L�OAS, la tristement c�l�bre Organisation de l�Arm�e Secr�te, se love-t-elle au c�ur de la R�publique fran�aise ? C�est autour de cette grande interrogation qu�un d�bat sera ouvert jeudi prochain au Centre d�accueil de la presse �trang�re � Paris. Des d�cisions, lois ou encore de nombreuses d�clarations de la majorit� actuelle au pouvoir dans l�Hexagone imposent aujourd�hui ce d�bat et mobilisent ceux qui s�interrogent sur le retour en force des nostalgiques de l�Alg�rie fran�aise, ceux qui n�ont jamais admis que l�Alg�rie recouvre son ind�pendance, ceux qui, sans honte bue, et avec une visibilit� criante, travestissent l�histoire en offrent des habits de lumi�re aux exactions de la colonisation. L�offensive au grand jour, et avec la b�n�diction des autorit�s fran�aises des frustr�s de l�ind�pendance de l�Alg�rie, a �t� bien s�r d�marr�e avec �la reconnaissance d�une colonisation positive� inscrite dans l�article 4 de la loi du 23 f�vrier 2005 qui ne fut finalement abrog� que sous la pression et les nombreuses protestations exprim�es tant en France par certaines franges de la soci�t�, que dans les DOM/TOM et en Alg�rie o� cet article de loi, m�me abrog�, entachera encore et durablement les relations entre les deux pays. L�abrogation de cet article n�efface pas pour autant la glorification de la colonisation et de ses monstruosit�s. En effet, dans cette m�me loi du 23 f�vrier 2005, il est un autre article, celui portant le num�ro 13 qui consacre l�indemnisation des civils de l�OAS. C�est pr�cis�ment contre cet article aussi intol�rable que l�article 4 et amn�sique sur les exactions commises par les terroristes de l�OAS, que se mobilisent intellectuels, associations et repr�sentants politiques de partis de gauche qui voient dans cette succession de r�habilitations d�une p�riode peu glorieuse, une intrusion dans la R�publique fran�aise, de la gangr�ne coloniale. Pierre Joxe, ancien ministre ; Mouloud Aounit, pr�sident du MRAP ; Michel Reynaud, �crivain ; Jean-Philippe Ould Aoudia , auteur de La bataille de Marignane aux �ditions Tir�sias ; Jean-Fran�ois Gavoury, auteur de Mort pour la France �galement aux �ditions Tis�sias, et Gilles Manceron, historien, vice-pr�sident de la Ligue des droits de l�homme, animeront cette rencontre de jeudi au CAPE. Jean-Philippe Ould Aoudia et Jean-Fran�ois Gavoury, deux enfants de p�res assassin�s par l�OAS et qui se sont insurg�s dans un r�cent ouvrage commun contre la reconnaissance par la R�publique des assassins de l�OAS et r�agi contre l�outrage fait � la m�moire de leurs p�res, t�moigneront de la barbarie que l�on veut occulter. Partant de leur livre, les animateurs de la rencontre retraceront l�histoire de cette r�habilitation insidieuses par la R�publique fran�aise des militaires et des civils membres de l�OAS et d�montreront �comment un lobby nostalgique de l�Alg�rie fran�aise a actionn� pour pousser des �lus, par souci �lectoraliste, � entendre leurs revendications par l�adoption de la loi du 23 f�vrier, par l��rection de st�les �en l�honneur des combattants morts pour que vive l�Alg�rie fran�aise � ou encore par les d�clarations haineuses de plus en plus nombreuses ces derniers mois. Il est � esp�rer que le d�bat ne s�arr�te pas � la r�union de jeudi et que cette grande question sur la gangr�ne coloniale qui semble bien install�e aujourd�hui dans les rouages de la R�publique fran�aise, soit appropri�e par un plus grand nombre d�intellectuels, d�associations et de partis politiques.