Avec un chiffre d'affaires de 91 milliards de DA réalisé en 2017, la compagnie nationale de transport aérien, Air Algérie ne parvient pas à s'acquitter de ses dettes auprès du Conseil des Participations de l'Etat (CPE). La santé financière d'Air Algérie ne semble pas au beau fixe, et ce en dépit des assurances de ses responsables et des projets ambitieux qu'elle prévoit de réaliser, dont le renforcement de sa flotte par de nouveaux équipements. Pour faire face à cette situation, le Conseil des Participations de l'Etat est parvenu à un accord de principe avec cette compagnie aérienne nationale, sur le rééchelonnement des dettes. Cet accord a abouti lors de la dernière réunion du CPE, datant du 28 mars dernier, à l'approbation du paiement de l'indemnité du service public pour couvrir les pertes enregistrées et l'exemption des taxes douanières appliquées aux équipements utilisés notamment dans la maintenance des avions et autres équipements. Une décision qui vise principalement, de faire face au «recul» des recettes de la compagnie, en dépit d'une amélioration de sa performance effective de 3%, dû à une indemnité financière insuffisante dans le réseau interne, à la dépréciation de la monnaie nationale et à un déséquilibre dans les conventions aériennes avec les compagnies étrangères, a fait savoir le directeur commercial d'Air Algérie, Zouhir Houaoui. Lors de son intervention mardi à l'APN, Houaoui a précisé que la décision de rééchelonnement des dettes permettrait de réaliser l'équilibre financier de la compagnie et d'entamer la mise en œuvre de son programme de développement à moyen terme, qui se repose sur le renouvellement de la flotte, l'entrée en service du centre principal de la nouvelle aérogare d'Alger, (...), la numérisation des opérations administratives. Il est également question d'examiner la possibilité de contracter un crédit auprès des institutions financières pour le financement du nouveau plan de la compagnie. La situation financière d'Air Algérie nécessite plutôt d'assoir une nouvelle stratégie permettant de réduire les coûts d'exploitation et d'intensifier la coopération avec les instances et entreprises partenaires. D'élaborer un meilleur plan de communication avec ses clients qui ont dépassé les 4,3 millions de voyageurs en 2017. Mais également renégocier les conventions aériennes internationales, comme elle détient 52 % du marché aérien international qui compte 23 compagnies aériennes concurrentes. 1,7 milliard DA de dettes de l'ENTMV Ceci dit, ce n'est pas uniquement que le transport national aérien qui souffre de difficultés financières, c'est le cas notamment du secteur maritime. En effet, et la même occasion, Ahcène Guerairia, directeur général de l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV), a plaidé pour un rééchelonnement de la dette de l'entreprise. La dette de l'entreprise induite par l'acquisition de trois car-ferries en 1995, 2004 et 2005 s'élève à près de 1,7 milliard DA. Le Conseil des participations de l'Etat (CPE) a effectué en 2012 un rééchelonnement de cette dette sur une durée de huit ans, soit jusqu'à 2020. Il a fait état de dépenses effectuées par l'entreprise dans le cadre des engagements internationaux liés aux navires. Il s'agit entre autres, du montage des pièces de rechange pour le traitement de l'eau de mer qui coûte près de 400 000 euros par navire et le montage de pièces de rechange pour le traitement des émanations de gaz, dont le coût oscille entre 4 et 5 millions de dollars par navire.