regard balayant furtivement l'espace tout indiqué et impliqué ou même l'horizon accidentellement ébréché, objet de leur discussion. Tenter une hypothétique comparaison entre ce monde évolué du nord de la planète et celui dévalué du sud du même univers mais marchant à l'envers et collectionnant à souhait tous les échecs et autres revers possibles et imaginables de l'humanité toute entière, c'est plutôt aller vite en besogne, le faire avec le dos de la cuiller, tenter le diable ou l'impossible, tant l'écart est trop important, voire même énorme par endroits, et les mentalités complètement différentes les unes des autres, humant le progrès pour celles-ci et baignant dans la totale médiocrité pour celles-là. Tout comme il est très difficile de faire ce lien entre ce monde qui produit en quantités industrielles et celui-ci qui consomme de tout et à profusion. Ceux-ci activent et s'améliorent au fil du temps, ceux-là sont au repos forcé ou en chômage technique à longueur d'année. Pire encore, pendant que ces êtres humains évolués réfléchissent, ceux appartenant au monde des idées en hibernations se prélassent gratuitement au contact de ces rayons de soleil ardent qui leur visite tout les jours pour les réveiller de leur longue léthargie et profond sommeil. En fait, ces deux mondes se situent bel et bien à l'antipode l'un de l'autre. Les uns croient dur comme fer en l'avenir de la science et de ses nombreux bienfaits sur le devenir de l'humanité, les autres, par contre, se livrent pieds et poings liés à la grande supercherie de la superstition et drôles d'âneries ! Mieux, pendant que l'œil est ici très vigilant et fin observateur, scrutateur et parfois fouineur, tournant et retournant à l'infini et à souhait les films de la vie, des évènements importants, des pages de son histoire et celle commune à toute l'humanité sinon celle tout à l'heure écrite ou même finie d'être enfin bien traduite, dans les faits et dans son récit, là, plus au sud de la Méditerranée et de certains océans, où le soleil est à lui tout seul l'élément-clef de la vie en société, ce même œil, source d'inspiration et surtout d'inquiétude est carrément au repos et pour toute l'année ! Ce œil-là chôme lui aussi, tout comme le maitre des céans, côte à côte avec son frère jumeau, conscient des efforts à faire pour le monde qui travaille et des peines à finalement endurer, regardant entre deux battements de cils tout juste devant soi sinon à côté de lui et pas plus loin que son nez, dans son état mi-clos, fuyant même ce tableau fascinant de la nature, resté à l'état pur, brut et même par endroits assez sauvage, puisque toujours inchangé depuis déjà des générations entières. Cet autre œil est ici bienveillant, accueillant, souriant, scintillant de joie et de bonheur et très fier de constamment participer à la prospérité et cette grande nation, engagé et dégagé de toute arrière-pensée ou autre soupçon. Ce même œil est de l'autre côté des océans et de la Méditerranée, plutôt très méfiant, réprobateur et méchant, dévisageant avec arrogance et au loin partenaires et les siens comme ces autres étrangers au pays ou supposés adversaires, dans un vrai rituel de cérémonial longtemps appris, ressassé et répété au besoin pour tout juste faire semblant de protéger le grand chef et sa cour d'ivoire ou de chair, le maitre incontesté des lieux et les siens, le Seigneur autoproclamé et l'autocratie encore au pouvoir depuis déjà la naissance de l'état-nation. Sur cette rive-ci, l'œil du chef élu ou tout désigné comme celui du simple administré, voient tous ensemble dans la même direction, celle du futur par excellence, inspirés des mêmes principes et fixés, connectés ou concentrés sur les mêmes objectifs à atteindre par étape par l'ensemble des acteurs de la nation et du pays, éternels artisans du bien-être de la communauté sous toutes ses formes et autres aspects. Par contre sur cette rive-là, celle du sud de la Méditerranée par