�Pourquoi faut-il nous contraindre � recourir aux rassemblements dans les rues pour nous faire entendre, pour ensuite nous proposer de revenir au dialogue ?� Derri�re cette interrogation de M. Benmoumene de A�n Defla � fid�le contributeur du Soir Retraite � pointe une col�re non dissimul�e contre les pouvoirs publics : il interpelle le ministre en charge de la S�curit� sociale � propos de la revalorisation des retraites sugg�rant une nette augmentation � au-del� des 5% annuels �, et il pointe du doigt le ministre des Finances sur l'injustice fiscale dont sont victimes les retrait�s dont la pension est de 20 000 DA, l� aussi proposant de r�parer le pr�judice caus�. �Tout d�abord, je tiens � f�liciter votre journal pour le travail que vous faites et l�effort que vous d�ployez personnellement en direction des retrait�s par le biais de votre rubrique hebdomadaire le �Soir Retraite�. A travers votre espace, l�on constate que les retrait�s ne cessent d�attirer l�attention des pouvoirs publics sur certains probl�mes dont ils se consid�rent comme des laiss�s-pour-compte d�s lors qu'il n'y a rien de positif en leur faveur. En effet, depuis le d�part mitig� de son ex-secr�taire g�n�ral, notre organisation syndicale �la FNTR-UGTA �, dont malheureusement je suis un membre (A�n Defla), on constate �galement que cet organe est devenu au fil du temps une instance inerte, baudruche, docile et flasque, n�ayant m�me pas l�influence et l�importance n�cessaires pour r�gler les probl�mes des retrait�s. Sinon comment expliquer que ce syndicat n�arrive pas � convaincre la tutelle pour proc�der � l�installation imminente du conseil d�administration de la CNR, non install� � ce jour, alors que nous sommes � la veille du 1er mai, date butoir o� ce conseil souverain doit arr�ter et proposer le taux de revalorisation annuelle des pensions de retraites pour l�exercice 2010, et ce, conform�ment � la loi 83-12 du 2 juillet 1983 (article 43) compl�t�e par la loi n� 99-03 relative � la retraite. Pour une revalorisation d�cente des pensions Cet �tat de fait est per�u, ni plus ni moins, comme du m�pris pour les retrait�s, eux qui ont tant donn� au pays, pendant de longues ann�es, au m�me titre que les martyrs. De surcro�t, le ministre en charge n�a jamais respect� ni les d�lais lors de la signature de l�arr�t� ni le taux de revalorisation propos� par le conseil d�administration, ph�nom�ne qui, malheureusement, se r�p�te, au su et au vu de tout le monde, chaque ann�e, comme si de rien n��tait, malgr� que cette op�ration de revalorisation des pensions de retraite soit institu�e par une loi (loi 83-12) cit�e plus haut. Comme nos confr�res travailleurs, nous les retrait�s (m�me ceux ayant une pension sup�rieure au SNMG de 15 000 DA) vivons bien en Alg�rie et sommes donc confront�s � la m�me d�t�rioration du pouvoir d�achat et cela nous donne �galement le droit d�esp�rer � une revalorisation d�cente de nos pensions au m�me titre que les travailleurs par les derni�res mesures de r�ajustement des salaires et ne pas exclure d�une fa�on injuste les retrait�s. Pourquoi rester toujours fig� au taux de 4 ou 5 % habituel et ne pas d�cider un taux de revalorisation de 20 ou 30%, sorte de mise � niveau ou de r�ajustement r�el des pensions de retraite ? Et ce, en fonction de la progression r�elle et effective du SNMG lequel, rappelons-le, n��tait qu�� 1 000 DA au 1er janvier 1990, mais a atteint les 15 000 DA au 1er janvier 2010, soit 15 fois plus. A mon avis, et m�me si les cotisations de la s�curit� sociale ne le permettent pas, cette mise � niveau des pensions de retraite doit se faire une fois tous les 5 ou 10 ans par exemple, quitte � puiser exceptionnellement les fonds n�cessaires du Fonds national de r�serve des retraites (FNRR) afin d'am�liorer notre situation, en particulier notre pouvoir d�achat. Une injustice fiscale � r�parer Un autre probl�me