Les banques islamiques pouvaient contribuer de manière efficace au développement de l'investissement en Algérie, ont affirmé des experts et universitaires, participant à une journée d'étude organisée à Souk Ahras. Les formules de financement non traditionnelles proposées par les banques islamiques contribuent au développement de l'investissement, a estimé le directeur du contrôle légal à la banque Al Salam Algérie dans son intervention durant la rencontre initiée par la section locale du Club économique algérien. Il a également salué la décision du gouvernement d'inclure la finance islamique dans les services des banques publiques. Mohamed Boudjelal, enseignant à l'université de M'sila et membre du Haut-conseil islamique, a appelé à bien présenter les produits divers de la finance islamique dont le chèque islamique côté en bourse, estimant qu'un grand nombre d'opérateurs économiques désiraient financer leurs activités conformément aux dispositions de la chariâa islamique. Le wali de Souk Ahras a annoncé à l'occasion le lancement des projets de 10 nouvelles zones d'activités ouvertes aux petits investisseurs. Les intervenants ont insisté, durant la rencontre, sur la formation des investisseurs à la gestion, le marketing, la comptabilité et le droit commercial et sur la création d'une banque de données sur les opportunités d'investissement de chaque région afin d'aider l'investisseur à mieux décider. Fin octobre, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya avait indiqué que les trois banques publiques CNEP, BADR et BDL se lanceront dans la finance islamique avant la fin 2017, en proposant aux clients des produits bancaires alternatifs conformes aux préceptes de la charia islamique. A ce propos, il avait rappelé que deux banques activent exclusivement dans la finance islamique depuis quelques années, à savoir Al Baraka Bank et El Salam Bank. Selon le ministre, les banques commerciales peuvent, en vertu du cadre règlementaire en vigueur, proposer de nouveaux produits d'épargne et de crédit après l'obtention d'une autorisation préalable de la Banque d'Algérie. A ce titre, a-t-il poursuivi, le paysage bancaire algérien compte aussi deux banques privées qui proposent à la fois des produits bancaires classiques et une gamme de produits alternatifs, ainsi que des produits conformes à la charia. Pour rappel, la finance islamique adhère aux principes de la charia islamique qui proscrit le taux d'usure (Riba) et prône le principe des trois P: le Partage des Pertes et des Profits de la part des contractants. Parmi les formules de financement figure El Mourabaha qui lie un client à une banque islamique autour d'un produit qu'il désire acquérir. La banque acquiert à son actif le produit qu'elle revend au client, avec toutefois une marge bénéficiaire. Cette formule, qui adhère au principe du commerce, comporte deux contrats commerciaux et pose pour certains pays un problème de double taxation.