exemple ou par excellence, l'œil du chef et de ses sbires surveille à distance et au loin, de près et de tous les coins son monde alentour, plutôt inquiet des nombreux privilèges dont ils profite et se croit lui appartenir en toute propriété et impunité au moment même où l'œil perçant et fuyant le supplice de ses gouvernants reste constamment à l'écoute de la météo et des échos favorables lui parvenant de l'autre côté de ces mêmes mers et océans. Le monde évolué vit à la lumière de ses idées avant même de voir venir le progrès social dont celui-ci en profite à satiété. Celui vivant dans les ornières de son sombre quotidien mange à son pain noir et bifurque parfois sur le burlesque de l'insensé érigé en règle de conduite générale pour conduire et gérer les affaires du pays. Fort heureusement que l'humour est toujours là, souvent de passage dans la contrée, pour trouver ce moyen de dénoncer à tout bout de champ ce ridicule qui habite encore nos esprits ! Cet œil miséreux et misérable de nos décideurs en haut de la toute respectée hiérarchie du pouvoir pivote longuement dans son orbite tel un arbitre inquiet de la situation du jeu et prêt à intervenir à tout instant pour avertir les uns et carrément exclure ces autres brebis galeuses ou meneurs de grèves et d'émeutes, faisant régner sur le village et alentour une vraie terreur, puisque incapable de ramener au plus vite la paix sociale souhaitée par tout un peuple encore aux aguets. Plus au nord de la planète terre, l'œil intelligent à souhait, sans faire des atermoiement, et autres mouvements ou rotations d'origine suspects, croise l'autre œil, celui de l'autre, du passant, du chef comme celui du subordonné, dans ce climat serein et très correct où la hiérarchie bien structurée et établie ne touche jamais à l'intimité des gens et à leur liberté de communiquer, de s'organiser, de conscience ou même de voyager et de se déplacer d'un territoire à un autre, nantis de ces seuls textes juridiques, lesquelles restituent à la nation et ses administrés le sens profond du mot liberté. Plus au sud de la même planète et du monde en général, l'œil branché à différents degrés de la vision des choses de la vie, scrute à longueur de temps des horizons également différents, d'une stratification de population à une autre, d'un cercle tout indiqué au sein de la pyramide du pouvoir. Et parmi ces « sudistes » tout indiqués, une bonne partie de la population, les jeunes surtout, frustrés dans leur maudite vie, regardent surtout de l'autre côté de la Méditerranée et des conditions météos favorables pour tenter cette « traversée de l'espoir », espérant la faire la vie sauve pour trouver par-delà les vagues de la mer une bien meilleure situation que la leur du moment. Même si leur voyage en haute mer est synonyme de tous les dangers, prévisibles ou apparents où bien souvent la mort, bien réelle celle-là, est au rendez-vous pour venir les cueillir tels des rats empoisonnés ! Les autres, très puissants et bien nantis, profitant tous seuls des biens de toute la communauté, vivent dans le faste et l'opulence de la vie, en groupe d'intérêt et en petite famille, parfois bien parallèle à celle connue et reconnue par l'administration et ses nombreux administrés, n'utilisant leur œil, éternellement branché sur l'autre phobie de l'imitation et de la jalousie à tout bout de champ, gravement manifestée à l'égard d'autrui, que pour longtemps encore profiter de ces nombreux privilèges et acquits appartenant, en fait, à toute la société. Après tout, l'œil, bon œil ou mauvais œil, (que dieu nous en préserve, je touche du bois !) implique surtout cette nécessaire vue, parfois dénuée de tout, fonction toute nécessaire, mais vraiment fondamentale et stratégique qui guide l'esprit des gens. Cette fonction oculaire voit tout en clair et éclaire tel un éclair, les consciences et le chemin tout tracé des uns, convaincus de suivre la voie royale et toute tracée du progrès