Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, a refusé hier de répondre à Amara Benyounès qui, dans des propos tenus dernièrement, avait estimé que personne ne devait forcer la main au Président Abdelaziz Bouteflika pour se présenter pour un autre mandat. Lors d'une conférence de presse animée conjointement avec son homologue de l'Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli, qu'il a reçu au siège du parti à Hydra, le patron du FLN a déclaré que «chacun est libre de dire ce qu'il veut». «Notre culture au FLN et bien avant au PPA où j'étais adhérent nous interdit d'entrer dans des polémiques», a répondu Djamel Ould Abbès, interrogé par les journalistes sur les propos du président du Mouvement populaire algérien (MPA). Benyounès a, pour rappel, soutenu que «personne ne doit forcer la main et ne doit obliger le Président à se représenter pour un autre mandat, comme personne n'a le droit d'empêcher ou d'interdire au président de la République de se porter candidat, en dehors du Conseil constitutionnel». Certes, l'ancien ministre du Commerce surprend par le suspense qu'il entretient sur cette question, mais il ne renie pas sa fidélité à Bouteflika. «Nous avons soutenu le président Bouteflika pour le 4e mandat (en 2014). Laissons ce mandat se terminer et laissons le président de la République prendre sa décision en son âme et conscience et en son intimité la plus profonde», avait-il ajouté en juillet dernier. Des déclarations qui visaient sans doute le FLN et le RND qui s'étaient déjà prononcés en faveur du 5e mandat. Hier, Ould Abbès a lâché : «Ne me parlez pas de Amara Benyounès. Parlez- moi plutôt du président», avant d'enchaîner avec son refrain favori relatant les «réalisations» du chef de l'Etat durant les 20 ans de règne. Le secrétaire général du FLN a, contrairement aux précédentes rencontres, fait savoir cette fois-ci que «notre candidat (en 2019) est Abdelaziz Bouteflika». C'est pourquoi il dit «n'avoir pas de temps à perdre» pour répondre à Amara Benyounès, car, a-t-il insisté, «nous avons un plan et un programme». Une feuille de route que le FLN entend mettre en œuvre avec le RND, TAJ, ANR, El Karama et l'UGTA. Mais, à aucun moment, l'orateur ne cite le parti MPA. Est-ce le signe que ce dernier a été lâché par le pouvoir pour n'avoir pas pris le train en marche du 5e mandat ? à entendre parler Ould Abbès, on est tenté de le croire. Très confiant, Djamel Ould Abbès va jusqu'à narguer ses adversaires pariant sur la victoire de Bouteflika et le soutien populaire dont il bénéficie. «Le peuple est convaincu de la nécessité du maintien du Président au pouvoir», a-t-il lancé, estimant que «ceux qui critiquent le 5e, le 6e et le 7e mandat savent que si Bouteflika se représente, il gagnera». Par ailleurs, l'occasion était pour Belkacem Sahli, secrétaire général de l'ANR, de réitérer l'adhésion de son parti à la démarche du FLN et du RND, exprimant son souhait de voir le président Bouteflika «poursuivre sa mission à la tête du pays pour la stabilité des institutions, la sécurité et la continuité des réformes sur tous les plans». Sahli a, dans ce sens, appelé les partis politiques «à laisser l'institution militaire loin des querelles politiques partisanes», dans une allusion à l'invitation faite par Abderrezak Makri à l'armée, d'intervenir pour «accompagner un processus de transition».