La probabilit� d'une intervention arm�e turque dans le nord de l'Irak contre les rebelles kurdes paraissait avoir sensiblement augment� hier au lendemain de l'�chec de n�gociations avec une d�l�gation irakienne � Ankara. �Une op�ration transfrontali�re est � la porte�, titrait le quotidien pro-gouvernemental Zaman. C'est dans ce contexte tr�s tendu que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a affirm� que la lib�ration de huit soldats turcs, faits prisonniers dimanche dernier, �ne prendra pas longtemps�. Les soldats ont �t� pris en otages lors d'une attaque du PKK qui a �galement fait 12 morts dans les rangs de l'arm�e turque. Le PKK s'est dit pr�t �� discuter de la question (de leur lib�ration) avec toute d�l�gation susceptible de se pr�senter�. Affirmant que les prisonniers se trouvaient dans une �zone de guerre� soumise aux bombardements turcs, le PKK a indiqu� en substance que l'arr�t des tirs faciliterait leur lib�ration. La d�l�gation irakienne qui a discut� sans succ�s pendant plus de six heures vendredi avec des responsables turcs a, par ailleurs, quitt� Ankara samedi pour l'Irak. Ankara a jug� insuffisantes et trop lentes � mettre en oeuvre les propositions des Irakiens visant � emp�cher les infiltrations meurtri�res en Turquie de combattants du PKK. La Turquie veut des �mesures urgentes et d�cisives�, a soulign� le minist�re des Affaires �trang�res en r�ponse aux propositions. Baghdad a notamment propos� de faire surveiller les fronti�res du Kurdistan irakien par les forces de la coalition et de �renforcer� les postes-fronti�res du nord de l'Irak avec la fourniture d'armes et d'�quipements. Soulignant que les trois provinces situ�es dans le nord de l'Irak �taient sous le contr�le du gouvernement provincial kurde, le g�n�ral am�ricain Benjamin Mixon, qui commande la division multinationale nord, avait d�clar� vendredi que ses forces ne comptaient �absolument rien� faire contre les rebelles du PKK. Le gouvernement turc, qui redoute une intervention arm�e dont le succ�s est loin d'�tre garanti �est comme un funambule sur son fil�, soulignait samedi un diplomate occidental. A chaque nouvel incident avec les rebelles, �l'exercice devient de plus en plus p�rilleux�, mais il existe encore �deux fusibles� pour �viter une intervention, a-t-il estim�. La secr�taire d'Etat am�ricaine, Condoleezza Rice, doit faire un crochet par Ankara avant d'assister � une conf�rence internationale des voisins de l'Irak � Istanbul les 2 et 3 novembre. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan doit aussi �tre re�u � la Maison Blanche le 5 novembre pour des entretiens, les premiers depuis le triomphe du Parti de la justice et du d�veloppement (AKP), issu de la mouvance islamiste, aux l�gislatives de juillet. M. Erdogan a laiss� entendre vendredi soir qu'une intervention arm�e avait peu de chances de se concr�tiser avant sa rencontre avec George W. Bush. Il a affirm� qu'une action militaire s'inscrivait dans un �processus� qui inclut sa rencontre avec le pr�sident am�ricain George W. Bush. �Je ne sais pas ce qui peut se passer jusqu'� mon voyage en Am�rique�, a-t-il cependant ajout�, car �nous sommes en ce moment dans un �tat d'alerte permanent�. Hier, il a une nouvelle fois fustig� les pays europ�ens, accus�s de ne pas soutenir suffisamment son pays dans la lutte contre les rebelles s�paratistes, en refusant d'extrader les militants que la Turquie r�clame. Quelque 2 000 personnes, pour la plupart Kurdes, ont par ailleurs manifest� contre le PKK, dans le sud-est de la Turquie, pr�s de la fronti�re avec l'Irak.