La soci�t� Tubprofil de Regha�a, filiale du groupe Anabib, a organis� � Boumerd�s une journ�e d��tude sur la serre multichapelle. Pour les agriculteurs, les serres multichapelles sont ces abris en plastique transparent �rig�es sur des superficies agricoles en vue de pratiquer les cultures � haut rendement et en hors-saison. Celles propos�es � l��tude durant cette journ�e, � plusieurs vo�tes, sont plus �conomiques. L�utilisateur de la serre multichapelle gagne en superficie et en efforts de culture. Ce gain en surface utile est �valu� par le P-DG de Tubprofil, M. Benkanoun, � 30% par rapport au tunnel. En effet, les s�parations entre les serres traditionnelles sont supprim�es, de plus le gain en hauteur permet d�avoir des espaces plus grands offrant des possibilit�s pour l�arboriculture sous climat artificiel. Les responsables de cette entreprise qui s�orientent d�sormais vers l�activit� agricole ne cachent plus leur ambition de devenir un partenaire incontournable dans ce secteur, notamment celui dirig� vers l�exportation. Pour ce faire, ils se sont mis en partenariat avec le Comptoir m�diterran�en des mara�chers (CMM) pour fabriquer ce type de serre tr�s d�velopp� en Europe mais tr�s peu utilis� dans notre pays alors qu�elle serait plus �conomique que le tunnel, c�est-�-dire la serre traditionnelle. C�est certainement le secteur des produits mara�chers, secteur susceptible d�engranger de hauts rendements, donc de rentabilit� rapide de l�investissement qui int�resse plus les producteurs. L�investissement reste tout de m�me �lev�. En effet, selon les responsables de Tubprofil l�investissement pour l�acquisition d�une serre multichapelle varie pour l�heure entre 1 200 et 1 900 DA le m�tre carr�. Malheureusement l�Etat ne subventionne par le biais du PNDA qu�� concurrence de 300 DA par m�tre carr� avec un minimum de 1 000 m2 et un maximum de 4 000 m2. En tout cas, l�aide globale pour l�acquisition d�un abri pour la culture accord�e par l�Etat ne saurai d�passer les 120 millions de centimes. Eu �gard aux financements � consentir pour une culture massive sous serre qui n�cessite par ailleurs une ma�trise technologique, l�on peut consid�rer que la subvention des pouvoirs publics est d�risoire. Le choix de la wilaya de Boumerd�s pour l�organisation de cette journ�e d��tude n�est pas d�nu� de la volont� de conqu�rir le march� national de la serre multichapelle. La r�gion poss�de trois gisements : la Mitidja-Est, la vall�e de l�oued Issers et le Bas- Sebaou avec environ 10 000 hectares de terres irrigables pouvant constituer un important gisement de production massive pour l�exportation �ventuellement. Dans ce cas pr�cis, nous avions rencontr� quelques jours avant cette journ�e d��tude, l�un des mara�chers, M. Flici, �tabli dans la commune de Corso, qui a des capacit�s de production mais qui se plaignait de l�absence dans notre pays des services qui incitent � l�exportation. �L�agriculture alg�rienne, certes pleine de croissance, doit �tre plus agressive et nous intervenons en op�rateurs plus imaginatifs�, a d�clar� M. Benkanoun devant son auditoire constitu� de responsables de l�agriculture venant de 15 wilayas pouvant �tre int�ress�es par cette solution. Sur leur lanc�e les responsables de cette entreprise du secteur de la m�tallurgie comptent r�unir les principaux acteurs de l�agriculture des 48 wilayas. De son c�t�, M. Tahari, P-DG de la SGP Transolb, propri�taire des capitaux de l�entreprise, apporte son appui � la nouvelle orientation de la Tubprofil vers l�agriculture en vue d�une production d�autosuffisance et d�exportation. �Dans ce contexte, j�encourage l�entreprise � faire conna�tre davantage la serre multichapelle aux utilisateurs potentiels afin d��tendre son usage � l�ensemble des r�gions du pays�, avait-il d�clar� en substance. Au niveau de cette entreprise, on �value le march� entre 500 et 1 000 hectares/an � doter de cet abri. Malheureusement, l�enthousiasme des organisateurs a �t� quelque peu temp�r� par l�absence des banquiers � cette journ�e. On remarque d�un c�t� une ambition d�aller de l�avant pour permettre � notre pays de se lancer dans la conqu�te de la place qui �tait sienne sur le march� europ�en des produits agricoles, par contre, en plus des difficult�s dress�es par le syst�me financier alg�rien compl�tement scl�ros�, un autre goulot d��tranglement se dresse devant le d�veloppement de l�agriculture intensive. Il s�agit des groupes d�int�r�t qui ne ma�trisent pas les nouvelles technologies et qui malheureusement squattent les structures constituant les relais d�encadrement du secteur agricole pour d�tourner � leur profit les financements de l�Etat. Pour des raisons d�alliances politiques conjoncturelles, le pouvoir politique laisse faire. Il n�y a qu�� voir les scandales �clatant � chaque �lection aux diverses structures de repr�sentation des fellahs. Donc la port�e du message de Tubprofil reste limit�e dans l�espace de la paysannerie alg�rienne.