Octobre, mois des feuilles mortes mais aussi, par la force des contingences, des bonnes feuilles politiques. Comme celles que produit le Mouvement social et d�mocratique (MDS). Le 5 octobre, simple �meute ou mouvement social profond, fait partie de ces actualit�s durables. Sofiane A�t-Iflis - Alger (le soir) - Du moins, et c�est toujours �a de pris sur l�amn�sie qui semble ronger notre soci�t�, le 5 octobre incite � l�effort de r�flexion, loin des facilit�s qu�offrent les c�l�brations libell�es officielles. Ce n�est pas rien que de s�amuser � des comparaisons avec les temps actuels qui peuvent appara�tre comme des raccourcis saugrenus. Le MDS, m�me s�il �prouve du mal � faire valoir un poids �lectoral, reste tout de m�me un acteur politique qui garde un �il lucide sur la situation du pays. Dans une longue d�claration, le parti s�rie les travers de notre soci�t�, vingt et un ans apr�s l�irruption volcanique d�octobre 1988. Que constate-t-il, ou plus pr�cis�ment que d�nonce-t-il ? Il alerte contre les vell�it�s affich�es d�amnistie g�n�rale au profit des terroristes islamistes et met le doigt sur la plaie douloureuse de l��conomie nationale. Juste vision en somme du Comit� �conomique et social du MDS qui lie entre le d�sarroi des patriotes condamn�es sans cl�mence comme des moins que rien et la gabegie �conomique ambiante. �Le Comit� �conomique et social du MDS condamne la strat�gie du gouvernement Ouyahia qui aggrave la situation �conomique et sociale. Le bilan de ce gouvernement de l�alliance FLN/RND/MSP est si lourdement p�nalisant que les perspectives d�une croissance plus vigoureuse s�en trouvent compromises en d�pit des sacrifices importants consentis par la population et les entreprises. Il faut ajouter � ce bilan catastrophique le manque de visibilit�, la manipulation des r�sultats �lectoraux et des indices �conomiques et sociaux, le maintien en d�tention et m�me la condamnation � mort du Patriote Mohamed Gharbi, le harc�lement de la presse et les atteintes � la libert� d�expression, l�exacerbation des conflits tribaux, les attaques r�p�t�es contre les libert�s religieuses par l�interpellation de jeunes qui ne pratiquaient pas le Ramadan � Alger ou S�tif et la remise en cause de la mixit� dans les cit�s universitaires � Boumerd�s. Il fournit ainsi � l�islamisme mati�re � se red�ployer, tandis que ses alli�s de Sant�Egidio sont couv�s. Des rumeurs concernant le changement de ce gouvernement laissent penser que Bouteflika voudrait par un tour de passe-passe essayer de d�tourner l�attention des enjeux de la crise. La tentation peut �tre grande de pr�senter un gouvernement de technocrates ou m�me de compromis national qui dissimulerait mieux l�orientation politicoid�ologique du pouvoir. Ce n'est pas en s�obstinant dans une voie sans issue, au prix de d�g�ts exorbitants, que Bouteflika pourra d�tourner de la question de la rupture et emp�cher l�accentuation de la polarisation du champ politique et social en deux camps porteurs de deux projets de soci�t� diam�tralement oppos�s�, note le MDS. Claire vision de la r�alit� nationale que ce que livre le parti cher au d�funt El-Hachemi Cherif.