dans laquelle ils excellent jour après jour, et l'itinéraire plutôt assez sombre de ces autres, incapables d'ouvrir même l'œil devant tant de dangers qui guettent sinon dévorent à pleines dents ces petites nations dites ou qualifiées en plus de « sous-développées ». Et même la réplique en règle « œil pour œil, don pour don... » ne tient plus le coup ou n'arrive plus à avoir la moindre incidence sur le rapprochement des uns avec les autres et en faire juste un même monde bien sage, prévoyant et voyant dans la même direction ou horizon déterminé. Au beurre noir ou encore bridé derrière ses licornes, l'œil des gens, ce gros œil, voulais-je dire, de ces personnalités qui émargent à ce sinistre honneur d'appartenir pour de bon au clan des pays sous-développés, contrairement à l'œil nu, principal guide de tous les projets et esprits des nations développées, ne voit finalement pas plus loin que le bout de son propre nez. La vie est souvent si facile à vivre. Pour cela, il suffit bien souvent d'en avoir le vrai coup d'œil, subtil et utile et de s'éloigner le plus possible de ces trompe-l'œil, lesquels éloignent l'être humain de la réalité des choses. L'autre bras de fer entre le nord et le sud de l'univers, entre d'une part, cet Orient désorienté, et d'autre part, cet Occident, opulent et riche à volonté, complètement réorienté dans son esprit et politique économique vers l'intérêt immédiat et le profit consistant, à tirer ou à en soutirer de ses relations et colonies de ces pays pauvres d'esprit mais très riches en ressources humaines et potentialités naturelles, continue à toujours faire l'actualité, en divisant le monde en deux grandes entités distinctes : ces gens qui travaillent et ceux qui somnolent, ceux qui produisent à outrance et ceux qui en consomment à profusion, ceux prévoyant et très clairvoyants dans leur esprit, actes et analyses et ceux munis de toutes leurs facultés physiques et mentales mais assimilés à ces non-voyants, dévoyant tout au travers de leurs attitudes et comportements mesquins et de bas étage. Un tel bras-de-fer ne vaut, à vrai dire, même pas la peine d'être tenté ou engagé. Puisque déjà sur ce champ de bataille, il n'y a qu'un seul vrai soldat. Un seul combattant et homme de guerre et de défi sur ce seul maquis où l'effort de se battre est constamment présent d'abord dans l'esprit du compétiteur ou boxeur d'occasion. Le deuxième partenaire, attendu lui au tournant, ne fait quant à lui plus le poids ! Raison pour laquelle il s'est de lui-même complètement éclipsé et retiré de toute compétition ! Cela fait donc longtemps qu'il est déjà rentré chez lui, prenant donc congé de son monde. Attendant des jours meilleurs et surtout cette nourriture lui parvenant de l'étranger grâce à ce défilé ininterrompu de ces navires céréaliers et d'autres produits alimentaires contre le payement cash de son montant prélevé sur la rente pétrolière du pays, destinée, en fait, tout juste à satisfaire l'appétit de ces gros tubes digestifs, soucieux avant tout de s'empiffrer à l'extase de ce disponible stocké naturellement en sous-sol. La différence réside probablement dans ces deux sens donnés à l'expression célèbre du non moins célèbre Mao Tsé-toung : « Un nouveau-né n'est pas une bouche supplémentaire à nourrir : mais plutôt deux bras qui cherchent à travailler ! ». A vrai-dire, tout le secret de l'humanité est dans cette phrase symbole de l'effort et de la paresse. Tout y est par contre bien enfoui ! Bien articulé, dans un sens comme dans l'autre ! Dans son état limpide, pur et clair, sinon complexe et trop confus pour ces lève-tard en quête de couleurs sombres et de crépuscule pour revenir au plus vite à leur moelleux et douillet lit. Entre retrousser ses manches pour travailler et faire la manche pour aller plus loin mendier, il y a un choix à faire. Ou encore entre dilapider ou saborder ses énergies naturelles transformées en produits de subsistance et de survivance