li� directement � la revalorisation annuelle et qui perdure toujours : la FNTR n�est pas arriv�e � convaincre le ministre des Finances Karim Djoudi afin de proc�der � la r�gularisation de l�anomalie pourtant claire du syst�me de calcul de l�IRG parue et n�e du rel�vement du seuil d�imposition (20 000 DA) des retrait�s � compter du 1er juillet 2008 (ordonnance n� 08-02 du 24 juillet 2008 portant loi de finances compl�mentaire 2008). Eh oui, l�argentier du pays continue � ignorer l�appel des retrait�s quant � la r�paration de cette anomalie qui l�se certains retrait�s, d�s lors que leur pension atteint ce seuil (20 000 DA), du fait de la non-initialisation du montant de l�IRG du retrait� � partir de ce seuil. Du coup, le montant de l�IRG commence � 1 000 DA d�un seul bloc et �galise celui du travailleur actif dont le seuil d�imposition est bien inf�rieur (15 000 DA) et dont le montant de l�IRG commence bien � z�ro puis �volue tr�s progressivement � raison de 2 DA pour toutes les tranches de 10 DA sup�rieures � ce seuil (15 000 DA). Ainsi pour un salaire inf�rieur ou �gal � 15 000 DA, l�IRG est nul (0 DA) ; pour un salaire de 15 010 DA, l�IRG est de 2 DA, et ainsi de suite jusqu�au salaire de 20 000 DA o� l�IRG est de 1 000 DA. Ainsi, arriv�e au seuil d�imposition (20 000 DA), la pension de retraite se trouve automatiquement tax�e de 1 000 DA d�un seul bloc et va donc la faire diminuer, au lieu de l�augmenter � l�application de la revalorisation annuelle, droit tant attendu par les retrait�s en vue d�am�liorer un tant soit peu leur pouvoir d�achat. La CNR n'applique pas actuellement la revalorisation � ces retrait�s, purement et simplement, pour �viter la diminution de leur pension ! En guise de d�monstration, prenons l'exemple d'un retrait� dont la pension est �gale � 19 999,99 DA � donc inf�rieure � 20 000 DA �, jusque-l� exon�r�e de l�IRG et admettons que la revalorisation annuelle est de 4%, sa pension de retraite ne va pas augmenter mais va diminuer et passer � 19 641,92 DA, soit une diminution de 358,07 DA. C'est-�-dire un manque � gagner annuel net de 4 296,84 DA, puisque son IRG qui �tait nul, va passer � 1 158,00 DA. L�IRG devrait �tre en principe initialis� juste apr�s le seuil d�imposition, c'est-�-dire commencer � z�ro pour une pension de 20 000 DA, elle est de 2 DA pour une pension de 20 010 DA et ainsi de suite exactement au m�me titre que les salari�s. Bouclier fiscal � l'alg�rienne ! A noter que l�actuel bar�me IRG 2008 a bien relev� le seuil d�imposition pour les bas revenus (15 000 DA/mois pour les salari�s et � 20 000 DA/mois pour les retrait�s), mais n�oublions pas qu�il a �t� �galement un genre de �bouclier fiscal� pour les plus ais�s dont les salaires d�passent les 120 000 DA/mois car le bar�me IRG 2008 ne taxe la derni�re tranche (sup�rieure � 120 000 DA/mois) qu�� 35%, alors que l�ancien bar�me IRG 2003 taxait la derni�re tranche (sup�rieure � 270 000 DA/mois ) � 40% , ce qui est bien s�r en faveur des hauts salaires, plus que les bas salaires ! C��tait d�ailleurs l�objet d�une �tude personnelle que j�ai faite et que j�ai adress�e en date du 23 octobre 2007, bien avant l�application du nouveau bar�me IRG 2008, sous forme d�une lettre ouverte � Son Excellence le pr�sident de la R�publique, mais qui est rest�e sans suite � ce jour. A titre d�exemple un revenu de 540 000 DA/mois qui �tait tax� � 191 500 DA, soit 35,46% par l�ancien bar�me IRG 2003, n�est plus tax� actuellement qu�� 176 500 DA, soit 32,68% : c'est-�-dire un gain net mensuel de 15 000 DA, soit l��quivalent du SNMG, alors que les bas salaires n�ont b�n�fici� que des miettes de 100 DA pour 9 000 DA/mois et 700 DA pour 22 500 DA/mois de revenu. Pourquoi faut-il nous contraindre � recourir aux rassemblements dans les rues pour nous faire entendre, pour ensuite nous proposer de revenir au dialogue ? M. Benmoumene, A�n-Defla 44 000