Le Directeur général de l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV), Ahcène Guerairia, a plaidé mardi à Alger pour un rééchelonnement de la dette de l'entreprise, laquelle constitue l'un des principaux obstacles qui entravent la réalisation de son programme de développement. Intervenant sur l'extension des ports et leur rôle dans le développement économique, lors d'une journée parlementaire à l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Guerairia a affirmé que "l'ENTMV aspire à un rééchelonnement de sa dette ou la prolongation des délais de remboursement". La dette de l'entreprise induite par l'acquisition de trois car-ferries en 1995, 2004 et 2005 s'élève à près de 1,7 milliard DA. Le Conseil des participations de l'Etat (CPE) a effectué en 2012 un rééchelonnement de cette dette sur une durée de 8 ans, soit jusqu'à 2020. Le DG a demandé le renforcement des structures de base de l'entreprise, à travers l'acquisition de nouveaux navires, en tenant compte de la durée de remboursement de la dette, estimant qu'il est normal que toute entreprise de droit algérien activant dans ce domaine stratégique jouisse de l'appui financier de l'Etat pour renforcer sa situation". Il a appelé, d'autre part, à la révision des tarifs appliqués par l'administration des ports publics indexés sur la base de la valeur du Dollar américain, alors que "le rapport est établi entre deux parties algériennes", et ce de par la nécessité de réviser les prix "exorbitants" du carburant. Aussi, l'entreprise est tenue d'effectuer certaines dépenses dans le cadre des engagements internationaux liés aux navires, dont le montage des pièces de rechange pour le traitement de l'eau de mer qui coûte à l'entreprise près de 400 000 euros par navire et le montage de pièces de rechange pour le traitement des émanations de gaz, dont le coût oscille entre 4 et 5 millions de dollars par navire. En dépit des difficultés, l'entreprise a réussi néanmoins à augmenter sa part de marché de transport maritime vers la France de 56% en 2007 à 76 % en 2017, en sus de l'ouverture d'une ligne qui connaît une forte affluence vers Gênes (Italie). L'ENTMV a réussi à réduire les charges de près de 7,6 millions d'euros depuis 2015. Concernant son programme de développement, M. Guerairia a précisé que l'entreprise aspire à ouvrir de nouvelles lignes maritimes pour le développement du tourisme et à réaliser des arrangements sur le car-ferry Tariq Ibn Ziyad, dont l'acquisition remonte à 23 ans pour l'orienter ultérieurement vers la navigation côtière nationale pour le transport de marchandises par voie maritime. Par ailleurs, l'entreprise envisage d'effectuer des croisières en Méditerranée après l'acquisition d'un car-ferry auprès d'un groupe chinois, d'autant qu'elle bénéficie d'une autosuffisance en termes de carburant et de provisions.