et investir, d'autre part, son mangement du savoir dans des projets de grande importance et de consistance, il faut également choisir. Et bien choisir ? Et donc chacun des deux clans suscités a fait son choix. Du mieux qu'il le peut et surtout celui qui lui semble être en parfaite adéquation avec ses propres idées, du moment sinon celles bien triturées. C'est selon ! Ainsi donc, au moment où l'occident brasse à longueur de temps fortune et idées géniales, avançant à la vitesse d'un vrai TGV dans l'espace et dans le temps, explorant au passage de nouveaux horizons, l'autre monde au sud de la planète dont l'Algérie se croise tout simplement les bras, le regard happé par ce mouvement continue qui défile sous ses propres yeux, sans même pour autant l'inciter à se décider d'aller travailler ! Et si notre « brut » nous rend à présent si abrutis, celui-ci constitue probablement notre seule malédiction. Le dernier titre de Rachid Mimouni, portant comme titre le même nom, reste à ce propos toujours d'actualité, dix-sept ans après sa première publication. Un livre, en fin de compte à lire et bien méditer ! Qui dit bras, dit également la main à l'autre extrémité de celui-ci. Et sur ce chapitre-là, nous peuple sous-développé, nous Algériens du XXIème siècle, refusons tout naturellement de mettre la main à la pate. Nous ne manquons cependant pas de ces mains expertes, lesquelles font défaut aux autres dans tous les métiers et domaines de la vie ! C'est plutôt cette mainmise d'un système tout indiqué sur l'économie du pays qui appauvrit son peuple et détruit ses richesses, au demeurant inestimables à être convenablement évaluées. Naturellement, cela a eu pour effet de pousser la progéniture de l'Algérie vers la mer et ses élites vers cet exil risqué ou doré ! Conclusion : le pays a donc besoin d'une vraie réforme, et en profondeur. D'être d'abord mis sur le gril de ces pourfendeurs de cette économie de la rente à tout prix, laquelle ne rend le moindre service à l'humanité, ni ne produit un quelconque effet ou même intérêt pour toute la nation et ses nombreux administrés. Pour en arriver là, il s'agira de mettre sur pied une nouvelle stratégie. Ah ! le pied. Voilà un mot qui intéresse beaucoup le monde des Algériens jusqu'à les rendre par moment fous en le voyant taper dans un ballon ! Surtout ces toutes jeunes générations, lesquelles fuient à contrecœur le pays et sa mauvaise gouvernance. A l'inverse de ses paires des pays développés, suivant au pas de charge la cadence de ses ainés ces gens qui gouvernent toujours le pays- se nourrissant de la rente pétrolière et distillant ces bobards et autres mensonges afin de longtemps pouvoir se maintenir sur la plus haute marche du pouvoir, nos jeunes refusent de mettre le pied à l'étrier. Ils refusent carrément d'utiliser ce marché-pied proposé par des cercles tout indiqués. Ils savent très bien que les dés sont à l'avance déjà pipés, et que par conséquent, le travail fait à la sueur du front ou réalisé à la force des jarrets, ne paie plus. Ne rémunère plus jamais ! Ni même ne nourrit bien son monde. Alors, ces jeunes-là, emportés par les relents de leur mal vie, versent constamment dans les futilités ! Dans leurs subtilités, avec cet espoir plutôt minime de pouvoir s'en sortir juste pour un moment. Ils préfèrent donc tout naturellement la mer à leur mère-patrie, la galère à leur «mur» d'à côté, l'aventure parée de ses nombreux risques que cette mort à petit feu qui leur est proposée à la maison et au Douar, plutôt l'oubli aux fins de ces lointains pays que cette inertie locale et autres souffrances sans bornes ! Ainsi, après le pied-de-grue fait autrefois devant les supermarchés des galeries et autres Souk El Fellah d'Algérie durant ces années de plomb, ces «hittistes» d'autrefois se sont transformés en ces «harraga(s)» d'aujourd'hui ! De mal en pis, leur vie continue malgré tout de broyer du noir dans un pays paradoxalement très riche