Une centaine de citoyens ont observ�, dans la matin�e d�hier, un sit-in devant le si�ge de l�APC de la ville de Boumerd�s. Les manifestants protestent, selon ce qui nous a �t� rapport�, contre la d�cision de la da�ra de l�ex-Rocher-Noir de geler la distribution des chalets. Cette manifestation survient par ailleurs, au lendemain de la d�claration du nouveau wali de Boumerd�s, Brahim Merad portant sur justement ces habitations en pr�fabriqu� qui seront d�mantel�es et r�cup�r�es par les services de l�Etat. Serait-ce un bras de force engag� par l�administration contre les occupants des lieux ? D�cision contradictoire sur la destination de ces chalets Pour rappel, les pouvoirs publics ont distribu�, selon les statistiques officielles, 15 467 chalets aux victimes du tremblement de terre de 2003. Ces chalets sont r�partis sur une centaine de sites implant�s � travers les 32 communes de la wilaya. La majorit� des occupants actuels n�entre plus dans la cat�gorie des sinistr�s. Effectivement, le programme de reconstruction et de confortement de logements a, en effet, permis au grand nombre de victimes du s�isme de 2003 de reprendre une vie normale. Or, l�administration de la wilaya est revenue sur la d�cision du gouvernement qui s�est engag�, en 2004, � d�monter ces chalets pour en faire un stock de s�curit� (d�claration de M. Ouyahia, alors chef du gouvernement.) Elle avait par cons�quent distribu� les habitations en pr�fabriqu� r�cup�r�es aupr�s de certains sinistr�s. Cette r�affectation avait �t� faite dans le cadre du social. La wilaya de Boumerd�s avait en outre, confi� la gestion de ce patrimoine � l�OPGI, fixant par la m�me le loyer � 1 200,00DA/mois pour une habitation individuelle de 36m2. La distribution, une aubaine pour le trafic La distribution de ces habitations a longtemps �t� un cr�neau juteux pour beaucoup de personnes dans la wilaya de Boumerd�s. Elle a �t� l�occasion de tous les abus. Ce n�est un secret pour personne de dire que des �lus se sont livr�s � des trafics et se sont attribu�s des chalets sous des noms fictifs. D�autres par le biais de la sous-traitance de certains responsables d�associations les ont vendus. Prendre en location un chalet ou l�acheter entre 100 000,00 et 300 000,00 DA n�est pas une mission impossible actuellement. De plus, un grand nombre de sinistr�s, en d�pit de leur relogement gr�ce � l�aide de l�Etat, refusent de lib�rer les chalets qui leur ont �t� attribu�s dans le cadre de la solidarit� nationale. Au plan s�curitaire, certains sites se clochardisent de jour en jour. Les APC les ont compl�tement d�laiss�s. Ainsi, ils se transforment peu � peu en bidonvilles. Il suffit de sillonner la RN24 entre Boumerd�s et Zemmouri pour s�en apercevoir. Plus grave, certains sites ont une sulfureuse r�putation. R�cemment, les services de s�curit� ont d�mantel� dans un site situ� non loin du chef-lieu de la wilaya un r�seau de soutien aux terroristes kamikazes. Un architecte leur concevait en effet, des plans de circulation et des itin�raires. Les m�mes services signalent que des mosqu�es clandestines d�endoctrinement s��rigent. Sur le plan �conomique, financier et �cologique, cette solution de solidarit� s�av�re finalement une catastrophe pour la wilaya. En plus du co�t financier estim� � plusieurs centaines de milliards de centimes, il y a le co�t �conomique et �cologique � inclure. En effet, ces chalets ont �t� �difi�s sur 300 hectares. La presque totalit� de cette terre est agricole et productive. En outre, certains sites ont �t� implant�s dans des zones d�expansion touristiques.