Doit-on se r�soudre, dans notre pays, � �valuer r�guli�rement �l��tat de la cagnotte� et � guetter les soubresauts du march� p�trolier mondial et se contenter de r�p�ter inlassablement que �les finances sont au vert� au moment m�me o�, au plan de l��conomie r�elle, il n�y a toujours �rien de nouveau sous le soleil� ? Nous avons d�j� eu l�occasion de souligner que les plans de relance I et II �taient tout � fait opportuns mais qu�ils ne pouvaient se substituer � l��laboration et l� mise en �uvre d�une v�ritable strat�gie �conomique qui dessine clairement les perspectives d��volution de notre pays � qui, aujourd�hui en Alg�rie pourrait contester que notre pays est toujours en attente de l��mergence d�une nouvelle �conomie ? Les politiques conjoncturelles mises en �uvre jusque-l� ont eu leurs r�sultats mais elles ont aussi atteint leurs limites : le cycle r�cessioniste de ces dix derni�res ann�es a �t� retourn�, les aides � l�emploi ont calm� la pouss�e du ch�mage, le rattrapage dans l��quipement du pays est en bonne voie... Tout cela a �t� possible gr�ce � un march� p�trolier mondial qui a �t� favorable, mais pas seulement. Encore fallaitil affecter utilement une partie de cette rente engrang�e, encore fallait-il relancer l�investissement public m�me si le bilan d�taill� de cette relance reste � faire. Ces rattrapages �tant en cours de r�alisation, il reste tout de m�me � concevoir et mettre en �uvre de v�ritables politiques structurelles capables de casser les rigidit�s syst�miques qui plombent l��conomie et d�insuffler une nouvelle dynamique pour installer l��conomie dans un nouveau r�gime de croissance robuste et de longue dur�e. Sept dossiers attendent d��tre pris en charge dans une approche globale, coh�rente et coordonn�e. 1/ Le dossier des hydrocarbures Ce secteur est et restera encore pour une bonne p�riode, le pourvoyeur en ressources de l��conomie. Mais il est aussi un secteur industrialisant. Comment maximiser les recettes de l�Etat, garantir l�approvisionnement �nerg�tique du pays � long terme inscrire ce secteur dans la nouvelle strat�gie industrielle aussi bien par la demande qu�il adresse � l�industrie nationale (�quipements divers) que par ce qu�il apporte lui m�me � l�industrialisation du pays ? Probl�me bien complexe s�il en est et sur lequel nous n�avons encore aucune r�ponse. 2/ La nouvelle politique industrielle L�Alg�rie doit renouer avec son ambition industrielle en prenant acte, une bonne fois pour toutes, du d�classement du mod�le d�industrialisation des ann�es 1970. Le processus de mondialisation de l��conomie et ses imp�ratifs de comp�titivit� imposent une nouvelle d�marche de politique industrielle. Il faut la d�finir en s�inspirant des exp�riences des pays �mergents et en s�ouvrant aux champions mondiaux. La strat�gie qui a �t� �labor�e n�a apparemment convaincu personne. 3/ L�attractivit� L��conomie alg�rienne a besoin d�une strat�gie d�attractivit� pour b�n�ficier des opportunit�s offertes par le mouvement d�internationalisation des capitaux, les processus d�out sourcing et les politiques de d�localisation des firmes transnationales. Comment faire pour attirer les IDE qui ont incontestablement un effet positif restructurant sur l��conomie nationale, pour peu que celle-ci d�veloppe ses capacit�s � en tirer profit ? 4/ L��conomie fond�e sur la connaissance Le rythme rapide de l��volution de l��conomie mondiale et la place de plus en plus importante qu�y occupe l�immat�riel, le savoir et la connaissance imposent � l�Alg�rie de travailler � faire �merger une �conomie fond�e sur la connaissance (EFC) qui stimule la productivit� globale des facteurs. Le retard accumul� ici est �norme. 5/ La politique de l�offre Au c�ur du processus de fabrication de la croissance �conomique, il y a l�entreprise. En Alg�rie, celle-ci est handicap�e par de multiples contraintes. La relance par la demande doit laisser progressivement place � une politique de l�offre qui privil�gie l�entreprise : fiscalit�, cr�dit, charges obligatoires, formation, innovation : l�Etat a l� des champs d�action dont il doit faire ses priorit�s. 6/ La s�curit� alimentaire L�ins�curit� alimentaire de l�Alg�rie est r�elle et augmente chaque ann�e au rythme de l�accroissement d�mographique. Les politiques agricoles qui se sont succ�d� depuis l�ind�pendance politique n�ont pu diminuer notre sensibilit� � cette contrainte alimentaire. Comment �largir au maximum notre marge de man�uvre dans ce domaine et �laborer et mettre en �uvre une strat�gie agroalimentaire qui r�duise cette lourde d�pendance des approvisionnements ext�rieurs que nous pourrons de moins en moins assurer. 7/ La politique sociale L�ouverture �conomique, la comp�tition mondiale, la comp�titivit� ne peuvent �tre men�es avec efficacit� que si la politique sociale est en capacit� d�assurer, au plan interne, la non-exclusion et la lutte contre la pr�carit�. Dans le m�me temps, il faut admettre que la gestion du social doit avoir sa propre logique et non pas se dissoudre dans une d�marche du �tout est dans tout�.Nous ne savons pas encore, en Alg�rie, g�rer le social sous contraintes et nous avons refus� jusqu�� ce jour la dichotomie �conomique/social. La mauvaise surprise risque d��tre grande, lorsque le �voile� du p�trole sera lev�. Dossiers lourds, dossiers d�terminants pour l�avenir �conomique du pays, autant dire l�avenir de la soci�t� alg�rienne. Nous savons qu�en �conomie, qui n�avance pas recule : la d�mographie, la mondialisation et la comp�tition qu�elle nous impose, la rapide �volution des sciences et des technologies n�offrent aucun r�pit et encore moins endormissement.