en cet or noir, extrait en grande quantités de son sous-sol tout juste pour maintenir son monde longtemps au pouvoir. Cette ancienne équipe longtemps métamorphosée à la haute sphère des règnes du pouvoir déçoit à présent ces jeunes générations qui ont carrément tourné le dos à la vie comme l'ont fait leurs responsables devant l'ampleur du phénomène des «harraga(s)». Et tout bonnement ces jeunes-là se retournent volontiers vers la mer, en quête d'un quelconque espoir à cueillir au vol lors de leurs nombreuses traversées de la grande bleue. La pénible balade faite au milieu de ces vagues en folie, ces jeunes-là y vont le cœur bien serré et les yeux embués de grosses larmes de leur désespoir pour avoir à quitter à contrecœur le pays, la patrie et la famille, parfois sur un simple coup de tète ou de folie et d'un seul trait ! Aujourd'hui, l'Algérie est dirigée selon cette expression me semble-t-il- assez vulgaire à prononcer : «l'œil réprobateur, une main de fer et le coup de pied au derrière» pour faire mieux avancer son monde. Raison pour laquelle, notre jeunesse préfère, en échange, plutôt foutre le camp que d'avoir à subir l'impact de ces coups humiliants sur leur postérieur ! En êtres humains civilisés, libres et ouverts d'esprit, ils auraient certainement souhaité mieux vivre dans leur très chère patrie, selon bien évidemment cette bonne formule : «l'œil bienveillant, la main tendue à tout le monde et les pieds par terre». Eux aussi donnent bien raison à Mao. Leurs deux bras de l'être humain sont bien faits pour véritablement travailler et non pour ramer avec ! Ils en sont bien conscients. Ils souhaitent tout simplement que leurs responsables veillent aussi souvent sur eux et sur leur avenir, en le faisant «bon œil, bon pied» afin de les empêcher de continuellement braver la mer et ses nombreux dangers. Nos braves jeunes ne manquent cependant pas de génie dans leur tête ni même de force dans leurs bras. Ils souffrent plutôt de l'attitude très dilettante de leur avant-bras ! Parfois, pour remonter à la source, il faut bien monter très haut pour retrouver la clef du problème ou le symptôme et la nature du fléau qui dévore la société ! Revenir à l'histoire, parfois la plus ancienne, quoi ? Et sans faire parfois cette très difficile gymnastique puis-je dire- chacun des acteurs sus-indiqués, notamment le lot des jeunes gens, a une idée assez précise sur l'ampleur du phénomène évoqué et des alibis, pour l'occasion, tristement invoqués, mais jamais, au grand jamais, pour une partie toute indiquée, l'impact du «désastre provoqué» ! Aller de l'avant est une vertu cardinale chez le monde évolué. Chez nous et déjà dans les années soixante-dix du siècle dernier, un receveur de la défunte SNTV, aux idées bien illuminées avait cette prémonition de crier, (mais avec quelle manie !) à la face de son monde, en prononçant ces mots qui allaient des décennies plus tard tracer la courbe d'évolution du pays. Il disait à ses voyageurs tout simplement : «avancez à l'arrière !» quel génie, ce Monsieur, très conscient alors du sens de l'évolution des choses qu'allait prendre le pays et sa population ! Manifestement, nos gouvernants ont fait leur choix, pour eux-mêmes et pour nous. Celui qui leur semble le plus être en adéquation avec leurs vœux, bien évidemment. Ils veulent tous retourner et nous entrainer dans leur sillage à cette glorieuse histoire de la révolution en fermant carrément cette porte du futur, laquelle constitue notre unique issue pour le moment ! On le sait, ils reviennent souvent même dans leur rêve, à cette belle histoire qui les bénit et chérit tant. Parfois, juste par nostalgie ! Comme le temps passe très vite pour ces vieux, et dure, par contre, toute éternité pour ces toutes jeunes générations ! (*) Universitaire et écrivain. Il est également l'auteur d'un titre intitulé : « Mohammed Moulessehoul, l'autre Yasmina Khadra » paru en Mars 2010 aux éditions EDILIVRE, France.