J�ai lu votre article concernant �120 000 allocataires de la CNR� suite au rapport de la FNTR. Etant moi-m�me un retrait� de la basse classe, je tiens � apporter ma contribution en fournissant des �claircissements et surtout des v�rit�s (parfois am�res) que nous vivons et ce, chaque jour que Dieu fait. Je tiens, avant tout, � remercier et f�liciter tous les protagonistes de cette revalorisation et � leur t�te notre pr�sident de la R�publique. Bien que celle-ci ne soit que justice pour une situation (des retrait�s) qui n�a que trop dur�. Ne dit-on pas chez nous �ventre repue ignore ventre affam� ? Pour ma part, je per�ois une rente de plus de 11 000 DA et, croyez-moi, celle-ci ne dure pas plus de quinze jours, malgr� les subterfuges, privations, jonglages, etc. que je fais. Qu�en est-il de ceux qui ne per�oivent que 5 000 DA et parfois moins ? Cette revalorisation est la bien-venue, surtout pour les mal-pay�s et ce, malgr� ce qu�elle a drain� comme �hogra� qui �mane, non pas du pr�sident, mais des sous-fifres. Que veulent-ils prouver par cet �tat de fait ? Leurs comp�tences (incomp�tences) ? Leur honn�tet� ? Cette revalorisation, pour moi, n�est qu�une fuite en avant. Si nos responsables � je ne parle pas ici des �lus, cela fait belle lurette qu�ils nous ont habitu�s � leur incomp�tence et leur ignorance des d�sirs de ce peuple �essayent de voir la r�alit� que nous vivons au quotidien, ils pourront voir et constater par euxm�mes notre vie de tous les jours. Au lieu d�augmenter � tour de bras, pourquoi ne pas faire baisser les prix des denr�es de premi�re n�cessit�, ceux qu�on consomme tous les jours ? Je ne parle pas des viandes, poissons, crustac�s, fruits, pour ceux-l�, beaucoup d�entre nous ont en perdu jusqu�� leur go�t. A la Nouvelle-Ville Ali-Mendjeli, on constate chaque jour des situations qui me font m�me douter que je vis dans un pays musulman. Bon nombre de retrait�s ont b�n�fici�, sur le tard, d�un logement (vaut mieux tard que jamais). Ces personnes ne peuvent m�me pas en payer les charges. Les factures d��lectricit�, de gaz, d�eau et le loyer d�passent souvent le montant de leur retraite. Ils doivent choisir entre payer ces charges ou nourrir leurs familles. De ce fait, plusieurs d�entre eux, et ils sont nombreux, ne les ont pas pay�es. Il y en a m�me qui ne peuvent m�me pas payer leur loyer (un F3 revient � 2 380 DA par mois). L�eau, le gaz, l��lectricit� leurs ont �t� coup�s. Les loyers sont pendants et il est question pour certains d�un arri�r� de plus de six ann�es. Ces soci�t�s nationales, d�int�r�t public, qui ne savent que �couper�, ne peuvent-ils pas essayer de comprendre le pourquoi de ces non-paiements ? Elles peuvent saisir les pouvoirs publics, les services concern�s comme cela se pratique partout ailleurs, sauf malheureusement dans notre pays. Si des solutions justes, �quitables et v�ridiques, et surtout r�alistes, ne sont pas trouv�es et appliqu�s, � force d�augmenter, de revaloriser, de r�ajuster, il viendra le jour o� nous irons au march� avec le couffin plein de billets de banque pour ramener des achats qui tiendront dans un petit sachet. Prenons l�exemple de la Turquie, o� dans certains �tablissements on paye un caf� 1 million, visiter un mus�e co�te cinq cent mille. Messieurs, qu�on nomme grands d�cideurs de notre beau pays, votre responsabilit�, pour laquelle vous �tes trop bien pay�s, doit s�exercer l� o� on en a le plus besoin, c�est-�-dire vers la majorit� d�en bas. Ceux qui sont en haut peuvent tout se permettre, on le constate nous-m�mes, tout avoir, tout acheter. Regardez, messieurs, les gens d�en bas, ces femmes qui font les poubelles, ces vieux qui tendent la main, ces enfants qui courent partout, pieds nus et mal habill�s et qui ne vont pas � l��cole, ces ali�n�s mentaux� C�est cette cat�gorie de personnes qui ont le plus besoin de vos services, c�est ceux-l� qui ont le plus besoin de votre compr�hension, votre compassion. J�esp�re que j�ai contribu�, un tant soit peu, � essayer d�ouvrir une petite fen�tre pour nos responsables, qui vous lisent, quelques gestes, quelques faits de leur part pourraient contribuer � faire baisser cette pression, ce malvivre de tous les jours.