Apr�s plusieurs reports, le tribunal de Sidi M'Hamed a rendu son d�lib�r� dans le proc�s pour diffamation qu'il a eu � examiner le 22 mars dernier. Le directeur et le chroniqueur du Soir d'Alg�rie ont �t� �au nom du peuple alg�rien� condamn�s chacun � deux mois de prison ferme et 250 mille DA d'amende. La publication a �t� condamn�e � payer la m�me somme. Sa�da Azzouz - Alger (Le Soir) - C'est presque � huis clos que le tribunal d'Alger a rendu tr�s t�t dans la matin�e d'hier son verdict dans un des innombrables proc�s que le minist�re public a intent�s � notre journal pour outrage et offense au chef de l'Etat. Fouad Boughanem et Hakim La�lam, respectivement directeur et chroniqueur du Soir d'Alg�rie, ont �t� condamn�s hier mardi 17 mai � une peine de deux mois d'emprisonnement suite � la publication, le 31 d�cembre 2003, d'une chronique intitul� �Ouled Lahram !�. Un �crit �commis� au lendemain de l'invalidation nocturne du 8�me congr�s du FLN et du gel de ses activit�s et jug� infamant par le minist�re public qui n'a pas manqu� de porter, comme de coutume, quand il s'agit du premier magistrat du pays, l'affaire devant la justice. C'est donc logiquement que le procureur de la R�publique avait, le 22 mars dernier, date � laquelle a �t� examin�e cette affaire, requis un an de prison ferme et 250 mille dinars d'amende pour chacun de nos deux coll�gues. Le procureur avait dans sa plaidoirie, � l'issue d'un bref d�bat, fait remarquer que les deux journalistes m�ritaient le maximum de la peine pr�vue par l'article 144 du code p�nal. La sentence que vient de prononcer le tribunal d'Alger, comme celle qu'il a prononc�e le 19 avril dernier � l'encontre du directeur et de quatre journalistes du Matin renseignent ceux qui doutent encore sur les intentions du pouvoir � en finir avec les plumes r�calcitrantes. Celles des chroniqueurs et des caricaturistes semblent �tre particuli�rement cibl�es. Faut-il rappeler que le procureur de la R�publique avait, le 10 mai dernier, pour outrage au pr�sident de la R�publique, requis une ann�e d'emprisonnement ferme pour le caricaturiste, le chroniqueur et l'ex-directeur du journal Libert� ? Ils devraient �tre fix�s sur leur sort mardi prochain. Les condamnations des journalistes � des peines d'emprisonnement ferme interviennent alors que le chef de l'Etat et certains de ses ministres se relaient pour affirmer, � chaque fois que le cas Benchicou est �voqu�, : �Aucun journaliste n'a �t� emprisonn� pour ses �crits!�. Elles interviennent aussi et surtout � un moment o� certains, pour justifier leur peu d'entrain � marquer le 14 juin — une ann�e de l'incarc�ration du directeur du journal Le Matin —, se cachent derri�re le fallacieux pr�texte des �bons de caisse� pour lequel Mohamed Benchicou, dont le journal est suspendu depuis le 23 juillet dernier, a �t� condamn� � deux ans de prison ferme. Le plus dr�le c'est que Hakim La�lam, qui rit de notre v�cu d'Alg�rien, qui malm�ne avec le verbe ceux qui badinent avec notre devenir et celui de notre pays, restera �gal � lui-m�me en remettant �a d�s demain. S. A. KHALED BOURAYOU "C'est une d�cision tr�s grave !" Invit� � livrer son sentiment apr�s la condamnation de Fouad Boughanem et Hakim La�lam � deux mois de prison ferme par le tribunal de Sidi M'Hamed, Khaled Bourayou a affirm� : "C'est une d�cision tr�s s�v�re, et vous ne trouverez dans aucun pays une d�cision aussi s�v�re. Il s'agit aujourd'hui d'un emprisonnement de journalistes et le cycle de d�cisions d'emprisonnement ne fait que commencer. Hakim La�lam, dans sa chronique, n'a fait que d�noncer des faits. Il l'a fait avec humour. Condamner un journaliste pour cela est tr�s grave. Aujourd'hui on condamne plus les journalistes que les criminels…" A la question de savoir s'il faut craindre le pire pour les d�lib�r�s qui restent � venir, notamment celui qui devrait �tre rendu la semaine prochaine � l'encontre de trois journalistes de Libert�, l'avocat d�clare avec humour qu'on ne peut pr�dire de rien puisque "ce sont des d�cisions tarifaires".